Brésilienne qui monte, qui monte, qui monte, la chanteuse Mariana Aydar promène son beau deuxième album sur les routes de France en mai.

Nouvelle sensation de la samba made in São Paulo, Mariana Aydar ancre son art dans la tradition pour mieux la transformer. Loin des modes et de quelconques gadgets sonores, la Brésilienne offre avec Peixes Pássaros Pessoas, un deuxième album qui sans révolutionner le genre le magnifie clairement… En mai, la jeune Paulista se produira sur plusieurs scènes de l’hexagone : le 6 à Enghien-les-Bains, le 7 à Fouesnant, le 9 à Sablé-sur-Sarthe, le 9 à Paris au New Morning et enfin le 15 à Bischheim.

Mariana Aydar a été élevée dans un environnement artistique, et la musique a toujours été présente dans sa vie en tant que source d'expression et de liberté individuelle. Pour Mariana, la musique représente une connexion — une sorte de lien osmotique — comme si les mots n'existaient pas sans règle. « Depuis ma toute petite enfance j'ai toujours eu envie d'être près d'une scène, sinon sur la scène elle-même. J'ai beaucoup appris rien qu'en regardant ce qui s'y passe, se souvient-elle. Chez nous, la musique était très variée et nous avons écouté de tout : Bobby McFerrin, Frank Zappa, Dominguinhos, Luiz Gonzaga, Elis, Ella, Gal, Beatles, Yo-Yo Ma, Donald Fagen,!Branca di Neve, Candeia ou Lulu Santos parmi tant d'autres. »

Mariana Aydar apprend le violoncelle à São Paulo, au Conservatório Musical do Brooklin dans les cours de musique réservés aux jeunes, avant d'être étudiante à la Waldorf School de la même ville, réputée pour son programme artistique; Mariana y étudie le théâtre, l'art, et elle chante avec la chorale. Ensuite elle passe une année au Collège Ste. Marcelina, mais décide que son temps serait mieux occupé si l'enseignement était plus pratique : elle intègre donc la Groove School de São Paulo.

Elle a vingt ans quand elle se rend compte que, malgré son parcours, tout ce qu'elle veut faire, c'est chanter. Sa carrière professionnelle débute en l'an 2000 lorsqu'elle fait partie des chœurs du guitariste Miltinho Ediberto, dont le style et le répertoire sont largement influencés par la musique du Nordeste appelée Forró. Pendant les trois ans qu'elle passe avec Miltinho elle a l'occasion de partager la scène avec de grands noms de la MPB, la Musique Populaire Brésilienne, dont Dominguinhos et Elba Ramalho. Mariana Aydar est également l'une des choristes de Daniela Mercury pendant le Carnaval de 2004, époque à laquelle elle fait partie du groupe musical du compositeur Dante Ozzetti.

Lorsque Mariana a 24 ans elle se trouve à un carrefour : soit elle continue son travail avec Caruá (un premier album du groupe est envisagé), soit elle entame un voyage musical plus varié… Avec une maquette sous le bras, elle quitte le Brésil seule et cherche de nouveaux horizons, de nouveaux défis. Elle choisit de voyager vers Paris et son effervescence culturelle ; sur place, elle découvre rapidement qu'elle vient de faire le bon choix : « J'ai rencontré des musiciens très divers et j'ai écouté de la musique du monde entier, jouée par des Africains, des Asiatiques, des Français… C'était une année d'apprentissage musical où j'ai mûri personnellement. »

Pour que son apprentissage continue, il était très important de regarder son Brésil natal d'un œil « étranger ». La musique du Brésil est déjà une passion ; à Paris, elle voit encore plus clairement cette grande tradition musicale qu'elle connaît depuis son enfance. « Les non-Brésiliens connaissent et apprécient notre culture, et souvent ils en savent bien plus que nous n'en savons nous-mêmes », dit-elle. A Paris, elle réalise une émission pour la télévision brésilienne à l'aide de disques qui font connaître des musiques de toutes les régions de son pays; à distance, elle comprend que les tendances culturelles contemporaines du Brésil sont en train d'évoluer.

Inspirée par cette révélation, Mariana Aydar sent qu'il serait temps qu'elle enregistre son premier opus personnel, et elle réunit de nombreuses influences acquises pendant son long séjour d'exil. Le CD Kavita 1 est né, créé sous le regard attentif des producteurs BiD et Duani et mixé par Mario Caldato et Luis Paulo Serafim. Ce premier album réunit des compositeurs de deux générations : João Nogueira, Paulo César Pinheiro et Eduardo Gudin, João Donato et Lysias Ênio, Leci Brandão, Theo de Barros, Danilo Caymmi, Edmundo Souto et Paulo Antônio, Chico César, Rodrigo Amarante, Giana Viscardi et Michael Ruzitshkal.

Kavita 1 est bien accueilli par le public et les critiques du Brésil. Grâce à son succès, Mariana Aydar voyage de nouveau, et l'accueil est tout aussi enthousiaste partout où elle se produit. Elle constate avec étonnement que ce premier enregistrement plaît aux musiciens également : « C'est un son avec un intérêt universel, et en même temps il est sophistiqué — sans rien perdre de ses racines brésiliennes ».

Elle se met alors à étudier les techniques vocales. « Je crois qu'il est plus important de chanter avec tout mon cœur que d'acquérir une technique; la technique compte, mais sans âme elle est inutile. »

A 28 ans, après deux années passées en tournée avec ses musiciens où elle a chanté également en la compagnie d'artistes tels qu'Ivan Lins, Emilio Santigo ou João Donato, Mariana décide qu'il est temps de rentrer en studio. Avec son partenaire musical et producteur Dauni à ses côtés, elle invite le producteur Kassin à participer à l'enregistrement de son nouvel album Peixes Pássaros Pessoas chez Universal Music.

Et avec les compositeurs de sa génération qu'elle a toujours admirés, elle crée 14 nouveaux titres. Elle en produit certains elle-même : Palavras não Falam, samba typique, Aqui em casa (en collaboration avec Duani) et le morceau introspectif Tudo que eu Trago no Bolso avec Nuno Ramos.

« Ce CD, explique Mariana, marque mes débuts en tant que compositrice. J'ai commencé à écrire parce que j'éprouvais le besoin de parler de thèmes spécifiques, et d'être au début de la création musicale. Je pense avoir contribué à tous les titres de l'album, en termes d'écriture, parce qu'à chaque fois j'étais présente, très proche de chaque chanson. J'aime ce que je fais; je le vois comme une forme d'expression authentique ».

Et, tout comme Mariana Aydar elle-même, son album Peixes Pássaros Pessoas ne se trouve qu'au début d'une carrière qui sera longue et très productive. La jeune Paulista garde les pieds sur terre, savoure ce qui lui arrive jusqu'à présent, et sait sans doute que ce n'est que le début d'un long parcours plein d'innovation…

Le site officiel de Mariana Ayder

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