Jusqu’au 20 décembre, Fortunio, comédie lyrique en quatre actes d’André Messager sur un livret de Gaston Arman de Caillavet et Robert de Flers d’après Le Chandelier d’Alfred de Musset, s’installe à Paris, à l’Opéra Comique. Là même où cette œuvre fut créée le 5 juin 1907.
Comment conserver son idéal à l’épreuve de la vie ? La question, qui hanta Alfred de Musset, traverse tout son théâtre où elle ne trouve de réponse que dans la sincérité et l’humour, ce pourquoi son œuvre résonne aujourd’hui de façon si moderne. C’est ainsi que le tendre Fortunio, recruté par deux amants pour détourner la jalousie d’un mari, fera triompher la jeunesse jusque dans l’âme de sa séductrice. Après le succès de son étourdissante mise en scène de Fantasio à la Comédie-Française, Denis Podalydès poursuit en compagnie de Louis Langrée l’exploration de cet univers en demi-teintes.
Côté voix, le public de Favart pourra entendre Joseph Kaiser, Virginie Pochon, Jean-Marie Frémeau, Jean-Sébastien Bou, Jean-François Lapointe, Philippe Talbot, Jean Teitgen, Sarah Jouffroy, Jérôme Varnier, Eric Martin-Bonnet et Clémentine Margaine.
Pour débuter sa saison 2009-2010, l’Opéra Comique rend donc hommage à une figure majeure de son histoire : André Messager. Compositeur d’exquises comédies lyriques qui séduisirent la Belle Époque puis les Années folles, Messager était aussi un chef d’orchestre moderniste dans ses choix comme dans sa technique. Cette personnalité exceptionnelle assuma la direction musicale de l’Opéra Comique au tournant du XXe siècle, contribuant à renforcer le rôle prépondérant de la salle Favart dans la création lyrique en des temps de renouveau esthétique et d’internationalisation du répertoire. L’engagement d’André Messager, comme son théâtre spirituel et ses mélodies délicates, démontrent aujourd’hui avec une fraîcheur intacte ce qu’est l’esprit français : la combinaison savamment dosée de l’humour avec l’exigence artistique. Les répétitions de Fortunio à l’Opéra Comique :