La pianiste chilienne María Paz Santibañez donnera un concert en mars à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides à Paris où elle interprétera un répertoire du XXe siècle — dont Maurice Ohana qu’elle a abordé dans son dernier disque.

La pianiste chilienne María Paz Santibañez donnera le 22 mars un concert à la Cathédrale Saint-Louis des Invalides. Elle interprètera des compositeurs sud-américains et français du XXe siècle. En première partie de soirée, elle donnera la parole au Péruvien Iturriaga (Preludio y toccata), à l’Argentin Terzian (Toccata), aux Chiliens Arenas Fuentes (Variaciones sobre Gracias a la Vida, « la caja magica ») et à Allende (Tonadas de caracter popular chileno) suivis du français Debussy (Préludes « Ce qu’a vu le vent d’Ouest » et « la terrasse des audiences du clair de lune ») ; puis Etudes d’interprétation de Maurice Ohana qu’elle vient d’enregistrer et dont elle jouera les Mouvements parallèles, Pour les Quintes, Troisième pédale et Septième.

Le compositeur français Maurice Ohana a été initié par sa mère au Cante jondo espagnol et, durant son enfance, à la musique berbère marocaine. Après la guerre, il participe à la fondation du groupe Zodiaque qui se donne comme manifeste la défense de la liberté de langage contre toutes les « tyrannies artistiques » comme la musique sérielle dont le compositeur reste à l'écart. En puisant ses sources dans la tradition ibérique et nord-africaine tout en ayant recours à des modes d’expressions résolument contemporains (micro-intervalles, électroacoustique), Ohana laisse libre cours à l'indépendance de son langage pour écrire l'une des musiques les plus originales de notre temps. Près de vingt ans après sa mort, cette synthèse entre traditions et recherches novatrices qui signe son indépendance créative lui donne une force intemporelle qui continue d'exercer une grande influence sur la musique d’aujourd’hui.

Ohana a gardé sa vie durant une prédilection pour le piano, instrument de son enfance. Parmi les partitions qu'il a écrites pour cet instrument, figurent les Douze Etudes d’interprétation dont deux sont écrites pour piano et percussions. Les Dix pièces solistes, que María Paz Santibañez interprètera, présentent d’importantes difficultés techniques et demandent une grande agilité.

María Paz Santibañez a approfondi, durant son cursus, la musique du XXe siècle et contemporaine avec des pianistes comme Yvonne Loriod-Messiaen, Roger Muraro ou Claude Helffer. Son intérêt marqué pour la musique nouvelle l'amène à interpréter des œuvres contemporaines — dont plusieurs créations —, notamment des concertos pour piano et orchestre de Juan Orrego-Salas et de Mauricio Arenas-Fuentes en 2007. Son récent disque Ohana comme Piano-piano de 2003 sont révélateurs de sa réflexion et de son intérêt marqué pour la musique nouvelle.

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