Mercredi 24 juin, Emile Naoumoff se produira sur la scène de l’Archipel à Paris où il interprètera des œuvres de Gabriel Dupont, Jean-Chrétien Bach et Gabriel Fauré.

L'Archipel n'est peut-être pas le lieu dont on rêve immédiatement pour écouter de la musique, mais son propriétaire, Pierre J. Dyens, ne lâche pas l'affaire pour autant et réussit à y mener une programmation aventureuse, utile — et avec trois sous, un montant qu'il faudrait comparer au ratio de rentabilité culturelle avec d'autres salles à Paris, mais bon, c'est une autre histoire.

Il y aurait bien une solution pour permettre à Dyens de progresser, c'est de lui donner Gaveau pour le prix de l'Archipel, après avoir nationalisé et expulsé les actuels occupants de Gaveau. Mais ne rêvons pas non plus, l'Etat revient pour réguler, mais à ce point, pas encore. Pour l'heure, l'Etat régule la culture en nous expliquant bientôt qu'on avait mal compris, que la Salle Pleyel n'est absolument pas une salle classique, puisque le premier coup de pioche est ou a été donné au nouvel auditorium de la Villette, vers lequel il faudra déporter les mélomanes parisiens, de gré ou de force.

Mais je m'égare, et je reviens à mon sujet après ce détour. Saphir Productions est un label discographique dirigé par Pierre J. Dyens, qui est aussi le proprio de l'Archipel. Pour accompagner la sortie du nouveau disque d’Emile Naoumoff consacré à Gabriel Dupont (1878-1914) qui comporte deux œuvres majeures, Les Heures dolentes (1905) et La Maison dans les dunes (1910), un concert est organisé à l'Archipel le 24 juin. L'occasion aussi de retrouver ce grand artiste, Emile Naoumoff, le dernier élève de Nadia Boulanger, qu'on voit d'ailleurs tout enfant dans les premières images du fameux film Mademoiselle de Bruno Monsaingeon. Il est un professeur mondialement respecté, et un artiste doué comme il n'est pas permis de l'être. Mlle ne se trompait pas. Pas encore vieux monsieur, mais déjà grand maître c'est sûr — le savoir enregistrer et défendre du Gabriel Dupont nous remplit de gratitude à son égard et nous fait seulement déplorer de ne pas l'entendre dans une grande salle à sa dimension. Il dit : « La musique de Dupont, sincère, candide et narrative touche poétiquement et quasi immédiatement l'âme de tout auditeur. Son langage musical s'inscrit dans son époque alors que son message reste universel. Il est passé le temps désuet où l'on classait les musiciens en petits ou grands Maîtres. Si le temps fait son tri, il est de mon devoir, me semble-t-il, de l’aider afin de remettre en lumière l'œuvre d‘un camarade tombé injustement dans l’oubli dans l'espoir que son œuvre saura intégrer le répertoire des futurs pianistes pour le plus grand bonheur de leur public. »

Le site officiel de l’Archipel et de Saphir Productions