Le 24 juin à Pleyel, la soprano américaine chantera notamment les Quatre derniers lieder de Strauss aux côtés du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin dirigé par Ingo Metzmacher.

Mercredi 24 juin, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin dirigé par Ingo Metzmacher se produira à Paris sur la scène de la Salle Pleyel. A leurs côtés, la grande soprano Deborah Voigt. Au programme de cette soirée, Debussy, Wagner, Mahler et Strauss.

Donnés en première audition mondiale au Royal Albert Hall de Londres, le 22 mai 1950, par la soprano Kirsten Flagstad et l’Orchestre Philharmonia sous la baguette de Wilhelm Furtwängler, les Quatre derniers lieder, sur des poèmes de Joseph von Eichendorff et Hermann Hesse, constituent le testament musical de Richard Strauss, décédé l’année précédent la création de l’œuvre. Formés de quatre parties – Frülhing, September, Beim Schlafengehen, Im Abendrot –, les Quatre derniers lieder se veulent une sorte de cycle de la vie en vitesse accélérée, sur lequel pèse un lourd climat de résignation douloureuse, lié aux crises de pessimisme de Strauss dans l’immédiate après-guerre, après qu’il eut assisté, impuissant, à l’écroulement des valeurs auxquelles il croyait…

Un même pessimisme filigrane l’Adagio de la Symphonie n°10, seul mouvement subsistant de la dernière œuvre de Mahler, qui, tout comme les Quatre derniers lieder, offre un arc méditatif d’une rare expressivité.

Quoique n’étant pas le dernier opus de Wagner, l’opéra Tristan et Isolde, duquel est extrait Prélude et mort d’Isolde, est, lui aussi, une manière de renoncement induit par la propension nihiliste de son auteur.

Aux antipodes de ces ambiances d’une profonde noirceur, La Mer de Debussy, créée à Paris en 1905, développe, dans les trois esquisses qui la forment (De l’aube à midi sur la mer, Jeux de vague, Dialogue du vent et de la mer), un jeu de sonorités aux couleurs plus chatoyantes, mais partage avec les Quatre derniers lieder et l’Adagio de la Symphonie n°10 de comparables attributs extatiques.

Née en 1960 à Chicago, Deborah Voigt est considérée comme l’une des grandes interprètes contemporaines des rôles dramatiques, Richard Strauss et Richard Wagner en tête, et rafle aussi les louanges dans les rôles majeurs de l’opéra italien comme Tosca, Aida, Amelia dans Un ballo in maschera et Leonora dans La forza del destino. Le répertoire de Broadway est aussi l’un de ses domaines de prédilection. En 1998, Voigt grava pour Teldec ces Quatre derniers lieder de Strauss avec le New York Philharmonic dirigé par Kurt Masur.

Le site officiel de Deborah Voigt

Le site officiel d’Ingo Metzmacher

Le site officiel du Deutsches Symphonie-Orchester Berlin

Le site officiel de la Salle Pleyel

Deborah Voigt chante La Gioconda de Ponchielli au Gran Teatre del Liceu de Barcelone en 2005: