Acteur majeur du renouveau baroque, Sigiswald Kuijken n’a pas fini sa révolution. Rencontre avec le grand violoniste baroque, fondateur de la Petite Bande, toujours aussi habité par son art.

Il fut l’un des acteurs majeurs du fameux renouveau baroque durant les années 60. Et malgré les lauriers et ses réelles contributions musicales et historiques, Sigiswald Kuijken est toujours et encore au front. En première ligne même. A tout faire pour que sa Petite Bande, qu’il fonda il y a quarante ans, puisse continuer d’exister. À compter du 1er janvier 2013, le gouvernement flamand supprimera les subsides annuels de 560.000 euros accordés à la mythique formation du grand violoniste baroque.

Mais si l’avenir est plus qu’incertain, le pionnier flamand désormais âgé de 68 ans semble toujours autant habité par ses quêtes musicales. Il y a quelques mois encore, Kuijken bouclait une étonnante intégrale des Cantates de Bach, parue chez Accent, construite sur la thèse du chœur de solistes, offrant ainsi un nouvel éclairage sur ces chefs d’œuvres tant de fois enregistrés… A l’aube des années 2000, il innovait là aussi en revisitant les Suites pour violoncelle du même Bach, armé d’un violoncello da spalla (violoncelle à l’épaule) conçu avec le luthier Dmitry Badiarov.

Le temps d’un podcast, Sigiswald Kuijken évoque aussi bien la situation économique actuelle de la Petite Bande que ce qui l’anime encore aujourd’hui. Il revient, non sans humour, sur ces années lointaines du renouveau baroque, sur la scène actuelle et également sur son ancien complice Gustav Leonhardt, disparu en janvier dernier. Passionnant.

Propos recueillis par Marc Zisman

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