Prodige polonais auréolé d’un Premier Prix au Concours de Varsovie en 2005, le pianiste Rafal Blechacz avance avec assurance et goût. Rencontre avec le jeune virtuose à l'occasion de la sortie de son nouvel album consacré à Debussy et Szymanowski.

Quand on est Polonais et que l’on décroche le Premier Prix du Concours Chopin de Varsovie (c’était en 2005), le statut de star locale n’est pas loin. Et les papes du marketing de s’empresser alors de faire de vous le « nouveau Krystian Zimerman », dernier régional de l’étape à avoir été sacré lors de la mythique compétition pianistique trente ans plus tôt… Rafal Blechacz ne s’est pas emballé pour autant, préférant construire posément et avec intelligence la belle carrière qui s’annonçait alors. Un contrat pour Deutsche Grammophon en poche, le pianiste né le 30 juin 1985 à Naklo nad Notecia s’est « contenté » de prouver au disque comme sur scène que sa médaille avait tout sauf le goût du chocolat. Un beau premier album de Préludes de Chopin d’abord, suivi d’un assemblage renversant de Sonates signées Mozart, Haydn et Beethoven ensuite, Blechacz revint à nouveau en 2010 à son compatriote compositeur pour les deux Concertos pour piano. Changement de braquet cette année avec un face à face entre Szymanowski et Debussy. Un disque audacieux comme pour souligner les contrastes entre expressionnisme et impressionnisme… Comment a-t-il géré sa victoire à Varsovie, quel regard porte-t-il sur son propre piano et de quoi a-t-il envie pour demain : Rafal Blechacz se confie (in English) avant de monter sur la scène de Pleyel pour un récital Bach, Beethoven, Debussy et Chopin, le 12 juin.

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