A l’occasion de la sortie d’un album qu’il consacre à une sélection des plus belles pages de l’œuvre pour clavier de Georg Philip Telemann, le grand claveciniste revient sur son approche artistique comme sur ce qui habite ses envies musicales.

Considéré en son temps comme LE grand compositeur allemand, préféré même à Bach et Haendel, Georg Philip Telemann est aujourd’hui souvent relégué au second plan. On oublie même que ce natif de Magdebourg reste l’un des musiciens les plus prolifiques de l’histoire avec plus de 6000 œuvres à son actif ; un peu plus de 3600 semblent avoir été répertoriées… Avec son nouvel album, l'enregistrement d'un récital consacré à une sélection des plus belles pages de l’œuvre pour clavier, encore trop méconnue, de Telemann pour le label Euromusic, Olivier Baumont avance sur des neiges peu foulées voire vierges avec la rigueur, l’intelligence et le perfection auxquelles il a habitué les mélomanes tout au long de sa dense discographie. Élève d’Huguette Dreyfus et Kenneth Gilbert, fan invétéré de Scott Ross et professeur de clavecin au CNSM, ce grand expert de baroque français (mais pas que...), claveciniste exigeant et élégant, est un grand spécialiste des XVIIe et XVIIIe siècles. Une passion qui n’en fait pas pour autant un nostalgique fleurant bon la naphtaline ou un artiste déconnecté de son temps. Grand cinéphile devant l’éternel, Baumont qui aime à dire que « la poussière n’est pas toujours là où l’on croit », avoue même un certain intérêt pour... le rap ! Le temps d’un podcast passionnant, il évoque ce qui le touche dans cette musique de Telemann et revient sur ses motivations artistiques personnelles.

Propos recueillis par Marc Zisman

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