Il était temps, diront les abonnés et ils n'auront pas forcément tort. Même si votre Berlingot vous a dument abreuvé de quelques articles vantant les mérites de tel ou tel concert d'archives, dont on ne parle peut-être pas assez dans ces colonnes. Pour mémoire, à ce jour, les archives en question vous proposent rien moins que 184 concerts enregistrés dans des conditions optimales d'image et de son, et qu'elles sont accessibles sans limite aucune pendant le temps de votre abonnement, qu'il dure 48 heures, un mois ou une année.

Quoi qu'il en soit, l'Orchestre philharmonique de Berlin est bien de retour en direct pour le prochain concert, vendredi soir 22 février à 20 heures, et c'est heureux car le programme n'a vraiment rien de standard ou de banal. Considérez que Rattle nous offre quand même l'immense chef-d'œuvre de Dutilleux qu'est Métaboles, le Concerto pour violoncelle de Lutoslawski avec Miklós Perényi au violoncelle, suivi de la - il est vrai plus consensuelle - Deuxième symphonie de Schumann. Le même programme que les Parisiens pourront entendre en vrai de vrai à la Salle Pleyel le 27 février, puisque les Berlinois viennent faire une petite tournée cette semaine-là.

Déjà Dutilleux, déjà Rattle, déjà Berlin, mais voici dix ans déjà...

Pour mémoire, les Métaboles de Dutilleux sont le fruit d'une commande passée en 1965 par l'Orchestre de Cleveland et George Szell. Ce n'est plus exactement une œuvre de jeunesse, mais pas non plus de l'ultime maturité du vieux maître français qui affichait alors 49 ans, avec à son actif deux symphonies dont la deuxième avait quand même été commandée par l'Orchestre de Boston et Charles Munch !

Deux ans plus tard, c'est le Royal Philharmonic qui commandait à Lutoskawski son Concerto pour violoncelle, sous l'impulsion de Rostropovitch qui en assurerait la création en 1970. Les deux oeuvres ont ceci de commun qu'elles datent d'une époque où l'avant-garde pure et dure tentait d'imposer son diktat sur la scène musicale planétaire, tandis que Lutoslawski et Dutilleux faisaient office d'électrons libres, réfractaires à tout embrigadement dans un langage formaté : ils continueraient à écrire leur musique, dans la beauté et l'émotion qui était la leur. Et de nos jours, leurs œuvres continuent à faire le bonheur des mélomanes.

Un concert à ne pas manquer dans la Salle de concerts numérique !

La saison complète 2012-2013 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour - la semaine dernière et cette semaine, ç'a été le festival de changements !

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Dutilleux par Munch et Lutoslawski par lui-même