Pour ce concert en direct de la Philharmonie de Berlin (disponible dans les archives Digital Concert Hall), l’Orchestre Philharmonique de Berlin nous proposait de découvrir deux œuvres rarement jouées (et que lui-même aborde pour la première fois), encadrées par deux grands tubes du répertoire symphonique germano-calédonien que sont l’Ouverture des Hébrides et la Troisième symphonie "Ecossaise" de Felix Mendelssohn.
Voilà une bien belle œuvre, que le pianiste canadien Marc-André Hamelin, bien connu des fidèles de Qobuz, a défendu avec l’ardeur et la finesse qu’on lui connaît.
Pour la première fois au répertoire du Philharmonique de Berlin, Quatre dédicaces de Luciano Berio. En réalité, ce sont là quatre pièces indépendantes de diverses époques de la vie créatrice du compositeur, réunies sous ce nom par Pierre Boulez pour l’un de ses propres concerts à Chicago en 2008 : Fanfara (1998) - Entrata (1980) - Festum (1989) - Encore (1978/1981). En plus du présent concert d'archives, voici quatre liens qui vous mèneront à ces œuvres telles que données par Boulez et Chicago :
Fanfara Entrata
Festum Encore
C’est là le Berio le moins directement expérimental, le plus «classique» dans sa modernité ; l’auditeur pourra s’amuser à découvrir le cheminement parcouru entre les années 80 et la toute fin du siècle. L’exercice ne manque pas de surprises !
L’inspiration folklorique et populaire de Mendelssohn pour Les Hébrides et la Symphonie Ecossaise en la mineur ? Voici de quoi détruire quelques idées reçues. Lettre de Mendelssohn à son père du 25 août 1829, Llangollen au Pays de Galles :
« Surtout pas de musique nationale ! Que dix mille diables emportent tout folklore ! Me voici au Pays de Galles, et youpi, on trouve un harpiste assis dans un recoin de chaque auberge qui se respecte, jouant en continu des prétendues mélodies populaires, c’est-à-dire des machins infâmes, vulgaires et désaccordés, et en même temps un orgue de barbarie moud ses propres mélodies, c’est à devenir fou, j’en ai mal aux dents. Les cornemuses écossaises, les cors des Alpes suisses, les harpes galloises, qui jouent tous le Chœur des chasseurs [du Freischütz de Weber] avec des variations en guise d’improvisations de la pire espèce, plus loin les beaux chants dans le couloir, et toute leur musique authentique ! Cela dépasse l’entendement ! Si, comme moi, on ne supporte pas les Mélodies populaires de Beethoven, que l’on vienne donc ici pour écouter celles-ci hurlées par des voix criardes et nasales, accompagnées par des imbéciles aux doigts gourds, et on n’aura plus rien à redire. »
Le site du Digital Concert Hall de l'Orchestre Philharmonique de Berlin