Programme puissamment classique ce soir dimanche 10 juin, par le Philharmonique de Berlin et Mariss Jansons : l'Ouverture de la Fiancée vendue de Smetana et la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák, avec la petite touche moderne du Second concerto pour violon de Bohuslav Martinů

Prochain rendez-vous avec la Salle de concerts numérique ce soir dimanche à 20h ! Si vous n'êtes pas libre pour déguster ce concert en direct, retrouvez-le d'ici peu dans les archives du Philharmonique de Berlin.

On ne vous fera pas l'affront de vous présenter la Symphonie du Nouveau Monde de Dvořák, mais quelques détails restent amusants. La thématique prétendument nord-américaine, bien sur, est des plus approximatives. Dans une interview de 1893, le compositeur affirmait que "les musiques des Noirs et des Indiens [d'Amérique, s'entend] sont presque identiques (!!!) et comportent de remarquables similitudes avec la musique folklorique écossaise". C'est méconnaître radicalement ces trois musiques qui, au mieux, ne font que partager vaguement des tournures pentatoniques, puissamment évocatrices il est vrai... mais ç'aurait tout aussi bien pu être la musique traditionnelle chinoise ou, avec quelques variantes, le gamelan balinais. Selon Leonard Bernstein, les mélodies inventées par Dvořák dans sa symphonie procèdent surtout du folklore bohémien. Mélangez musique afro-américaine, amérindienne, chinoise, écossaise et vous obtenez, en réalité, une Symphonie planétaire multiculturelle.

La Fiancée vendue de Smetana, de son côté, ne cache pas ses vellétités de créer un genre musical "classique" sur des thèmes tchèques, même si les thèmes en question ne sont pas directement issus du folklore national ; ils développent, en fait, ce "folklore imaginaire" cher à Bartók, où tout semble vraiment populaire alors que le compositeur crée de toutes pièces une thématique dans le genre de.

Le Second concerto pour violon de Martinů date de 1943, sa période new-yorkaise ; assez loin des accents primesautiers de certaines œuvres plus anciennes, ce concerto se situerait plutôt dans la mouvance du terrible Mémorial pour Lidice de la même année : des moments de désespoir, que l'exil états-unien du malheureux compositeur n'a sans doute rien fait pour soulager. Au violon ce soir, Frank-Peter Zimmermann, la direction du Philharmonique de Berlin étant confiée au vieux routard Mariss Jansons.

La saison 2011-2012 de l'Orchestre Philharmonique de Berlin

La page dédiée au Philharmonique de Berlin sur Qobuz

Les concerts en vidéo archivés du Philharmonique de Berlin