Parolier de Georges Guétary, Tino Rossi, Mireille Mathieu, Sylvie Vartan, Daniel Guichard et surtout Enrico Macias, il s’est éteint à l’âge de 85 ans.

Jacques Demarny est décédé le 12 janvier. Selon l’AFP, le parolier indissociable d'Enrico Macias, son « frère », pour qui il avait écrit plus de 500 chansons empreintes d'humanisme, dont Enfants de tous pays et Les Gens du Nord, était âgé de 85 ans.

Né en 1925 à Paris, résistant dès l'âge de 19 ans, Jacques Demarny se lance dans la chanson en 1947 en montant un numéro de duettiste avec son frère Jean. Ils enregistrent ensemble plusieurs disques et se produisent dans les music-halls, notamment en première partie de Georges Brassens.

En 1959, Demarny entame une carrière de parolier et commence à écrire pour Annie Cordy (Allez hop, 1960) et Danielle Darrieux (Prendre le temps de s'aimer davantage). Le succès vient avec un ancien instituteur venu d'Algérie et dont le nom deviendra vite indissociable du sien : Enrico Macias.

Ils font connaissance, toujours selon l’AFP, un dimanche après-midi de 1963 dans les loges de Bobino. Jacques Demarny propose au jeune chanteur, sur le point de sortir son premier album, les textes d'Enfants de tous pays et de La Femme de mon ami, écrits avec Pascal-René Blanc.

Les gens du Nord, Les Millionnaires du dimanche, J'ai quitté mon pays, Mon cœur d'attache ou bien encore Malheur à celui qui blesse un enfant, les succès communs s'enchaîneront au fil des ans.

« Il a été la chance de ma vie dans ma carrière artistique. On a écrit plus de 500 chansons ensemble, on a fait le tour du monde. Il était tout le temps près de moi, très proche de ma famille aussi », souligne Enrico Macias.

« C'est un frère que j'ai perdu, un deuxième moi-même. On ne pouvait pas créer chacun de notre côté, il fallait qu'on se voit tout le temps », confie-t-il à l'AFP.

Si son nom est étroitement lié à celui de Macias, Jacques Demarny a aussi écrit pour Georges Guétary, Tino Rossi, Mireille Mathieu, Sylvie Vartan, Sheila, Nana Mouskouri, Demis Roussos, Gérard Lenorman ou encore Daniel Guichard, un autre de ses interprètes fétiches.

« Avant tout, c'était l'homme qui était vraiment impressionnant d'humanité, de force, de sagesse. Toute sa vie a été un combat pour les causes qu'il trouvait justes », estime l'actuel président du conseil d'administration de la Sacem, Claude Lemesle.

« Ce n'est pas étonnant de l'avoir retrouvé en tant qu'auteur aux côtés d'Enrico Macias, pour chanter ce peuple qui avait souffert de ce rapatriement, la Shoah, les guerres. Il y avait une cohérence formidable entre l'homme et l'auteur », déclare Lemesle à l'AFP.

« Il parlait de « ses » chanteurs comme de frères, de fils, de compagnons, d'une famille spirituelle où quand on se choisissait, c'était pour toujours », souligne la Sacem.

Jacques Demarny avait présidé le conseil d'administration de la société chargée de gérer les droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique à deux reprises, de 1996 à 1999, puis de 2001 à 2003.