Marantz, grand nom de la Hi-Fi, à l’image d’autres grands de ce domaine, a choisi d’habiller son lecteur réseau NA7004 dans le même style que la plupart de ses appareils Hi-Fi. C’est un choix cohérent, d’autant que l’intérieur de ce lecteur se voit empli d’un nombre de cartes que les lecteurs optant pour un format moins large empilent sur plusieurs étages, ce qui lui permet d’afficher une ligne fine très classieuse. Par ailleurs, les résultats sonores qu’il offre sont dans le plus pur esprit de la marque.

Marantz, qui fait partie des marques légendaires de la Hi-Fi, a appartenu de 1980 à 2008 au géant hollandais Philips. En 2002, la fusion de Marantz Japan et Denon donne naissance à D&M Holdings qui rachète les dernières parts Marantz à Philips en 2008.

Marantz a connu sous l’égide de Philips une période où elle perdit son identité et proposa des appareils que les amoureux de la marque ne purent ni reconnaître, ni adopter. Depuis, la marque est redevenue elle-même et certains de ses nouveaux appareils se sont positionnés comme des références en termes de qualité sonore et de fabrication, tout en étant proposés à des prix que nous qualifierons de "réalistes", bien qu’étant élevés, mais sans être délirants.

Nous pensons en particulier au lecteur de CD/SACD SA-1S1, un appareil aux performances musicales époustouflantes, utilisant une version évoluée des circuits de filtrage HDAM (Hyper Dynamic Amplifier Module) propres à la marque.

C’est également des circuits de type HDAM que Marantz utilise dans les étages de filtrage de son lecteur réseau NA7004, après la conversion numérique analogique.

Cet appareil, que l’on appelle parfois "passerelle" lorsqu’il s’agit d’un élément d’une chaîne Hi-Fi, peut également faire office de convertisseur numérique analogique grâce à ses entrées numériques S/PDIF et USB, dont une de type B pouvant être reliée à un ordinateur.

S’il ne propose qu’une liaison Ethernet filaire et pas de liaison Wi-Fi (dont bien souvent les fabricants ne recommandent pas l’utilisation…), il accuse néanmoins son âge en ne proposant pas de possibilité d’affichage d’images (presque deux ans, dans le monde du multimedia c’est une éternité), contrairement à une majorité d’appareils plus récents, bien que cela ne soit pas d’une importance capitale lorsque l’on écoute de la musique !

En tous cas, il est beau, et c’est lui que nous allons regarder maintenant dans les détails.

Présentation

Comme tous les appareils Marantz, le NA7004 bénéficie d’une présentation raffinée et se voit intégré dans un coffret semblable à celui d’autres éléments Hi-Fi de la marque, à savoir certains lecteurs de CD ou de SACD.

Le NA7004 est disponible en finition noire ou argentée et sa façade se divise en trois parties, l’afficheur, les commandes et les prises se trouvant rassemblées sur une partie centrale en aluminium brossé bordée par deux joues fuyantes en résine plastique imitant assez bien l’aspect métal satiné.

Sur la gauche, on trouve le bouton de mise en marche, une prise pour clef ou disque dur USB (compatible iPod), et un petit sélecteur rotatif d’entrée. Sous l’afficheur, qui ne prend pas en charge l’affichage des images et ne permet donc pas d’afficher les pochettes de disques, prennent place les touches de saut arrière, saut avant, arrêt et lecture/pause des fichiers, tandis qu’en haut à droite se trouve le pavé de navigation et son bouton central de navigation. En dessous, un petit bouton permet de sélectionner les indications de l’affichage (artiste, album, type de fichier-débit), à sa droite le sélecteur M-DAX (Marantz Dynamic Audio eXpander) permettant trois niveaux de réglage, et dessous, le réglage de la prise casque.

La télécommande bénéficie d’un design que nous trouvons agréable, mariant un rebord argenté et des touches aux couleurs discrètes à un fond façon aluminium anodisé noir (en plastique, mais l’imitation est parfaite).

Elle dispose de nombreuses touches, dont un clavier alphanumérique, et bien sûr un pavé de navigation. Elle permet également de télécommander un appareil de la marque.

Photo : Taleb Bensouda

La connectique

On pourra regretter que le NA7004 ne dispose pas de liaison Wi-Fi alors que le moindre lecteur réseau en dispose, mais pour le reste, même si ce n'est pas la pléthore, la connectique est largement suffisante pour un grand nombre d'utilisateurs.

Ci-dessous, le détail de cette connectique.

(1) - Sorties analogiques - (2) – M-XPort pour brancher un récepteur sans fil RX101 - (3) – Sortie numérique coaxiale - (4) – Sortie numérique optique - (5) - Entrée numérique coaxiale - (6) - Entrée numérique optique - (7) - Port USB type B - (8) – Connecteurs télécommande entrée/sortie - (9) - Prise Flasher (commande par un autre appareil : trigger) - (10) – Prise RS232 - (11) – Prise secteur - (12) – Prise Ethernet - (13) – Prise antenne radio numérique terrestre - (14) – Prise antenne AM - (14) – Prise antenne FM

Aspect technique du NA7004

L'intérieur du NA7004 est bien rempli et la fabrication de grande série est soignée. L'agencement interne est propre avec des liaisons entre cartes réalisées par des circuits souples ou des câbles blindés, suivant les signaux à véhiculer.

On remarquera que l'alimentation de la partie numérique se trouve à l'opposé de la partie analogique, ce qui permet à cette dernière de ne pas être perturbée par un éventuel rayonnement parasite provoqué par le découpage à haute fréquence.

Photo : Taleb Bensouda

(1) - Alimentation à découpage de la partie numérique - (2) - Transformateur avec capot anti rayonnement pour l'alimentation de la partie analogique - (3) - Alimentation linéaire de la partie analogique avec régulateurs de tension à transistors et capacités de filtrage de fortes valeurs Elna "for Hi-Fi" - (4) - Amplificateur pour casque réalisé en composants discrets - (5) - Circuits de filtrage après conversion numérique analogique de type HDAM (Hyper Dynamic Amplifier Module) - (6) - Tuner AM/FM - (7) - Tuner DAB (radio numérique terrestre - (8) - Circuit des entrées numériques S/PDIF - (9) - Interface Ethernet - (10) - Processeur numérique de signal Analog Devices ASP21367 travaillant sur 32 bit

Sous le circuit (9) se trouve le circuit intégré d'interface USB B (liaison avec un ordinateur). Celui-ci est un modèle Tenor TE7022 dont nous n'avons pu trouver les caractéristiques sur Internet, mais visiblement il impose son cadencement à la liaison (plus de précisions) puisque tous les fichiers, quelle que soit leur quantification, sont traités en 16 bit/44kHz.

Gros plan sur les circuits de filtrage HDAM mis au point par Marantz et réalisés en composants discrets dont un très grand nombre de transistors à effet de champ (FET) à faible bruit spécial audio ainsi que des condensateurs à couche plastique de qualité audiophile.

Le convertisseur numérique analogique est un modèle Cirrus Logic CS4398, traitant des signaux jusqu'à 24 bit à 192 kHz, qui se trouve côté pistes.

Photo : Taleb Bensouda

A l’écoute du NA7004

La réputation de musicalité des appareils Marantz repose sur une certaine rondeur de la restitution qu’ils délivrent et une tendance à enjoliver le message musical (cela ne vaut cependant pas pour toute la gamme, et certains lecteurs de SACD de haut de gamme de la marque sont très très incisifs et se montrent d’une extrême fidélité).

Donc, le lecteur réseau NA7004 ne trahit pas l’esprit de famille Marantz et ne cherche pas trop à faire dans le détail au profit de la globalité en parant celle-ci d’une certaine rondeur et de chaleur. Ce n’est donc pas un appareil pour les coupeurs de décibels en quatre, comme on dit.

Ainsi, à l’écoute de diverses chansons des Bee Gees, la restitution sonore du NA7004 se montre effectivement chaleureuse sur les voix et très généreuse dans l’accompagnement de la basse, celle-ci étant d’une ampleur peu commune et d’une certaine consistance qui pourront aider de petites enceintes à faire illusion dans ce registre mais il faudra être plus prudent avec des enceintes généreuses dans le grave.

Par exemple, avec nos Focal Electra 1028Be de référence (qui sont des modèles bass-reflex) alimentées par un amplificateur numérique Micromega AS400, les basses avaient tendance à manifester leur présence de manière un peu ostentatoire, mais, assurément, la restitution ne manquait pas de basses (la même remarque s’applique d’ailleurs à l’écoute au casque où l’amplificateur dédié à cette fonction nous a paru de très bonne qualité).

Les voix des chanteurs emplissaient la salle d’écoute avec une belle présence, témoignant d’une restitution du registre médium chaleureuse, ce que nous confirma l’écoute d’extraits du Mariage de Figaro, où nous avons cependant noté une certaine discrétion des pizzicati des contrebasses. A noter également, à l’écoute de la première pièce de la Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood, que le léger tintement du triangle ne peinait aucunement à se faire entendre avec précision et acuité, tandis que la dynamique de Jack’s the Lad marquait un petit peu le pas pour s’inscrire dans le caractère global de la restitution.

Le lecteur réseau NA7004, malgré quelques limitations dues à son âge (!), remplit sa tâche avec conviction et délivre une restitution sonore qui ne laisse pas insensible, en particulier au niveau des voix qu'il pare d'une chaleur bienveillante, tout comme le registre grave avec lequel il se montre assez généreux. Si c'est ce type de restitution qui vous plait, ce très bel appareil vous apportera le bonheur.

Site Marantz

Spécifications

Manuel d'utilisation (français)

Formats compatibles (nous allons sous peu mettre en place une procédure pour vérifier la compatibilité avec de nombreux types de fichier que nous ajouterons désormais aux tests des lecteurs réseau et convertisseurs)