Quelle sera donc la saveur de l’édition 2011 de Banlieues Bleues, festival toujours épicé, rendez-vous toujours racé, bref événement jazz pluriel qui irradie chaque année la fin de l’hiver et le début du printemps ? Et qui mieux que son directeur, Xavier Lemettre, pour dérouler la teneur du menu de Banlieues Bleues qui se tiendra du 11 mars au 8 avril :
« C’est un carnaval en pleine lumière, avec ses masques vaudous, haïtiens (« Jazz Racines Haïti », Ti-Coca) ou CongoPunq, avec ses cuivres funky, roms (Boban I Marko Markovic Orkestar) ou néo-orléanais (Trombone Shorty, Dirty Dozen Brass Band), avec ses transes africaines (Seun Kuti, Aziz Sahmaoui) , ses contredanses antillaises (Négoce, «Chofé Biguine La », Dédé Saint Prix Avan-Van), avec des centaines de percussions (« PerkAlibi »), un fort parfum de fiesta cubaine (Gato Loco, Interactivo, Roberto Fonseca...) et une âme de révolte : « A Riot Called Nina ! »
C’est une infinité d’archipels... Pas seulement un chapelet d’îles (Haïti, Cuba, Martinique, Guadeloupe, Manhattan) et d’ilots, du barrio du Spanish Harlem Orchestra à la petite ville d’Arkansas du projet Disfarmer de Bill Frisell, en passant par les Quatre-chemins et Six-routes de Seine-Saint-Denis... Mais aussi une foule d’imaginaires, qui se joignent par-dessus les mers, les villes ou les déserts : Napoleon Maddox avec Sophia Domancich et les Boxettes, Afterlife Music Radio, « Shut up and Dance », Bombino...
C’est un point de rencontre pour toutes les langues (Vijay Iyer « Thirta », Joëlle Léandre Sudo Quartet, Anthony Coleman « Echoes from Elsewhere », «University of Gnawa »), où conversent de grands esprits (« Le Rêve de Nietzsche », Don Cherry, Django Bates « Beloved Bird », « Duke & Thelonious », Michel Portal et Bernard Lubat), où résonnent les voix les plus radieuses : Nina Simone, Esperanza Spalding, Laïka...
C’est un souffle, à la force créatrice imprévisible, Taylor Ho Bynum, Mary Halvorson, Christian Laviso, Radiation 10, aux pouvoirs authentiquement magiques, des tambours sacrés de Pedrito Martinez au theremin de Pamelia Kurstin, des « Mediums » de Vincent Courtois aux «Apparitions » de Tony Malaby...
Au fil d’une telle variété de concerts, et, de l’autre côté du miroir, d’autant d’ateliers et de moments si particuliers, ce qui se joue aussi à Banlieues Bleues, c’est un peu de cette « intraitable beauté du monde », pour reprendre les mots de Patrick Chamoiseau et d’Edouard Glissant, chantre de la « créolisation » à laquelle nos musiques doivent tant. »
Une édition 2011 à laquelle participeront aussi Aldo Romano, Jacques-Schwarz-Bart, le Caratini Jazz Ensemble avec Alain Jean-Marie, Django Bates, l’ONJ de Daniel Yvinec, Sean Kuti et bien d’autres.