Pour la première fois dans sa longue carrière, le chef et pianiste d’origine argentine dirigera un opéra au Metropolitan Opera de New York le 28 novembre prochain.

Daniel Barenboïm fera ses grands débuts le 28 novembre au Metropolitan Opera de New York en dirigeant Tristan et Isolde de Wagner, œuvre qu'il qualifie de « réflexion sur la mort ». Pour la première fois dans sa longue carrière, le chef d'orchestre et pianiste âgé de 66 ans dirigera un opéra au Met.

Selon l'AFP, « cet opéra n'est pas une œuvre sur l'amour, c'est une œuvre sur la mort », estime Barenboim. « La crainte de la mort, et sa quête comme seule voie possible, sont le moteur de cet opéra... La vie n'est pas pareille après Tristan, et cette œuvre dont la première eut lieu à Munich en 1865 occupe une place clef dans l'histoire de la musique occidentale. C'est pour cela qu'elle plait même aux non-wagnériens ».

Pour cette représentation, qui coïncide avec le 125e anniversaire du Met, le directeur du Staatsoper de Berlin a fait le voyage avec la soprano suédoise Katarina Dalayman (Isolde) et le ténor allemand Peter Seiffert (Tristan).

La mise en scène de la légende médiévale, qui relate un triangle amoureux entre Tristan, héros celte, son oncle le roi Marc (René Pape) et la fiancée irlandaise de ce dernier, Yseult, est réalisée par l'Allemand Dieter Dorn.

Barenboim dirigera six représentations de Tristan et Isolde jusqu'au 20 décembre. Evoquant sa première rencontre avec les musiciens du Met, ce vétéran qui fut directeur des orchestres de Paris et de Chicago, et qui dirigea à Londres, Viennes ainsi que dans le temple wagnérien de Bayreuth, admet avoir ressenti une certaine anxiété.

« Mais nous avons établi une relation particulièrement intéressante, très ouverte » avec l'orchestre, raconte Barenboim, né à Buenos Aires dans une famille d'émigrés juifs russes, et qui collectionne aujourd'hui les passeports: argentin, israélien, espagnol et palestinien.

Le 14 décembre par ailleurs, il interprètera en soliste des œuvres pour piano de Liszt dans la même immense salle new-yorkaise, une prestation inédite depuis le célèbre concert d’Horowitz en 1986.

Devant la presse new-yorkaise, Daniel Barenboim, qui est un militant pour la paix au Proche-Orient, ne peut s'empêcher de parler avec passion de politique et de son West Eastern Divan Orchestra, installé depuis 2002 à Séville en Espagne et composé d'artistes arabes et israéliens. Il ne prétend certes pas que l'orchestre puisse apporter la paix, une paix qu'il n'attend pas non plus du président-élu Barack Obama. « La solution du conflit israélo-palestinien ne vient pas de Washington, mais de toute la communauté internationale », conclut-il.

Le site officiel de Daniel Barenboim

Le site officiel du Metrolitan Opera de New York