La Mairie de Paris a vendu les anciens locaux de la mythique Ecole de la rue Blanche. Dans un communiqué de presse, Philippe Ogouz, président de l’Adami, s’indigne.

L’Ecole de la rue Blanche. Un nom plus que symbolique pour de nombreuses générations de femmes et d’hommes de théâtre. Sous ce sobriquet des plus romantiques se cachait l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT), créée en 1941 par Raymond Rognoni, acteur et pensionnaire de la Comédie française, déjà initiateur en 1924 de l'Ecole des Enfants du Spectacle. D’abord implantée rue du Cardinal Lemoine, elle s’installe rue Blanche en 1944. Depuis 1997, elle a été transférée à Lyon, où elle accueille ses étudiants dans des locaux neufs, construits à son intention par le Ministère de l'Éducation avec l'appui des collectivités territoriales.

Le 29 mars dernier, la Ville de Paris a cédé à la société JGS INVEST l’hôtel particulier situé 21 rue Blanche. Bâtiment remarquable dont les façades et les toitures sont inscrites à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (un jardin d’hiver implanté à l’arrière du bâtiment donne sur un jardin de 258 m²), ce patrimoine inestimable, d’une superficie de 1850m², a été cédé pour 5.200.000 d’euros, soit un coût minime inférieur à 3000 euros le m².

Dans un communiqué de presse titré « Vendu ! », Philippe Ogouz, président de l’Adami, société civile d’administration des droits des artistes et musiciens interprètes, crie son indignation en déclarant que « c’est un pan entier de la mémoire des professionnels du théâtre qui est englouti sous des considérations mercantiles ».

Ogouz appuie son indignation sur le fait que l’Adami était en discussion depuis cinq ans avec la Ville de Paris pour y installer La Maison de l’artiste. « Ces discussions ont toujours trainé en longueur alors que le bâtiment, laissé à l’abandon, livré aux squatteurs, se détériorait gravement au fil des années, poursuit le communiqué. L’Adami n’a pas ménagé ses efforts rencontrant les conseillers à la culture qui se sont succédés auprès du Maire de Paris, ainsi que les directrices des affaires culturelles. Des visites ont eu lieu et, à la demande des services de la ville, l’Adami a financé des études architecturales qui sont toutes restées lettre morte… »

Le président de l’Adami ajoute que « Le plus fort c’est que le 10 mars 2009, le conseil de Paris a émis le vœu « Que la Ville de Paris soutienne activement le projet d’une maison des artistes interprètes (MAI) proposé par l’Adami ».

En conséquence, l’Adami demande à l’ensemble des professionnels du théâtre et de toute la filière d’appuyer la pétition qu’elle lance et adressera prochainement au Maire de Paris.

Le site de l’Adami

Le site de l’Ensatt

Lire le projet de délibération « Cession de l’immeuble communal situé 21 rue Blanche » par la Direction de l'Urbanisme Sous Direction de l’Action Foncière Paris