Jusqu’au 28 juin, le Musée du quai Branly proposera Le siècle du jazz, une grande exposition autour de cet art musical majeur.

Du 17 mars au 28 juin, le Musée du quai Branly à Paris accueillera Le siècle du jazz. Cette grande exposition, conçue par le philosophe et critique d’art Daniel Soutif, présentera de manière chronologique les relations entre le jazz et les arts graphiques à travers tout le XXème siècle. De la peinture à la photographie, du cinéma à la littérature, sans oublier le graphisme ou la bande dessinée, l’exposition montre plus particulièrement le développement du jazz en Europe et en France dans les années 30 et 40.

« L'idée n'était pas de faire une exposition musicologique, on n'expose pas le saxophone de Lester Young ou le gardénia de Billie Holiday. L'ambition était plus générale », explique à l'AFP Daniel Soutif.

Déjà présenté au MART, le Musée d'art moderne et contemporain de Rovereto en Italie où il a attiré près de 130.000 visiteurs, Le siècle du jazz est également coproduit par le CCCB, le Centre de culture contemporaine de Barcelone en Espagne.

Au quai Branly, l’exposition occupe 2000 m² et présente un millier de références : partitions, affiches, disques, revues, mais aussi œuvres de grands noms de la peinture ou de la photo comme Matisse, Basquiat, Dubuffet, Pollock, Tapies, Nicolas de Staël, Man Ray ou Jeff Wall.

Le siècle du jazz propose des salles thématiques (Harlem renaissance, Le be bop, La révolution free, etc.) qui fonctionnent comme des « chapitres pour varier les points de vue sur les époques », selon Daniel Soutif. « Le but est que ce soit vivant, que ça raconte une histoire. On est plus proche du cinéma que de la thèse de doctorat ».

« Le jazz reste le phénomène le plus frappant du XXe siècle, qu'il a traversé dans son ensemble alors que le rock, par exemple, n'en a couvert que la moitié », estime Daniel Soutif en rappelant que le premier enregistrement de jazz, signé par l'Original Dixieland Jazz Band, date de 1917. « Un an plus tard, le jazz était déjà partout. Et le rapport à cette musique est particulier, ajoute-t-il. Elle a une signification sociale, puisqu'elle est emblématique de l'identité des communautés qui l'ont produite, dont la communauté noire ».

« C'est une musique profondément bâtarde, le résultat d'un brassage douloureux de civilisations, celle des noirs transportés d'Afrique de façon violente ou des immigrants juifs européens qui crevaient de faim », rappelle, toujours à l’AFP, Daniel Soutif.

Parallèlement à l'exposition, un cycle de sept concerts, Africa Jazz, le jazz à la rencontre de ses origines africaines se déroulera jusqu'au 28 mars, avec Jack DeJohnette, Dimi Mint Abba, Rick Margitza et Jean-Jacques Quesada, Le Tigre des Platanes, Eténèsh Wassié, Randy Weston et les maîtres Gnawas.

Le site officiel du Musée du quai Branly