La chanteuse et poétesse new-yorkaise Patti Smith donnera douze concert en novembre en France.

Cet automne, Patti Smith passera le mois novembre sur les routes de France, le temps de douze concerts : le 2 à Lille (Théâtre Sébastopol), le 5 à Clermont-Ferrand (Coopérative de Mai), le 8 à Grenoble (MC2), le 9 à Strasbourg (Laiterie), le 11 à Dijon (Vapeur), le 13 à Nantes (Lieu Unique), le 14 à Lyon (Transbordeur), le 17 à Toulouse (Bikini), le 18 à Bordeaux (Rocher de Palmer), le 19 à Rouen (le 106) et les 21 et 22 à Paris à l’Olympia.

Chaque concert débutera par des lectures de passages de son autobiographie Just Kids, parue en France aux Editions Denoël. Un superbe livre, à la plume raffinée et épuré, bien loin de toutes ces inutiles autobiographies de musiciens au style souvent creux voire carrément minable…

Avec cette tournée hexagonale, la pythie punk dont l’androgynie revendiquée et la poésie choc pétrifia la Grosse Pomme de l’ère punk confirme son envie à ne jamais raccrocher. Et sur scène, les années n’ont guère prise sur la vigueur de Patti Smith. Une vigueur toujours aussi joliment drapée dans le verbe. Car l’amour de la chanteuse pour l’écrit n’est pas une marotte d’adolescente attardée…

Rimbaud, Dylan, Genet, Camus, Burroughs et Ginsberg ont ainsi accompagné l’ancienne compagne du photographe Robert Mapplethorpe tout au long de sa vie. Dans une interview de 1996 intitulée Because The Light, Patti Smith revenait sur ses essais poétiques et ses lectures : « Mes premières aspirations, c’était de pouvoir écrire le genre de choses qu’écrivaient Robert Louis Stevenson et Rudyard Kipling. Et, en tant qu’adolescente, je m’imaginais aussi faire de la poésie jazz. J’écoutais simplement Coltrane et j’écrivais de la poésie. Lorsque j’ai découvert la poésie de Rimbaud, j’ai en fait arrêté d’écrire pour un temps. Je me souviens d’avoir vu un exemplaire des Illuminations en vente sur une table de livres d’occasion. Quand je l’ai ouvert, je ne comprenais pas vraiment. Pourtant, de quelque manière, je savais que c’était le langage parfait. Il avait l’air de scintiller. Je savais qu’un jour je le déchiffrerais. » Non seulement elle l’a déchiffré, mais elle n’a cessé de s’inspirer de lui et de bien d’autres dans ses propres textes qu’elle lit en public depuis les années 1970.

Le but étant tout de même de faire du rock’n’roll et non de la littérature, Patti Smith a fait du rock’n’roll ! Et plutôt bien. Comme sur son incontournable album Horses. Son aura est déjà grande lorsqu’en 1975 parait ce premier album. La pythie du rock newyorkais ose alors le carambolage entre ses icones de l’écrit (Rimbaud, Genet, donc) et celles du rock’n’roll (Van Morrison, les Who…). Un alliage typiquement newyorkais qu’elle fait revivre à Pleyel. Album phare du punk de la Grosse Pomme alors naissant, produit par l’ex-Velvet Underground, John Cale, Horses était porté par la furie électrique de la guitare de Lenny Kaye et de celle de deux figures majeures du rock enragé : Tom Verlaine, leader culte des tout aussi cultes Television, et Allen Lanier de Blue Öyster Cult. Un déluge furibard offrant alors à la poétesse l’écrin parfait pour tirer ses tentures de mots rageurs ou charnels. Tentures toujours aussi nécessaires 35 ans plus tard…

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