Son nouvel album Weather sous le bras, la déesse de la basse Meshell Ndegeocello fait escale à Paris pour chauffer à blanc le public du New Morning le 22 novembre.

Mardi 22 novembre, Meshell Ndegeocello sera sur la scène du New Morning, quelques mois après son passage remarqué lors du festival Jazz à la Villette où la bassiste s’était lancée dans des relectures de Prince... Cette fois, dans son escarcelle, Weather, son nouvel opus sans attache ni contrainte qui allie nu soul, jazz, folk et rock, avec un raffinement divin dont elle a le secret... Un disque sur lequel elle reprend même Leonard Cohen, l’une de ses grandes idoles…

Meshell Ndegeocello est plus qu'une Princesse. Trop aisé de ne voir dans l’époustouflante chanteuse, bassiste et auteur-compositeur que le modèle féminin du légendaire nain psyché-funk de Minneapolis… Depuis plus de quinze ans, son alchimie est parfaite entre jazz, soul, pop, funk et hip-hop, véritable tarte à la crème habituellement indigeste chez ses confrères. Avec elle, libre comme un oiseau n'a jamais sonné aussi juste. Logique, c'est le sens de Ndegeocello en swahili…

Meshell Ndegeocello est unique car son amour pour les sons, les sens et l'essence de la musique supplante l'air du temps et les castes stylistiques dont on ne s'échappe jamais facilement. Elle peut alors s'offrir le luxe du grand écart, entre orgie jazz-funk au groove gargantuesque et ballade de pop-folk susurrée par sa voix sensuelle. Comme elle plastique les formats de la composition, passant d'une jam XL à tiroirs à une courte pop-song de 3mn 30. Tout est malléable chez elle.

Née à Berlin le 29 août 1968 et élevée à Washington, Meshell Ndegeocello avance à son rythme. Et les balises de son indépendance colorient cette trajectoire ; incontrôlable. Elle se rase la tête. Affirme sa bisexualité (assez jeune, elle a donné naissance à un fils, puis partagé la vie de la chorégraphe Winifred Harris et de l'écrivaine Rebecca Walker). Se convertit à l'Islam (appelez-moi Meshell Suihailia Bashir Shakur). Et surtout n'est rattachable à aucun courant.

Son chapelet, c'est sa basse. Instrument qu'elle sublime. Que Meshell Ndegeocello maîtrise comme personne. Une basse électrique qui ne se limite pas à l'esbroufe du slap, technique m'as-tu-vu de frappage de cordes dont abusent les maîtres de l'instrument. Quatre cordes à son arc pour mieux relier les genres. Et imbriquer avec logique les rondeurs du funk dans les architectures complexes du jazz. Le ciment, c'est sa voix. Organe brulant, tantôt rauque, parfois vaporeux. Filet à peine chanté, juste récité. Comme un rapping de velours. Chant de confesseur. Finalement, sa voix aussi est une basse… Sur scène, toute cette fusion prend une réelle dimension. Et son sens de l'improvisation filtre des thèmes protéiformes, magnifiques comme des mosaïques ancestrales.

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