Joué aux quatre coins du monde, le compositeur québécois de musique contemporaine, ancien élève de Dutilleux et Messiaen, était âgé de 71 ans.

Jacques Hétu est décédé le 9 février des suites d’un cancer chez lui à Saint-Hippolyte. Le prolifique compositeur québécois était âgé de 71 ans. Il y a à peine deux semaines, il avait reçu le Prix Opus du Conseil de la musique pour l'ensemble de son œuvre.

Avec plus de 75 œuvres à son actif, Jacques Hétu était le compositeur contemporain canadien le plus joué, en plus d’avoir participé à la formation de nombreux musiciens.

L’ensemble de son œuvre inclut quatre symphonies, des concertos pour piano, basson, clarinette, trompette, ondes Martenot, flûte, guitare, alto, trombone, marimba et vibraphone, cor, orgue, hautbois et cor anglais, un triple concerto pour violon, violoncelle et piano, et des œuvres pour orchestre.

Hétu est aussi l’auteur de compositions pour voix et orchestre, tels Les Abîmes du Rêve et la Missa pro Trecentesimo anno, ainsi qu’un opéra et plusieurs pièces de musique de chambre.

En 1967, Glenn Gould enregistrera son Variations pour piano, op. 8 sur l’album Canadian Music in the XXth Century.

Né à Trois-Rivières en 1938, Jacques Hétu étudia la composition au Conservatoire de musique de Montréal avec Clermont Pépin entre 1956 et 1961. Puis jusqu’en 1963, il approfondit la même « matière » à l’École normale de musique de Paris avec Henri Dutilleux et suivit les cours d’analyse d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris.

Après avoir enseigné la composition et l’analyse à l’Université Laval de Québec de 1963 à 1977, Hétu fut professeur d’analyse musicale à l’Université du Québec à Montréal de 1979 à 2000.

Hétu accordait une place importante au lyrisme, à la poésie, à l'émotion et à la cohérence du discours. Il était également sensible à une plastique sonore et à la rigueur structurelle des contemporains. À l'intérieur des formes traditionnelles, il structure les éléments d'une manière cyclique découlant de la force d'affirmation du matériel thématique, de la rigueur de l'écriture et des exigences d'unité. Ses préoccupations actuelles tendent vers la simplification de son langage à travers un élargissement du cadre, et aussi vers une expression toujours plus lyrique. Les éléments de son style pourraient se définir ainsi : formes néo-classiques et expression néoromantique dans un langage utilisant les techniques du XXe siècle.

Élu membre de la Société royale du Canada (1989), nommé Officier de l'Ordre du Canada (2001) et nommé Officier de l’Ordre national du Québec (2007), Jacques Hétu fut intronisé en 2008 au Panthéon de la musique classique de Trois-Rivières où une école de musique porte même son nom…