Conrad Schnitzler est décédé le 4 août à Berlin. Le musicien expérimental allemand, acteur majeur de la scène Krautrock au sein notamment des groupes Tangerine Dream et Kluster, était âgé de 74 ans.
Né à Düsseldorf en 1937, Schnitzler entame sa vie professionnelle vers 15 ans seulement mais bien loin de la musique, dans une usine textile. Marqué très jeune par les œuvres de Stockhausen, il aurait étudié avec Joseph Beuys à la Kunstakademie de Düsseldorf avant de devenir un des membres fondateurs, à la fin des années 60, du Zodiak Free Arts Lab de Berlin, cœur de la scène expérimentale allemande de l’époque.
Avec Edgar Froese et Klaus Schulze, il signe le violent et extrême Electronic Meditation, premier opus de Tangerine Dream sur lequel il pilote en mode furibard le violoncelle.
Au sein de Kluster jusqu’en 1971, il enregistre Klopfzeichen et Zwei-Osterei, avec Hans-Joachim Roedelius, Dieter Moebius et Conny Plank. Son nom apparait ensuite brièvement au sein du groupe Eruption. S’ensuit une vaste carrière faite d’enregistrements divers et variés, parfois en solitaire, accentuant le côté « savant fou » du bonhomme, enfermé dans son studio de Dallgow en Allemagne, où il produit des CD-R à foison, vendus ensuite via des réseaux de distribution parallèle, mais jamais en magasin. Schnitzler pratiquait aussi le… concerts de cassettes !
Maitre du happening, Conrad Schnitzler demandait à ses fans d’enterrer son ADN (en fait ses cheveux qu’il leur envoie par courrier) dans des parcs du monde entier : «Je suis partout, même quand je serai mort. Personne ne doit venir sur ma tombe à Berlin.»
En se connectant sur son site, on constatera que le défunt a/avait un certain sens de l’humour : « The End. Best, Con » (La Fin. Cordialement, Conrad).