Pionnier de la musicothérapie, l’Américain Clive Robbins s’est éteint à l’âge de 84 ans.

Clive Robbins est décédé le 7 décembre à son domicile de Jersey City à l'âge de 84 ans. Pionnier du soin des enfants autistes par la musique, le Britannique était internationalement reconnu pour avoir développé durant un demi-siècle une approche clinique originale de la musicothérapie avec Paul Nordoff. L'approche de Nordoff-Robbins est fondée sur la conviction que chacun peut répondre à la musique, malade ou non, handicapé ou non.

Né à Birmingham en Angleterre le 23 juillet 1927 d’un père boulanger, Clive Robbins commence à étudier le piano à 14 ans. Après la guerre, il se lance dans l’enseignement. Il rencontre pour la première fois le pianiste et compositeur américain Paul Nordoff, à l’aube des années 50. Leur objectif est alors de développer une thérapie, centrée sur la musique, capable d’aider les enfants atteints de troubles du langage et moteur. Au fil des années, cette méthode Nordoff-Robbins s’impose au quatre coins du monde et s’étend même dans le domaine de l’autisme, la psychiatrie, la maladie d’Alzheimer et la dyslexie. Aujourd’hui, il existe des centres Nordoff-Robbins à Londres, Seoul en Corée et Kingswood en Australie.

La théorie de Nordoff-Robbins s’appuie sur le postulat que chacun est réceptif à la musique. Que cette musique possède un fort pouvoir de communication. Alors que d’autres écoles de thérapie musicale intègrent la musique de manière plus traditionnelle, comme la thérapie verbale, l’approche de Nordoff-Robbins – deux vrais musiciens et improvisateurs – utilise la musique comme le miroir de l’état émotionnel de ses patients. La joie, le mécontentement et la tristesse – et toutes les manifestations physiques qui sont liées comme les mouvements répétitifs chez les enfants autistes, par exemple – peuvent être modifiés par des changements mélodiques et rythmiques. Les patients sont encouragés à participer à la pratique musicale (frapper une batterie, claquer des cordes de guitares, chanter, etc.) et améliorent ainsi leur communication verbale et physique.

« Nous sommes tous pétris de rythmes, déclarait Clive Robbins, qu’il est naturel que nous bougions à l’écoute de la musique. Certains préfèrent les grosses rythmiques qui nous font nous sentir plus solides. D’autres des sonorités plus légères et joyeuses. D’autres encore sont sensibles à la musique romantique ou plus cérébrale. Bref, nous pouvons trouver dans la musique une extension de nos besoins. »

Le site de Nordoff Robbins