Depuis la nomination de Pierre Lescure à la tête de la célèbre salle des Champs-Elysées, la musique fait une belle entrée : prochain invité, le songwriter Micah P. Hinson, jeune gourou doué de l’americana.

En 150 ans, le Théâtre Marigny a tout connu : le cinéma, le théâtre, le music-hall, le cirque mais peu de musique. Exceptées quelques comédies musicales, les concerts ne furent guère légion… Installé depuis l’été dernier aux commandes de la programmation par Francois Pinault, Pierre Lescure a pour mission d'amener à Marigny des publics qui n'y ont jamais mis les pieds… Dans cette salle somptueuse à l'acoustique irréprochable, le nouveau directeur fait le pari de la musique. Folk, blues, rock, "chansons a texte", jazz et autres sans exclusive, une vingtaine de dates par an s'apprêtent à changer le ton et l'humeur du Théâtre Marigny. A l’image, mardi 25 novembre, de la venue du très culte songwriter texan Micah P. Hinson.

L'intégrité du confidentiel génie ferait toujours autant pleurer à chaud de larme les disciples de Bright Eyes, Mercury Rev, Smog et Willy Mason. Un séjour précoce en zonzon fit mûrir à grands pas ce songwriter de Memphis. Au point que sa maturité de plume en est effrayante... Emmitouflée dans une instrumentation minimaliste, ponctuée d'écho et de réverb’ salvateurs, elle puisait sa source dans ses années de descente aux enfers. Au fil de ses albums, la musique s'est étoffée (cordes, cuivres, banjo, mandoline, orgue, piano, percus, accordéon). Un ton presqu'enjoué alors que le bonhomme, abonné aux galères, sortait d'une opération costaude du dos qui le fit quotidiennement carburer à des friandises nommées morphine, codéine et Xanax… Mais au 20ème sous-sol de la looooose, Micah P. Hinson trouve toujours pourtant l'assemblage mélodique qui tue, le motif entêtant, limite bouleversant. Lorsqu'il se prend pour Nick Drake, on y croit. Quand il déballe des pouet-pouet mariachis à la Calexico, on y croit. Et s'il titube avec son banjo, on y croit aussi. Car avec lui, l'équation destruction/rédemption prend toujours des tournures harmoniques émouvantes. Hinson et sa voix de baryton chatouillent le génie de M Ward et de Sufjan Stevens et sa venue parisienne le 26 novembre est un véritable événement. Lescure aurait totalement craqué sur le songwriter, le suivant depuis ses trois albums, allant même jusqu'a lui offrir les 1000 places de la grande salle ! L'idée : faire découvrir ce musicien aux vies multiples à des prix jamais vus à Marigny depuis la crise de 1929 : 25 euros, tarif unique, frais de location inclus !

Trois jours plus tard, le 28 novembre, c’est Benjamin Biolay qui se produira à son tour sur la scène du Théâtre Marigny.

Le site officiel de Micah P. Hinson

Micah P. Hinson sur MySpace

Le site officiel du Théâtre Marigny

Le clip de Beneath The Rose de Micah P. Hinson :