En clôture de son festival, le label BEE JAZZ proposera au public parisien du Sunset deux soirées avec le saxophoniste français installé à New York les 30 et 31 octobre.

Jeudi 30 et vendredi 31 octobre, le saxophoniste français Jérôme Sabbagh se produira en trio sur la scène du Sunset à l’occasion de la sortie de One Two Three, son troisième album, le second pour le compte du label BEE JAZZ.

Né à Paris en 1973, Jérôme Sabbagh est installé à New York depuis 1995. C’est dans la grosse Pomme qu’il rencontre le guitariste Greg Tuohey, le contrebassiste Matt Penman et le batteur Darren Beckett avec lesquels il forme le collectif Flipside. En 1998, ils enregistrent un album remarqué, au titre éponyme, pour Naxos Jazz, et le groupe tourne régulièrement pendant cinq ans.

Sabbagh est aussi sideman de Laurent Coq (Like A Tree In The City, Cristal Records, 2003) et de Guillermo Klein, avec lequel il joue chaque semaine au Jazz Standard à New York pendant plus de 6 mois.

Suite à ces collaborations, le saxophoniste monte un quartet avec lequel il sort son premier album, North (Fresh Sound New Talent, 2004), quartet qui offre une musique ancrée dans son époque et qui séduit les auditeurs non initiés au jazz comme les amateurs les plus aguerris.

L’album Pogo, qui sort en avril 2007 sur BEE JAZZ, s’inscrit dans une volonté de continuité. Au lieu de se lancer dans un nouveau projet, et parce qu’il estime que ses musiciens sont les partenaires idéaux pour sa musique, Jérôme Sabbagh préfère alors privilégier le développement du groupe de North. Si toutes les compositions sont de Sabbagh, les musiciens sont néanmoins tous très impliqués dans le groupe et le disque est issu d’un véritable travail collectif.

Nouvelle orientation en 2008 avec la sortie en novembre du second disque du saxophoniste pour l’écurie BEE JAZZ. Avec One Two Three, Sabbagh change de position ! Et du quartet, il passe donc au trio. Pourquoi ce choix ? Et qu’a-t-il impliqué ? L’intéressé présente lui-même One Two Three, passionnant nouvel opus enregistré avec Rodney Green à la batterie et Ben Street à la contrebasse :

« Depuis plus de cinq ans, je joue régulièrement en trio dans les clubs de New York. Cela a commencé au Bar Next Door, dans le West Village. Au début, je ne prenais pas beaucoup de temps pour préparer ces concerts. Je consacrais la plus grande partie de mon énergie à travailler le saxophone et à écrire de la musique pour mon quartet avec Ben Monder, Joe Martin et Ted Poor, le groupe avec lequel je joue toujours aujourd'hui. Je pensais naïvement que jouer des standards en trio serait comparativement facile. A tort.

En trio, un saxophoniste joue beaucoup plus. Il faut avoir des ressources, de l'imagination et de l'endurance. Pas de guitariste ou de pianiste pour vous relancer, vous épauler ou, tout simplement, vous donner l'occasion de souffler.

En trio, le génie des maîtres et l'importance de leur héritage constitue à la fois une source d'inspiration et un poids. C’est vrai en jazz de manière générale, mais, pour moi, plus encore dans ce contexte.

En trio, surtout, la sobriété de l'instrumentation met en relief les éléments fondamentaux du jazz : mélodie, rythme, choix harmoniques. Un improvisateur prend en permanence des décisions instinctives mais, pour un saxophoniste seul avec un contrebassiste et un batteur, ces décisions ont encore plus d'impact sur la direction que prend la musique. Les décisions plus réfléchies ont aussi leur rôle à jouer, de l'élaboration d'un répertoire de morceaux propices à l'expression personnelle à la sélection des partenaires. C'est l'occasion de se retrouver confronté à qui on est vraiment et de façonner ce que l'on veut devenir.

Ben Street a toujours été l'un de mes contrebassistes préférés, depuis que je l'ai entendu dans le quartet de Kurt Rosenwinkel lors de mon arrivée à New York. Sa maîtrise profonde des fondamentaux du jazz et son attachement à leur égard le servent dans les contextes les plus divers et il possède une très forte personnalité musicale. Il est l'un des musiciens les plus exigeants que je connaisse.

J'ai rencontré Rodney Green par hasard, quand Ben Monder m'a demandé de le remplacer au pied levé pour un gig au Bar Next Door. Dès les premières notes, nous savions tous les deux que nous allions rejouer ensemble. Rodney est rapidement devenu mon batteur préféré pour jouer en trio. J'adore son toucher, la manière dont il développe des idées, la profondeur de son écoute.

Comme pour mes albums précédents, j'ai choisi d'enregistrer tous dans une même pièce, pour être dans les conditions les plus proches possibles d'un concert. »

Le site officiel de Jérôme Sabbagh

Le site officiel de BEE JAZZ

Le site officiel du Sunset