Historiquement, le tout premier produit Sonos était déjà un amplificateur connecté plus connu sous le nom de ZonePlayer. C’était il y a déjà une quinzaine d’années. Cet ancien produit est toujours supporté aujourd’hui, même s’il ne reçoit plus de mises à jour majeures. Sonos a conservé le principe du produit originel dans l’amplificateur Amp : un appareil stéréo compact, capable d’accéder à la musique locale, aux radios web et aux services de musique en ligne, avec des entrées et des sorties audio.
Le Sonos Amp se destine à de multiples usages. En premier lieu, c’est un appareil connecté moderne à même de remplacer une chaîne Hi-Fi. Il peut aussi être multiplié dans une armoire technique afin d’alimenter en musique toutes les pièces de la maison. Enfin, il joue le rôle d’amplificateur home cinéma 4.1 grâce à sa connectique HDMI ARC et à son évolutivité vers le son surround. Un produit bien plus complet qu’il n’en a l’air derrière sa façade austère dépourvue d’afficheur.
Caractéristiques
● Prix : 799 €
● Échantillonnage : 48 kHz / 24 bits
● Protocoles : Sonos, UPnP/DLNA, Roon, AirPlay2
● Connectivité : 2x Ethernet, wi-fi b/g/n, 1x entrée HDMI ARC, 1x entrée analogique RCA, 1x sortie mono sub
● Autres : extension surround et caisson de basses sans fil, fiches bananes fournies, interface sensitive en façade
● Dimensions (l x p x h) : 217 x 217 x 64 mm
● Poids : 2,1 kg
Présentation générale du Sonos Amp
Le Sonos Amp est un pavé d’une vingtaine de centimètres de côté pour à peine 6 cm de hauteur. Son capot supérieur présente une découpe en cercle destinée à laisser s’échapper les calories excédentaires. Cette forme fait écho au socle au dessin identique avec ses ailettes laissant entrer l’air frais. Le tout fonctionne par convection naturelle, sans ventilateur. Ce dessin spécifique a été retenu afin de permettre l’empilement de plusieurs Sonos Amp sans que cela ne nuise à leur refroidissement.
En face avant se trouvent trois touches sensitives semblables à celles présentes sur les enceintes et les barres de son de la marque. Elles servent à mettre la musique en pause et à reprendre la lecture, à contrôler le volume sonore et à naviguer entre les plages. Au-dessus, une petite LED confirme le bon fonctionnement du Sonos Amp via les différentes couleurs que les habitués connaissent : blanc, vert et orange.
L’arrière ne déborde pas de multiples prises, seul le nécessaire est là. On remarque tout d’abord la touche de synchronisation pour l’installation initiale ainsi que le cordon d’alimentation sur mesure qui s’insère en affleurement pour un rendu propre. A droite, les borniers pour les câbles haut-parleurs sont des fiches bananes bien pratiques. Si vous possédez déjà des cordons terminés avec leurs propres fiches, il n’y a aucun problème pour les insérer, Sonos a respecté les dimensions standards dans ce domaine.
Deux prises réseau RJ45 servent à connecter l’Amp en filaire et à chaîner un second appareil si jamais il n’y avait qu’une seule prise murale à disposition. Le wi-fi est toujours présent et le Bluetooth toujours aux abonnés absents sur les appareils Sonos non nomades. Juste à côté, une prise HDMI ARC sert à la liaison avec un téléviseur. Le Sonos Amp récupère tous les flux audio en PCM et en Dolby Digital. Il les transforme en stéréo tout en créant une voie centrale virtuelle. Il est possible de lui associer une paire d’enceintes Sonos, comme les One SL par exemple, pour créer une configuration home cinéma.
Un ou deux exemplaires du caisson de basses Sonos Sub peuvent lui être associés, toujours sans fil. Si vous souhaitez utiliser votre propre caisson filaire d’une autre marque, Sonos a prévu une sortie sub monophonique sur prise RCA. Enfin, une entrée stéréo analogique pourra accueillir une source externe comme une platine vinyle. Grâce au système Sonos, le son de cette platine devient disponible sur tous les autres appareils Sonos de la maison.
Fonctionnement du Sonos Amp
Le Sonos Amp évolue en termes de puissance en comparaison avec son prédécesseur, le Connect:Amp. Il développe maintenant 2x125 Watts sous 8 ohms en classe D. Sonos indique dans ses conseils d’installation la possibilité de relier deux paires d’enceintes sur un même Amp, pour mieux sonoriser une grande pièce par exemple.
L’installation du Sonos Amp passe par l’application mobile et l’activation du Bluetooth sur le smartphone ou la tablette. L’Amp est alors détecté car il possède bien le Bluetooth dédié uniquement à la phase d’installation… Après avoir entré le numéro PIN qui se trouve sous l’appareil (ou à l’arrière selon la date de fabrication), il suffit de suivre les différentes étapes illustrées expliquant où appuyer et comment tout brancher. L’application demande par ailleurs si l’ampli sera utilisé pour de la stéréo simple ou au sein d’un système surround.
Le Sonos Amp est l’appareil Sonos bénéficiant des possibilités de paramétrage les plus complètes. En dehors des réglages de tonalité, nous retrouvons tout ce qui concerne le fonctionnement avec un caisson et des enceintes surround, ainsi que l’entrée analogique et l’entrée HDMI ARC. Globalement, tout est prévu pour personnaliser au mieux l’appareil dans son environnement, sans aller jusqu’à des fonctionnalités trop avancées.
Qobuz est intégré à la sauce Sonos, c’est-à-dire avec une logique différente de l’application native. Vous retrouverez néanmoins tous les contenus habituels et les recommandations, ainsi que vos favoris, vos achats et vos playlists. Sonos n’a pas intégré les contenus éditoriaux à propos des albums et des artistes. En revanche, il est possible de créer et de modifier vos playlists Qobuz depuis l’app Sonos, un confort très appréciable.
A l’écoute
Le Sonos Amp étant parfaitement autonome, nous lui avons simplement raccordé notre paire d’enceintes de bibliothèque de test habituelles, des Dynaudio Special Forty, avec des câbles haut-parleur déjà montés, c’est-à-dire sans utiliser les fiches bananes fournies. Nous avons également branché un téléviseur via la prise HDMI. Par défaut, Sonos active toujours le loudness, ce qui n’est vraiment pas nécessaire. Le calibrage Trueplay n’est pas proposé car Sonos ne peut pas connaître toutes les enceintes susceptibles d’être utilisées. Sauf si vous optez pour les enceintes encastrables Sonos : dans ce cas, le Trueplay sera automatiquement proposé car l’Amp est capable de les reconnaître.
Cet amplificateur est volontaire, il n’est pas là pour faire de la figuration ou de la simple musique d’ambiance. Nous avons ressenti les avantages de la classe D qui a tenu d’une main de fer les enceintes. Cela nous a frappés dans le registre grave où peu d’amplificateurs déjà passés entre nos mains ont été capables de faire bouger les membranes avec une telle autorité. De là à affirmer que Sonos a « personnalisé » la réponse en fréquences, il y a peut-être un pas que nous ne franchirons pas. Quand bien même cela serait avéré, c’est très bien fait, au bénéfice d’un impact et d’une sensation de puissance jubilatoires comme nous avons pu le vérifier sur le dernier single électro-funk Rise de Darius ou le très « fonk » SuperBlue de Kurt Elling. Sur ce dernier, où le travail de production est vraiment allé très loin, la voix comme les instruments ont beaucoup de corps, de présence et de détail. C’est typiquement le genre d’enregistrement mettant en valeur les qualités du Sonos Amp.
L’amplificateur Sonos est très appliqué dans la restitution d’une scène sonore la plus large possible. L’effet de profondeur est palpable avec un bon étagement des plans à l’écoute de la Symphonie No. 6 Pathétique de Tchaikovsky dirigée par Evgueni Mravinski. Les différents pupitres sont correctement répartis dans l’espace mais il manque un peu de liant. Tout est bien fait, agréable à l’écoute sans aucun doute, à l’exception d’un petit quelque chose en plus qui aurait encore rapproché le Sonos Amp de la réalité sur les styles musicaux exigeants. C’est là le principal reproche que nous pourrons faire à cet appareil en comparaison avec des solutions Hi-Fi plus onéreuses.
Sur l’exercice du jazz vocal, l’album de reprises Grand Songs par Lisa Ekdahl permet au Sonos Amp de s’émanciper en profondeur. La réverbération sur la voix et certaines fins de note des instruments ouvrent la scène sonore en trois dimensions. Par ailleurs, le centre se situe assez haut pour offrir un effet de verticalité dans le placement des différents éléments. En résumé, lorsque les enregistrements sont fouillés en termes de microdétails, le Sonos Amp les restitue à la perfection.
Les + :
Punch des basses fréquences
Restitution chaleureuse et détaillée
Entrées HDMI & analogique
Qobuz intégré
Capacités étendues de lecture en réseau
Simplicité d’installation et d’utilisation
Les - :
Ce n’est pas l’amplificateur le plus fidèle qui soit
Conclusion
Le Sonos Amp est bien plus qu’un appareil pour la distribution audio multipièce. Bien sûr, c’est une de ses qualités premières, mais pas seulement. C’est aussi un amplificateur intégré connecté complet malgré son design plutôt épuré. Ses fonctionnalités peuvent sembler limitées, pourtant, il en propose déjà beaucoup. En plus d’intégrer Qobuz en natif, il lit la musique des dossiers partagés et il accède aux radios web comme aux podcasts. Ses deux entrées physiques lui permettent d’accueillir à la fois le son cinéma et une source audio analogique. Ses qualités sonores vont bien au-delà de la simple sonorisation de fond à bas volume. Il sait faire chanter des enceintes, dans le bon sens du terme. Ce n’est peut-être pas le plus fidèle, mais la partition qu’il propose joue à la fois dans la performance et la vivacité. Le Sonos Amp est un amplificateur facile à vivre auquel on ne pense pas forcément, et c’est bien dommage. Car il devrait satisfaire de nombreux utilisateurs grâce à ses qualités et à sa simplicité pour créer un système Hi-Fi ou home cinéma extrêmement discret.