Test Musical Fidelity M6 Encore Connect : Découvrez le serveur musical de la marque Musical Fidelity à l'aide de notre banc d'essai Qobuz. Malgré son nom, la marque anglaise Musical Fidelity n'a pas bénéficié de la fidélité de ses distributeurs en France ou peut-être est-ce l'inverse, toujours est-il que la marque est désormais distribuée par Light & Music Company dont le dirigeant n'est autre que le créateur des produits BC Acoustique, ce qui, pour notre part, nous a quelque peu rassurés.

Pour ce banc d'essai, nous avons choisi le serveur musical M6 Encore Connect parmi les nombreuses réalisations de Musical Fidelity qui sont déclinées en séries, Nu Vista, Encore, M8, M6s, M5s, M3s, LX2, LX et V90, en partant du top des séries, la Nu Vista dont les produits affichent à la fois des performances et des aspects très haut de gamme.

Comme son nom l'indique, le serveur musical que nous allons vous présenter dans ces lignes fait partie de la gamme Encore, des réalisations tutoyant le haut du panier du constructeur. C'est un appareil très moderne mettant à disposition de l'amateur un lecteur réseau un lecteur de CD, des entrées numériques et analogiques et disposant d'un disque dur pour y stocker des CD rippés ou provenant d'autres médias musicaux.

A noter que ce serveur musical M6 Encore Connect a un frère jumeau, le M6 Encore 225, ajoutant dans son boîtier des étages d'amplification fournissant la bagatelle de 225W/8Ω par canal.

Comme tout appareil moderne équipé d'un lecteur réseau, non seulement il dispose d'une application pour smartphone ou tablette sous iOS et Android, mais pas seulement, et propose désormais l'application Qobuz qui demande une installation via un navigateur d'ordinateur utilisant un clone de l'application Logitech Media Server. De plus les possibilités de ce serveur musical sont très larges et sans doute, malgré les quatre jours que nous avons consacrés à cet appareil, n'en avons-nous utilisé qu'une (petite) partie, le manuel d'aide en ligne (lien en fin de banc d'essai) représentant un beau pavé.

Présentation

Le serveur musical avec streamer Musical Fidelity M6 Encore Connect est un appareil imposant, respirant le sérieux et la solidité, disponible avec une façade en finition aluminium naturel satiné ou noire avec les boutons aluminium satiné. L'ensemble présente malgré sa taille un certain équilibre esthétique de bon goût.

Dans la partie droite de l'écran on trouve la molette de réglage de volume encadrée par une prise USB A pour le branchement d'un support de stockage amovible (clef USB ou disque dur autonome) et par une prise casque au standard Jack 6,35mm.

Puis vient une rangée de commandes pour le lecteur de CD (de type slot-in), agissant aussi avec d'autre sources, longeant le côté droit de l'afficheur central. Sans être d'une taille démesurée, celui-ci assure une bonne lecture à une certaine distance. Sur sa gauche une série de touches permettent d'afficher menu d’accueil, la lecture en cours, d'ajouter ou de supprimer des fichiers de la liste en cours de lecture, de sélectionner la source, etc.

La connectique du serveur musical M6 Encore Connect présente une certaine richesse. Concernant les sources numériques, on est gâté puisque l'on dispose d'une entrée USB B sur l'utilisation de laquelle le constructeur ne donne pas de précisions, et trois entrées USB A pour brancher des périphériques de stockage amovibles, de quatre entrées S/PDIF (deux coaxiales et deux optiques), et l'on peut ajouter à la liste un disque dur, accessible par la face arrière, qui servira à stocker les CD rippés ou en provenance d'autres médias. Cependant on ne pourra pas lire les fichiers musicaux directement depuis les périphériques USB et le serveur analysera leur contenu afin de voir ce qui peut être transféré sur son disque dur. On notera aussi la présence de trois entrées analogiques auxiliaires.

Hormis l'absence de sorties symétriques, les sorties analogiques sont en conformité avec ce que l'on peut attendre d'une source, fût-elle un serveur musical, deux sorties stéréo, l'une à niveau fixe (Line) que l'on branchera sur un amplificateur intégré disposant d'un réglage de volume, et une autre notée Pré qui pourra servir avec un bloc d'amplification de puissance. Juste sous elles prennent place deux sorties numériques S/PDIF, une coaxiale et une optique.

Réalisation

Le serveur musical Musical Fidelity M6 Encore Connect bénéficie d'une grande propreté de réalisation et utilise le même boîtier que le M6 Encore 225 d'où ont disparu les amplificateurs.

La carte mère est un modèle MJ Embedded fabriqué sur cahier des charges Musical Fidelity. C'est elle qui se charge des flux audio, en particulier ceux des CD pour les ripper sur le disque dur et des décodages des différents formats pouvant être lus en réseau.

Le long du fond du boîtier sont fixées la carte DAC, dont on peut voir le visuel ci-dessous, masquée par la carte pré amplificateur montée au-dessus. A leur côté, le disque dur de stockage des fichiers musicaux. Sur cette carte DAC se trouvent trois doubles connecteurs S/PDIF coaxial et optique, deux en entrée et un en sortie, et leurs transformateurs d'isolement et d’adaptation d'impédance, ainsi que sa propre alimentation organisée autour d'un convertisseur continu-continu (partie gauche de la carte).

C'est un circuit intégré Burr-Brown SRC4392 (au milieu de la carte) qui assure la réception et la commutation des signaux S/PDIF et en extrait le bus I2S et alimente également les sorties numériques avec les signaux de la musique écoutée en les codant en S/PDIF. Il prend également en charge les bus I2S provenant des décodages d'autres sources numériques, en particulier celles gérées par la carte mère comme la lecture sur le disque dur ou sur le réseau, et aussi les signaux numérisés des entrées analogiques qui proviennent d'un convertisseur analogique numérique Texas Instruments PCM1863 (sur la droite du SRC4392, légèrement en bas).

La conversion numérique analogique est quant à elle confiée à une performante puce Burr-Brown PCM5242 (jusque 32 bits à 384 kHz) intégrant une pompe de charge afin de sortir des signaux référencés au 0V, ceux étant ici des signaux différentiels (signaux identiques mais variant en sens opposés).

Sur la carte pré amplificateur, les trois entrées analogiques sont commutées par des relais et les signaux de l'entrée sélectionnée sont ensuite numérisés sur la carte DAC par le PCM1863 dont nous avons parlé précédemment. Sur leur gauche, les sorties à niveau variable (pour raccorder à un amplificateur de puissance) et à niveau fixe (pour servir de source), elles aussi commutées par des relais. Tous ces relais sont commandés par un circuit ULN2003 (un réseau de transistors) précédé par une logique de commande composée de deux circuits Texas Instruments, un émetteur-récepteur de bus SN74LVC8T245 et un registre huit bits SN74LV595A.

Dans la partie inférieure droite de la carte se trouvent un quadruple amplificateur opérationnel à faible bruit STMicroelectronics MC33079 qui fournit du gain (amplification sans puissance) aux signaux analogiques provenant de la carte DAC. Ceux-ci sont alors dirigés tels quels vers la sortie ligne et vers un circuit de réglage de volume Burr-Brown PGA2320 qui va les aiguiller d'une part vers les sorties à niveau variable (Pre) et vers un amplificateur opérationnel à faible bruit National Semiconductor LM833.

Celui-ci est monté en suiveur de tension, c'est-à-dire qu'il garde les signaux tels qu'ils sont mais que ses sorties à très faible impédance lui permettent de fournir un courant important (le LM833 peut dissiper jusque 500 mW) et les immunisent contre les perturbations, ce qui s'impose dans le cas présent puisqu'ils sont véhiculés par fils jusque la prise Jack de la face avant. Tous ces circuits analogiques puisent leur courant dans l'alimentation symétrique ±15V, située à gauche sur la photo, et faisant appel à un circuit convertisseur de tension TPS65130 Texas Instruments.

Utilisation, écoute

Musical Fidelity, à contre-courant d'une tendance plus ou moins générale dans le haut de gamme limitant l'utilisation d'un lecteur réseau ou d'un serveur musical via l'installation d'une application sur smartphone ou sur tablette (voire aux seuls produits Apple en ces domaines), permet de piloter son serveur musical M6 Encore Connect de multiples manières. Une certaine idée de la démocratie dédiée à un appareil un peu aristocrate.

A commencer par les moyens on ne peut plus traditionnels, à savoir depuis les commandes en façade ou via la télécommande. Mais aussi via l'application Musical Fidelity Encore pour iOS et Encore remote control pour Android, et surtout grâce au navigateur de votre PC ou de votre Mac (voire d'un ChromeBook) en entrant l'adresse IP de votre serveur musical M6 Encore Connect dans la fenêtre d'adresse du navigateur, celle-ci pouvant être trouvée dans l'application pour smartphone ou tablette (mode "geek") en allant dans --> Settings --> Player Settings, ou plus simplement (mode pour les nuls) en tapant http://encore.local/ dans cette même fenêtre d'adresse. Cette IP peut également être trouvée depuis les commandes de la face avant.

Bien que l'on puisse utiliser n'importe quel navigateur (et système d'exploitation), le constructeur précise que seul le navigateur Chrome assure l'entière fonctionnalité de cette application de commande via un ordinateur. Et cette application fonctionne également quand le navigateur Chrome est installé sur un iPad ou un smartphone Android ! Que demander de mieux ?

Bien qu'ayant installé l'application Musical Fidelity Encore sur un iPad, nous avons également et principalement utilisé l'application depuis le navigateur Chrome installée sur notre PC et avons fait quelques captures d'écran que nous allons vous présenter, d'autant plus qu'il est nécessaire de passer par http://encore.local/ afin de valider Qobuz.

- La page d'accueil affichant la bibliothèque.

- Les différents menus.

- Le menu Controller permet d'accéder à sa musique et aux médias musicaux, dont Qobuz, ainsi qu'aux Extras.

- Les fonctionnalités proposées par les Extras.

- On peut en particulier y choisir l'entrée que l'on veut écouter.

S'il arrivait que Qobuz ne soit pas installé, il faut alors procéder de la sorte.

- Cliquer sur l'icône Menu en haut à gauche et choisir Settings.

- Ensuite cliquer sur l'onglet Advanced.

- Dans la page qui s'ouvre cliquer sur l'onglet Plugins et dérouler pour arriver sur Qobuz.

- Cocher la case Qobuz et cliquer sur Apply (en bas à droite), la fenêtre suivante s'affiche. Cliquer alors sur Restart now.

- Le serveur Encore Connect redémarre.

- En cliquant sur OK puis en rafraichissant la page, on constate que Qobuz est bien installé.

- Cliquer sur l'icône Menu en haut à gauche et choisir Settings, puis l'onglet Services et valider Qobuz.

- On peut aussi dans Settings choisir l'onglet Inputs afin de renommer celles-ci.

- Le nom de l'entrée optique 1 a bien été changé ici mais sur le serveur musical c'est toujours Optical Digital 1 qui apparaît... Un bug ?

Nous avons commencé nos écoutes sur notre système habituel dit "de référence" (c.à.d "auquel on se réfère", amplificateur Sony UDA-1 et enceintes Triangle Antal Anniversary) avec l'un de nos albums favoris depuis un moment déjà, les Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par Rinaldo Alessandrini dirigeant le Concerto Italiano, ceci avec l'application Qobuz intégrée au serveur musical M6 Encore Connect.

Celui-nous en a offert une belle restitution, au large spectre sonore, vivante mais légèrement moins mordante que ce que nous entendons la plupart du temps. Les voix sont restituées avec délicatesse et les chœurs ne se font pas envahissants tandis que les aigus filent bien sans jamais montrer d'excès. Une vision un peu assagie de l'interprétation par Rinaldo Alessandrini de l’œuvre de Vivaldi mais à la beauté indéniable.

Avec la Symphonie N°6 de Dvořák par Yannick Nézet-Séguin dirigeant le London Philharmonic Orchestra (version Hi-Res 24 bits à 96 kHz), la vision du chef, d'une certaine densité inhabituelle voit celle-ci quelque peu renforcée par l'électronique du serveur musical M6 Encore Connect et affiche parfois un côté presque tragique qui peut surprendre comme il peut prendre aux tripes, comme on dit.

Le M6 Encore Connect nous transporte dans l'univers parfois un peu sombre de l'album de Katy Perry Witness avec une certaine aisance, suivant le rythme sans appuyer les graves et gommant légèrement les pointes aigües de la voix de la chanteuse, le tout distillant une bonne dose d'émotion.

Ecouté sur notre Oppo PM-3, l'amplificateur pour casque offre une bonne puissance et ne se montre pas agressif tout en délivrant une large bande passante avec des graves tendus qui descendent bas.

Pour conclure, le serveur musical avec streamer M6 Encore Connect de Musical Fidelity est un bien bel appareil, moderne et donnant accès à la musique dématérialisée, y compris Qobuz en Hi-Res, de multiples manières grâce à son application dont les déclinaisons quasi universelles sont un cas unique. Ses fort bonnes prestations sonores mettent un point final à un très joli tableau.

Spécifications

Guide de démarrage rapide (en anglais)

On line manual

Diagramme de connexion

Informations concernant la connexion au réseau

Site Constructeur

Contact (pour info, Light & Music Company, société récente, ne possède pas encore de site Web)

Capacités de lecture

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