Disponible depuis plusieurs années déjà, le convertisseur préamplificateur Furutech ADL GT40 utilise une entrée USB à transmission synchrone, un mode de fonctionnement abandonné petit à petit pour l'audio. Qu'en est-il réellement vis-à-vis de la restitution, et ce GT40 est-il toujours dans la course ?

La marque japonaise Furutech est principalement connue dans le monde des audiophiles pour son impressionnante gamme de connecteurs pour la Hi-Fi, câbles pour enceintes, câbles de modulation, câbles HDMI, ou encore cordons et prises secteur et autres nombreux accessoires destinés aux passionnés désirant peaufiner leur installation à l'extrême.

En marge de ces éléments relevant du transport des signaux ou de l'alimentation en énergie des éléments d'une chaîne Hi-Fi et de leur inter connexion, Furutech a créé la marque Alpha Design Labs ou ADL qui propose un casque, le modèle H118, un DAC-amplificateur pour casque portable nommé X1, ainsi que deux préamplificateurs équipés de DAC USB, l'Esprit (24 bits à 192 kHz) et le GT40 (24 bits à 96 kHz) et divers câbles destinés à la Hi-Fi.

C'est le préamplificateur avec DAC GT40 que nous avons eu en prêt pour ce banc d'essai, conçu il y a quelques années déjà (c'est le premier modèle de la marque, présenté en 2010), ce qui explique ses capacités de décodage n'allant pas au-delà de 24 bits à 96 kHz.

Toujours est-il que l'impression que l'on a à la prise en main de cet appareil est plutôt très positive et qu'il dispose en plus de son entrée USB B d'une entrée pouvant servir à raccorder une source linéaire (lecteur de CD ou tuner radio) ou une platine vinyle avec cellule à aimant mobile (MM, Moving Magnet, la plus courante) ou à bobine mobile (MC, Moving Coil), la sélection se faisant par un petit interrupteur à glissière situé en face arrière.

On pourra également, grâce à cette entrée pour platine vinyle dont dispose le GT40, numériser ses chères galettes noires et les stocker sur son ordinateur sous forme de fichiers numérique jusqu'à 24 bits à 96 kHz (il sera nécessaire d'installer un logiciel d'édition audio comme, par exemple, Audacity, logiciel gratuit).

Présentation

Présentation classique mais de qualité pour le DAC ADL GT40 avec une façade en aluminium anodisé naturel maintenue par quatre vis de 4 x 15 à pas métrique et à empreinte BTR, cela renseigne de suite sur le sérieux et la solidité de la fabrication.

La façade n'est pas encombrée et on y trouve un poussoir de mise sous tension en plastique translucide s'illuminant en bleu en fonctionnement, tandis qu'un modèle identique prend place au-dessus et permet de sélectionner l'entrée USB ou l'entrée phono (ou ligne) et s'illumine en vert dans le premier cas et en rouge dans le second (en position enfoncée).

Au milieu de la façade prend place une prise Jack au standard 6,35 mm qui permet de bancher un casque d'impédance comprise en 32 et 600 ?, et la partie droite est occupée par un gros bouton de réglage de volume en aluminium massif usiné muni d'une couronne extérieure. Ce bouton est partiellement encastré dans un logement fraisé dans la façade et sa périphérie est muni d'un index permettant de se repérer sur les graduations sérigraphiées sur la façade.

Connectique

Pas de quoi se perdre non plus dans la connectique du GT40. On reliera son ordinateur via un cordon USB à la prise correspondante et les pilotes du GT40 seront automatiquement installés.

La fonction de l'entrée Phono/Line sera sélectionnée par le petit interrupteur à glissière se trouvant au-dessus de la prise du bloc d'alimentation et les prises de sortie du signal se raccorderont directement à un bloc amplificateur de puissance ou à des enceintes actives.

On notera la très bonne qualité des prises Cinch qui sont des modèles pour châssis de la marque utilisant le Téflon comme isolant, celui-ci offrant de meilleures caractéristiques que le plastique (pour la petite histoire, le Téflon est le deuxième matériau le moins réactif chimiquement, juste après l'or). Remarquez aussi la qualité de la molette de mise à la masse de la platine vinyle.

Fabrication

Les impressions externes se confirment à l'ouverture du boîtier. Celui-ci est entièrement réalisé en profilés d'aluminium anodisé offrant une excellente rigidité.

Les deux demi coques inférieure et supérieure comportent des rainures dans lesquelles se glissent le circuit principal pour la partie basse, et l'alimentation pour la partie haute. Une plaque d'isolant est collée sur la partie de la demi coque supérieure située juste au dessus de l'alimentation afin de prévenir de tout risque de court-circuit.

L'électronique

L'ensemble de l'électronique prend place sur trois circuits, dont un circuit principal occupant toute la surface interne, une alimentation, et un petit circuit monté le long de la face arrière, sur lequel sont soudées les prises Cinch et qui accueille également le préamplificateur phono (encore appelé RIAA), réalisé autour d'amplificateurs opérationnels à faible bruit NJM2068 du fabricant japonais JRC (photo ci-après).

- Ci-dessous, le circuit principal comportant toute la partie numérique (en particulièrement le micro contrôleur Atmel ATmega88V, sous le connecteur blanc à gauche, qui prend en charge la gestion de l'électronique du GT40), et la majeure partie des fonctions analogiques.

- L'alimentation, photo ci-dessous, comporte des régulateurs de type 7809 et 7909 pour la partie analogique (tensions symétriques de + 9V et - 9V) et deux AMS1117, chacun d'eux délivrant une tension de + 3,3V, l'une pour les circuits entièrement numériques, l'autre pour la partie analogique contenue dans les circuits de conversion numérique analogique, ou analogique numérique destinée à la numérisation des signaux de l'entrée phono/ligne.

On remarque de nombreux condensateurs chimiques de stockage de courant, en particulier trois modèles de 1000 ?F/25V. En haut à droite, l'interrupteur de sélection de source avec son guide de lumière le prolongeant et servant de bouton poussoir.

L'interface USB est confiée à un circuit Tenor TE7028L, une puce désormais ancienne qui fonctionne en mode synchrone et limite la transmission à 24 bits à 96 kHz.

La conversion numérique analogique est assurée par une puce Tenor TA1200Q (partie droite, en haut) acceptant des signaux numériques jusqu'à 24 bits à 96 kHz.

Le convertisseur analogique numérique (ADC) chargé de numériser les signaux en provenance de l'entrée phono pour les transformer en fichier audio est une puce Tenor TA1100Q (vers le milieu de la partie gauche) échantillonnant jusqu'à 24 bits à 96 kHz.

Les filtrages, avant la conversion analogique numérique (filtre anti repliement) et après la conversion numérique analogique, sont confiés à des montages à amplificateurs opérationnels NJM2068.

La vue ci-dessous montre la partie préamplificateur utilisant un amplificateur opérationnel NJM2068 associé à un montage push-pull de transistors FET K205 et K207. L'amplification pour le casque est confiée à un amplificateur opérationnel NJM4556 en boîtier SIL (Single In Line) qui peut dissiper 700 mW.

Ecoute

La question que l'on peut se poser aujourd'hui à l'écoute d'un DAC comme cet ADL GT40 fonctionnant en mode synchrone et limité au 24 bits à 96 kHz est de savoir s'il est dépassé.

Certes la technique a évolué depuis sa mise sur le marché, mais que demande-t-on en premier lieu à ce genre d'appareil ? De faire de la musique ou de pulvériser les chiffres de la concurrence ?

Certes, le GT40 serait bien en mal de rivaliser avec le top actuel au niveau performances chiffrées et certains considéreront déjà son fonctionnement synchrone comme un handicap sachant que la transmission des données via la liaison USB est imposée par l'ordinateur.

Qui plus est, écouter un DAC, c'est écouter un ensemble de fonctions qui s'assemblent en allant de l'interface USB jusqu'aux étages de sortie, en passant par la puce de conversion numérique analogique.

Toujours est-il qu'à l'écoute de La Fantaisie Ecossaise de Max Bruch, par la violoniste Kyung Wha Chung accompagnée par le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Rudolf Kempe, bénéficie d'une restitution plutôt équilibrée et assez douce et agréable même si l'on a déjà entendu globalement plus défini, avec en particulier, un peu plus de peps dans l'aigu.

Peut-être l'explication est-elle à chercher dans le nombre important d'amplificateurs opérationnels que nous avons remarqué dans l'électronique du GT40 et qui ne semblaient pas être liés directement aux fonctions de conversion.

On notera cependant une très bonne aération du message sonore qui permet aux différents plans sonore de bien se différencier, ce qui met particulièrement en valeur les variations de timbres et de dynamique de notre Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood qui nous sert très souvent de référence, et toute l?espièglerie de la pièce n°3, Jack The Lad, ne s'en porte que mieux.

Le célébrissime Hotel California, dans sa version Studio Masters 24 bits à 96 kHz, même si personne ne se plaindrait si la guitare avait un peu plus de mordant, est restitué avec un bon entrain et la basse incite à battre la mesure du pied.

Avec la chanson The Origin Of Love de Mika, le GT40 offre le meilleur de lui-même et semble en phase avec le chanteur.

Pour conclure, nous ne pensons pas que la personnalité sonore de ce convertisseur ADL GT40 soit à imputer à son fonctionnement synchrone, ce qui, malgré tout, limite ses capacités de lecture. C'est un appareil offrant une restitution sonore douce et agréable mais un peu lissée qui conviendra mieux à des musiques n'usant pas trop de richesse de timbres ni d'une dynamique à tout casser.

Spécifications

ADL GT40 sur site de l'Audiodistribution

Contact l'Audiodistribution

ADL GT40 sur Site Furutech Japon

Capacités de lecture