Il ne se passe guère de mois sans que nous découvrions une nouvelle marque qui propose des DAC, voire des baladeurs audio numérique ou autres produits connexes. C'est le cas du constructeur coréen Audio-opus et son fort élégant DAC nomade opus#11, une œuvre avec dièse à la clef, toute une symbolique...

Ce n'est que depuis quelques années (2015) que la société coréenne Audio-opus, qui a vu le jour en 2004, s'est lancée dans la réalisation de produits audio High-End destinés à l'écoute de musique dématérialisée, ses activités jusque lors concernant entres autres les systèmes de navigation ou encore les caméras de reconnaissance.

Actuellement, et dans ce domaine de l'audio High-End, c'est trois baladeurs audio numérique qui sont proposés par la marque, les modèles opus#1, opus#2, opus#3 et le convertisseur numérique analogique opus#11, compatible depuis son entrée micro USB avec tous les formats de fichier audio numérique existant et revendiquant une optimisation pour les iPhone 5, 6, 6S et 6+. Un bémol cependant pour ce DAC nomade opus#11, l'absence de commande de volume qui obligera à régler le niveau sonore depuis l'appareil auquel il sera raccordé.

C'est ce DAC Audio-opus the bit opus#11 que nous allons maintenant détailler pour vous dans ce banc d'essai.

Présentation

S'il arbore une très jolie couleur champagne pour son boîtier en aluminium anodisé brossé, le DAC Audio-opus the bit opus#11 ne pouvait revêtir plus simple habit. Non pas que l'ensemble ne soit pas d'une certaine beauté (ce qui est simple peut être beau), loin de là, mais comme on peut le voir, il s'agit d'un simple boîtier parallélépipédique aux angles biseautés dans le sens de la longueur, avec deux petites LED (dont il semble que seule celle du haut fonctionne et indique la charge de la batterie), ainsi que quelques inscriptions relativement discrètes, fonction du produit et sa référence, qui ornent la partie supérieure.

La connectique est réduit à sa plus simple expression, une prise casque au standard Jack 3,5 mm, une prise micro USB servant aussi à la recharge de la batterie, mais plus lentement que depuis la prise coaxiale située à côté et pouvant recevoir un bloc secteur optionnel réduisant le temps de charge à deux heures et demie au lieu de quatre heures.

Réalisation

Contrairement à une habitude quasi généralisée où le circuit occupe toute la surface du boîtier et reçoit la batterie sur l'une de ses faces, l'épaisseur extrêmement faible de celui du DAC opus#11 (< 8 mm) a conduit à une autre solution. A peu de choses près l'intérieur du boîtier est occupé moitié-moitié par la batterie (3,7 V de tension avec une capacité de 1500 mAh) et par le circuit, ce qui explique que la connectique se trouve sur la même face. La place réduite justifie également l'absence d'une commande de volume par potentiomètre ou même par touches, ce qui, de toute manière n'était pas possible ici, l'absence de commandes et de commutations au sein de l'électronique n'ayant pas nécessité l'utilisation d'un microcontrôleur.

Le processeur USB est un modèle XMOS 8U6C compatible avec les signaux PCM jusque 32 bits à 384 kHz et avec les signaux DSD, et on peut voir dans le haut du circuit les deux oscillateurs de synchronisation avec les fichiers audio numérique à 44,1 kHz et multiples ou à 48 kHz et multiples. Sur sa droite, légèrement plus haut, prend place le circuit de supervision de charge de la batterie, un modèle active-semi ACT3780 (le connecteur pour la batterie se trouve sur l'autre face).

Sous le processeur USB se trouve un circuit Texas Instruments TPS65130 qui va fabriquer deux tensions continues symétriques (même valeur absolue mais polarités opposées) à partir de celle de la batterie afin d'alimenter les amplificateurs opérationnels et éviter ainsi d'avoir recours à des condensateurs de liaison par référencement des signaux à la tension de 0V.

Vient ensuite la puce de conversion numérique analogique, un modèle ES9018K2M du fabricant américain ESS qui décode les signaux PCM jusqu'à 384 kHz de fréquence d'échantillonnage et DSD jusqu'à 11,2 MHz. Cette puce utilise la technologie Hyperstream, qui recalcule sur 32 bits et à fréquence très élevée tous les signaux entrants, ainsi que le processus Time Domain Jitter Eliminator.

Deux amplificateurs opérationnels doubles Texas Instruments à faible bruit et faible distorsion OPA1662 sont utilisés pour le filtrage des signaux analogiques après conversion. Ceux-ci parviennent ensuite aux amplificateurs pour le casque, deux OPA1611, des modèles à très faible bruit du même fabricant et faisant partie de la série SoundPlus, comme les OPA1662.

Ecoute

Lancée depuis notre iPad via l'application Qobuz pour iOS, la cantate profane Carmina Burana de Carl Orff par le London Philharmonic Choir et le London Philharmonic Orchestra dirigé par Hans Graf (version Hi-Res 24 bits à 44,1 kHz) révèle toutes ses couleurs de manière plutôt éclatante, les cymbales fusent à qui mieux mieux, le triangle montre bien qu'il est là, et tout ça réussit bien à cette musique aux mille couleurs d'autant que le suivi dynamique ne pose aucun problème à l'amplificateur pour casque qui alimente notre Oppo PM-3. Tout se passe très bien également dans le grave, les voix d'homme sont pleines et amples, les timbales tonnent puissamment et fermement. Quant au chœur féminin, c'est aussi l’œuvre qui veut ça, il s'exprime avec une véhémence certaine, si ce n'est un peu appuyée. En tous cas, on ne s'ennuie pas et le plaisir est là !

C'est également une restitution plus rutilante que de coutume que nous offre le DAC opus#11 de la vision à la densité et à la gravité inhabituelle (que nous apprécions justement pour cela) de la Symphonie N°6 de Dvořák par Yannick Nézet-Séguin conduisant le London Philharmonic Orchestra. C'est plus, selon nous, l'interprétation du DAC que celle du chef, en quelque sorte, mais ce qui nous semblait plutôt bien réussir à Carmina Burana nous laisse plus sceptiques ici, même si un Dvořák brillant n'a rien de choquant en soi et rencontrera certainement des oreilles y trouvant leur bonheur.

La très belle chanson Perfect du dernier album Divide d'Ed Sheeran bénéficie au travers de la lecture du DAC opus#11 d'un éclairage qui donne légèrement plus de présence à la voix du chanteur et accentue un peu certains instruments de l'accompagnement et peut sembler ainsi encore plus agréable à l'oreille de part une moindre retenue.

Belle mise en avant de la voix de Claudio Capéo et des choristes à l'écoute du titre Un homme debout de l'album Claudio Capéo apportant une lumière atténuant quelque peu le contenu textuel pas vraiment gai de cette chanson.

Pour conclure, ce DAC the bit opus#11 offre sous un fort bel étui une restitution lumineuse attrayante, pas vraiment passe partout et dont il faudra éventuellement tenir compte avant d’arrêter son choix. On notera aussi ses excellentes capacités de décodage.

Spécifications

Manuel d'utilisation (en anglais)

Site constructeur

Contact

Nos remerciements à Audiophonics pour le prêt du DAC the bit opus#11.

Capacités de lecture

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