Audioengine nous a tapé dans l'oreille, dirait-on. Ce n'est pas faux, car le banc d'essai que nous avons réalisé il y a peu de temps du DAC clef USB D3 nous a donné envie d'aller voir de plus près de notre ?il de Sherlock et de nos feuilles de choux une paire d'enceintes amplifiées ultra compactes du constructeur américain.
Le «plus gros» modèle proposé par Audioengine, l'enceinte A5+, ne disposant pas d'entrée USB pour ordinateur, c'est le «petit» modèle A2+ qui a été retenu pour ce banc d'essai puisque cette enceinte dispose d'une entrée USB B (limitée aux fichiers 16 bits à 48 kHz, pas de lecture des fichiers audio Studio Masters donc).
Cette petite enceinte a été conçue principalement comme un système audio de qualité pouvant prendre aisément place auprès d'un ordinateur, mais ses deux entrées analogiques et sa sortie pour subwoofer, en plus de son entrée USB, lui donnent un caractère plus versatile, que ne démentent d'ailleurs pas ses qualités sonores, comme nous le verrons à l'issue de ce banc d'essai.
Présentation
Avec l'enceinte A2+ ce n'est pas à une mini enceinte à laquelle nous avons à faire mais à une micro enceinte. Sa présentation est on ne peut plus simple, un coffret classique en médium de 18 mm d'épaisseur revêtu de peinture blanc glacé ou noir satiné.
La face inférieure reçoit une plaque de mousse anti dérapante ainsi qu'un insert à pas métrique de 6 mm pour pouvoir être fixée sur un pied, le constructeur proposant un support de bureau (modèle DS1) relevant l'enceinte de quelques centimètres tout en l'inclinant légèrement en direction de la tête de l'auditeur assis à son bureau.
On peut apercevoir une petite fente dans le bas de la façade, il s'agit de l'évent "laminaire" d'accord du haut-parleur de grave. Sa forme particulière limite les bruits d'écoulement d'air et a probablement aussi été choisie en raison de la petite taille de cette enceinte, son esthétique plus discrète que celle d'un évent rond classique étant également appréciable, d'autant que cette enceinte ne possède pas de cache.
Connectique
C'est dans l'enceinte gauche qu'est intégrée l'électronique du système, dont l'amplificateur stéréo, et l'enceinte droite sera reliée classiquement par fils au bornier disponible pour son branchement.
Un entrée USB B permet le raccordement à un ordinateur tandis que les deux entrées analogiques (Cinch et Jack 3,5 mm) pourront être reliées à une source analogique.
Le volume peut être réglé depuis le potentiomètre (avec interrupteur marche/arrêt en fin de course) situé sur cette enceinte, ou alors, ce qui est plus pratique, on laisse ce potentiomètre au maximum et on règle le volume depuis le lecteur logiciel ou depuis la source analogique, si cela est possible.
L'alimentation externe symétrique se branche sur un connecteur de type mini-XLR à trois broches.
Equipement acoustique
Les petits haut-parleurs qui équipent l'enceinte A2+ sont des modèles sérieusement conçus.
La membrane du boomer-médium de 7 cm de diamètre est en Kevlar et son aimant capoté est d'un diamètre quasi identique, ce qui laisse supposer de bonnes capacités dynamiques.
Quant au tweeter, c'est un modèle à dôme souple de 20 mm de diamètre qui est placé au plus près du boomer-médium grâce à l?utilisation d'un aimant au néodyme alliant compacité et puissant champ magnétique.
Les composants du filtre sont de bonne qualité, on y remarque en particulier un condensateur au polypropylène de 4,7 ?F/100V et une résistance non inductive (rectangle blanc à gauche du condensateur de 4,7 ?F), ce qui témoigne du soin de la réalisation de ce filtre.
L'électronique
L'alimentation des enceintes A2+ se présente sous la forme d'un boîtier séparé se branchant au secteur via un câble de type rasoir et délivre des tensions symétriques de + ou - 17,5V sous une courant de 1,8A.
Elle se branche sur l'enceinte gauche via un connecteur mini-XLR trois broches et reçoit un filtrage supplémentaire par deux condensateurs de 2200 ?F/25V dès son arrivée sur la carte intégrée à cette enceinte.
Les signaux USB sont pris en charge par un circuit Texas Instruments PCM2704 fonctionnant en mode synchrone avec des signaux échantillonnés jusqu'à 48 kHz sur 16 bits.
Ce circuit assure également la conversion numérique analogique. Le filtrage des signaux est ensuite assuré par un filtre actif construit autour d'un amplificateur opérationnel à faible bruit Texas Instruments N5532 (NE5532).
On retrouve ce même type d'amplificateur opérationnel dans l'étage de pré amplification ainsi que dans le filtre passe-bas situé après les entrées analogiques permettant d'envoyer les signaux les plus graves vers un caisson de grave actif.
Notons que la notice d'utilisation est assez évasive concernant l'utilisation des entrées analogiques et précise simplement que "deux sources audio peuvent être utilisées en même temps", et, comme nous le suggérions, recommande d'utiliser le réglage de volume de la source.
Ces enceintes peuvent donc mixer deux sources, ce que nous avons vérifié avec l'entrée USB et l'entrée analogique Cinch en jouant au DJ, cette possibilité de mixage expliquant le fait que nous n'ayons pas localisé de commutateur de sources sur le circuit puisque les signaux peuvent être additionnés par un simple amplificateur opérationnel (il semblerait que ce soit la puce repérée U1 qui se charge de ce rôle).
L'amplificateur de puissance est un modèle intégré SGMicroelectronics TDA7265 délivrant un peu plus de 20W par canal (avec moins de 1% de distorsion). Son refroidissement est assuré par un radiateur à ailettes en aluminium, tandis que les haut-parleurs sont protégés par un limiteur audio NJM2761 du fabricant Japan Radio Company.
Nous n'avons pas déniché de micro contrôleur de gestion mais simplement une mémoire EEPROM Atmel 24C04 contenant du code pour le circuit d'interface USB PCM2704.
On voit donc que cette électronique est conçue sérieusement et que sa réalisation bénéficie d'un soin que l'on ne rencontre que très rarement dans cette gamme de prix.
Ecoute
Mazette, mais c'est qu'elles ont du coffre ces petites enceintes Audioengine A2+ ! Pour sûr, on a déjà entendu restitution plus fine et détaillée, mais il est réjouissant de constater qu'on ne sera pas obligé d'ajouter un caisson de grave pour avoir une restitution sonore qui ait de l'assise même si la saturation risque d'arriver assez rapidement si on pousse un peu trop le volume.
Ainsi, la chanson The Upsetter de l'album Love Letters de Metronomy (version 16 bits à 44,1 kHz) ne manque pas de tenue et on apprécie la consistance de la restitution, la bonne présence des voix et un piqué de guitare bien agréable. Assez bluffant dans l'ensemble.
Avec la Symphonie Alpestre de Richard Strauss (version 16 bits à 44,1 kHz), une ?uvre de grande envergure nécessitant près de cent cinquante musiciens, on devient franchement un peu méchant avec les Audioengine A2+, mais les petites sont loin de rendre les armes et si, évidemment on ne peut en attendre une restitution sans faille, elles se défendent plutôt bien pour leur taille, et en restant raisonnable sur le niveau sonore, c'est plutôt pas mal du tout.
On reste aussi un peu scotché à l'écoute de Roar de l'album Prism de Katy Perry. Bon, la basse ne claque pas comme avec un gros boomer, mais on peut pousser le niveau sans problème, et quelle présence, on est comme enveloppé par les ondes musicales, transporté par le flot sonore délivré par ces deux étonnantes petites boîtes sonores !
Effets sonores garantis aussi avec l'album Shakira de Shakira (version 16 bits à 44,1 kHz) où on se laisse aller avec bonheur dans l'univers musical riche et varié de la star.
Pour conclure, oublions que ces enceintes Audioengine A2+ n'acceptent pas plus que du 16 bits à 48 kHz sur leur entrée USB pour ne retenir que leur excellent rapport qualité prix encombrement performances musicales pour lequel nous leur accordons notre récompense Qobuzissime.
Guide d'installation (Setup guide) (en anglais, in english)
Site Sound & Colors (importateur)
Capacités de lecture
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