Jean-Philippe Rameau est un compositeur révolutionnaire. Est-ce la conséquence de l'époque dans laquelle il vécut ? Possible. Quoiqu'il en soit, le langage musical qu'il créa — notamment à travers ses travaux sur l'harmonie — a transfiguré le paysage alors établi, engoncé dans l'étau de la tragédie lyrique mis en place par Lully près d'un siècle plus tôt. Aujourd'hui et plus que jamais son œuvre est célébrée dans le monde entier.
Après un colloque scientifique en mars dernier, la Fondation Royaumont termine sa saison musicale en rendant hommage à l’œuvre de Rameau. Le 4 octobre, Bertrand Cuiller et les Musiciens du Paradis feront honneur à la musique des opéras du compositeur français à l'occasion du concert « Opéra sans parole ». Bien que les partisans de Lully et de Pergolèse estimaient que les opéras de Rameau ne laissaient pas suffisamment de place aux voix, force est de constater que le compositeur savait exprimer une large palette de sentiments dont Bertrand Cuiller souhaite rendre compte en mettant en lumière la sentimentalité qui parcourt les ouvrages du compositeur français.
Le lendemain, Blandine Rannou, actrice de taille dans le rayonnement de la fondation, interprètera Les Nouvelles Suites de clavecin dans un format de concert atypique. Le public sera invité à s’asseoir le plus près possible de l’instrumentiste, qui s'exprimera sur son expérience d'interprète en s'appuyant sur des textes de Rameau ou écrits pour l'occasion.
Ce concert sera précédé d'une création de Francesco Tristano, Rameau reloaded. Le pianiste hors du commun, autant passionné de Bach que de dancefloor berlinois, s'appropriera les œuvres du compositeur français en les projetant dans un univers 100% électro.
Enfin, le concert du 11 octobre sera consacré aux motets français. Les Arts Florissants sous la direction de William Christie interprèteront Quam délecta et In convertendo Dominus ainsi que Dominus Regnavit et In exigu Israel, de Mondonville.
La saison musicale de la fondation mettra également à l’honneur d'autres grandes figures de la composition française avec la contribution d'interprètes de talent. Le 4 octobre, une série de concert sera dédiée à l'œuvre de Berlioz et, le 11, le contre-ténor Philippe Jaroussky accompagné par le quatuor Ébène, interprétera des poèmes de Paul Verlaine sur des mélodies de Fauré, Debussy, Hahn et Chaminade.
