Pour viser juste en musique, il faut parfois faire vite et fort. Ou bien, pour le dire à la manière de La Femme : « foutre le bordel ». Dans la lignée de leurs deux premiers albums (les très acclamés Psycho Tropical Berlin en 2013 et Mystère en 2016), ce groupe emblématique de la French pop des années 2010 font à nouveau le choix d’un melting pot musical totalement extravagant avec Paradigmes.
L’un des morceaux les plus représentatifs de cette couleur inclassable est sans doute Disconnexion, avec son banjo effréné, épaulé par une cantatrice/extraterrestre, tous deux étant accompagnés par des synthés aux notes piquées (dans tous les sens du terme), quelque part entre Jacno et certaines musiques de jeux videos. Quant à la chanson Foutre le bordel, elle est imprégnée d’un esprit punk rappelant les grandes heures des Clash (mais aussi, pourquoi pas, Plastic Bertrand).
Paradigmes: Introduction
La FemmeDans les autres titres de Paradigmes, on croisera pêle-mêle du rap, du rock sixties, ou encore des clins d’œil au Velvet Underground. La patte de La Femme, ce sont aussi des mélodies à la fois entêtantes et naïves (cf. Le Jardin), chantées à tour de rôle par des interprètes masculins et féminins. Parmi ces dernières, on remarquera la présence de Clara Luciani, dont on oublie parfois qu’avant sa carrière solo, elle fit ses gammes sur le premier album de La Femme.
La Femme - Paradigme
La FemmeTout comme Alma Jodorowski et Ariane Gaudeaux, Luciani vient se greffer avec bonheur au pilier indéboulonnable du groupe, constitué des Basques Marlon Magnée et Sacha Got. Tel un contrepied à cette « salade » tourbillonnante, La Femme conclue Paradigmes avec un morceau plus zen, baigné d’instruments ultra réverbérés, comme dans un tunnel débouchant, espérons-le, vers un monde aux paradigmes plus beaux et plus sereins (Tu t’en lasses).