En 1970, le très jeune aspirant songwriter John Hiatt s’installait à Nashville en rêvant d’y lancer sa carrière. Sans doute qu’en passant devant l’immeuble des studios RCA, où furent enregistrés tous les géants de la country, son cœur battait plus fort. Cinquante ans plus tard, Hiatt y est chez lui. C’est dans le studio B, un vrai monument historique de la musique américaine, qu’il a enregistré Leftover Feelings, plus ou moins son 25e album.
Sans pression, comme à la maison, avec un groupe d’amis de l’americana dirigé par le joueur de steel-guitar Jerry Douglas. Pas de batterie, uniquement des cordes, guitares, violon et contrebasse pour marquer le rythme. Tout acoustique, contrairement à la longue Cadillac noire de la première chanson de l’album, qui elle est électrique (la voiture, pas la chanson). Cette Long Black Electric Cadillac inaugure un nouveau trip dans le monde de l’americana, cette musique intemporelle de l’Amérique où chaque chanson est comme un arbre, une pierre, une rivière ou un rayon de soleil dans un parc national de l’ouest.
John Hiatt with The Jerry Douglas Band - "All The Lilacs In Ohio" [Official Video]
New West RecordsEncore un disque d’americana, oui, mais jamais le même, parce que tout est dans les détails et la personnalité de l’auteur. Avec sa voix de Dylan sudiste, ses chansons comme griffonnées sur une carte routière (Mississippi Phone Booth, I’m In Ashville…) et son goût des personnages, John Hiatt confirme s’il en était besoin (mais il n’en était pas besoin) son statut de grand songwriter – écrivain de chansons en français. Et deux ans après un gros coffret rétrospectif de ses albums pour le label New West Records, il prouve avec Leftover Feelings qu’il n’est pas encore prêt pour la retraite.
