Au milieu des synthétiques eighties surgit une voix soul atypique. A la tête des Fine Young Cannibals, Roland Gift est un crooner au falsetto un brin nasillard mais fascinant. Épaulé par deux ex-membres de l’excellent groupe ska de Birmingham The Beat (le guitariste Andy Cox et le bassiste David Steele), celui qui fit ses débuts lui aussi dans un groupe ska (Akrylykz) offre ici une sorte de soul matinée de pop soyeuse, de smooth jazz et de rock élégant tirant vers la new wave.
35 ans après sa sortie, leur premier album éponyme, toujours aussi étonnant et classe, refait surface dans une édition remastérisée en Hi-Res 24Bit augmentée de faces B, démos et remixes.
Fine Young Cannibals - Good Thing (Official Video)
London RecordsDès Johnny Come Home, les Fine Young Cannibals ne sonnent pas comme leurs congénères. La rythmique très année 80 – batterie élastique et boite à rythmes en plastique – est parfois un peu désuète mais n’altère jamais la cohérence du disque et la force des compositions. Sur Blue, la palette vocale de Gift est à tomber. Même la reprise du mythique Suspicious Minds est un bijou. Avec Jimmy Somerville de Bronski Beat et des Communards dans les chœurs, ce tube popularisé par Elvis s’offre ici sous des cambrures suaves originales.
Fine Young Cannibals - Suspicious Minds (Official Video)
London RecordsNiveau reprises, le trio anglais frappera encore plus fort sur son second et dernier album, The Raw & The Cooked, en revisitant l’hymne punk Ever Fallen in Love des Buzzcocks. Un disque lui aussi réédité dans une édition remastérisée en Hi-Res 24Bit augmentée de faces B, démos et remixes.
Difficile de ne pas penser à Prince dès les tubesque She Drives Me Crazy qui ouvre l'album d’autant plus que ce single a été enregistré à Paisley Park, le studio du funkster de Minneapolis, et que l’un de ses acolytes, David Z, est à la production. Du groove rock’n’soul serré et efficace qu’on retrouve sur la majorité des autres titres.
Fine Young Cannibals - She Drives Me Crazy (Official Video)
London RecordsLe beat hip hop minimaliste d’I’m Not The Man I Used To Be montre que le trio savait aussi sortir des clous et même bluffer ses fans comme sur la reprise des Buzzcocks maquillée ici pour le dancefloor. Bref, deux albums à redécouvrir d’urgence.
