Nouvel album, nouveau livre, concerts à foison, protection des animaux… Hélène Grimaud lève rarement le pied ! En 35 ans de carrière, elle a nourri son piano de ce foisonnement d’activités. Elle fait une pause pour Qobuz afin d’évoquer ce torrent créatif, son rapport au romantisme et à l’enregistrement en général.

Hélène Grimaud discuss her creative torrent, relationship to romanticism & recording for Qobuz

Qobuz

Johannes Brahms toujours et encore… Hélène Grimaud ne lâche pas l’affaire et c’est tant mieux : la musique du maître du romantisme (qui lui est « indispensable plus que tout ») est son domaine d’excellence. Il est au cœur de l’album For Clara que la pianiste française installée en Californie a publié chez Deutsche Grammophon, avec les trois Intermezzi op.117 et les neuf Lieder und Gesänge op. 32 chantés par le jeune baryton allemand Konstantin Krimmel. Un programme dans lequel brillent les Kreisleriana composés par Robert Schumann pour sa femme Clara : « Toi et ta pensée les dominent complètement et je veux te les dédier – à toi et à personne d’autre –, et tu souriras si joliment quand tu t’y retrouveras. »

Le romantisme habite Hélène Grimaud depuis toujours car il est sans doute le courant musical le plus lié à la nature. La pianiste, élève de Jacques Rouvier et de Pierre Barbizet, n’a pas non plus attendu 2023 pour se soucier d’écologie : la protection de la planète a toujours été au centre de ses préoccupations. La préservation des loups depuis des années, celles des chevaux mustangs plus récemment, Hélène Grimaud nourrit son piano de tout ce qu’elle fait, sans se soucier du qu’en-dira-t-on. L’écriture (son dernier ouvrage, Renaître, est paru chez Albin Michel), l’enregistrement, le concert, la transmission, elle évoque ces entrelacements le temps d’une interview sans langue de bois.