PSB est une marque âgée de 50 ans mais ses enceintes ne sont apparues que de façon épisodique dans notre pays. La revoici donc avec cette paire d’enceintes actives et connectées Alpha iQ qui pourrait faire (res)sortir PSB de l’anonymat. Elles ont des arguments solides à présenter. Car PSB fait partie du groupe Lenbrook comprenant, excusez du peu, NAD et Bluesound.
PSB fabrique traditionnellement des enceintes classiques. La gamme comprend quatre séries, des modèles encastrables, des caissons et même des casques depuis peu. Ces enceintes typiquement nord-américaines dans leur style et leur approche couvrent tous les besoins en Hi-Fi comme en home cinéma. Les Alpha iQ, disponibles sous une seule référence, reprennent le concept de la gamme classique Alpha auquel sont ajoutése l’amplification et la connectivité.

Présentation générale des PSB Alpha iQ
Les Alpha iQ se présentent sous la forme d’une paire d’enceintes de bibliothèque compactes inséparables. On est vraiment dans le monde de la Hi-Fi, et pas dans celui de l’enceinte sans fil que l’on achète seule et que l’on associe à une autre dans un second temps. Il n’y a par ailleurs aucun câble entre les deux enceintes : elles s’associent sans fil.

Les Alpha iQ sont proposées en noir et en blanc. Le style est classique avec des arêtes droites et aucun effet superflu mis à part ce liseré argenté entre le baffle de façade et le reste de la caisse. On le retrouve par ailleurs cerclant les deux haut-parleurs, mais c’est déjà plus classique. Ce qui l’est moins, c’est leur disposition : le tweeter est en dessous du woofer et non au-dessus.

Ce choix technique inversé est classique chez PSB sur plusieurs modèles depuis longtemps. Non pas qu’il soit meilleur qu’une disposition habituelle mais il contribue à améliorer la fusion entre les gammes de fréquences de chaque haut-parleur. Le tweeter en aluminium mesure 19 mm et il est complété par une pièce de phase arborant le logo de la marque.

Le haut-parleur de médium/grave mesure 10 cm de diamètre seulement. Même s’il est secondé par un évent en face arrière, c’est petit. Pourtant, il ne faut pas négliger les capacités des haut-parleurs actuels, ni la façon dont ils sont traités par l’électronique sur mesure qui les pilote. Contrairement aux autres enceintes de la gamme Alpha, il n’y a pas de cache en tissu pour protéger les haut-parleurs du modèle iQ.

Un autre point de différence réside dans cette barre de touches sensitives sur le dessus de l’enceinte maître. Elle permet simplement de mettre en pause, de reprendre la lecture et de contrôler le volume. Une petite LED est intégrée au cerclage du tweeter. Elle est présente sur les deux enceintes et confirme le bon fonctionnement du système lorsqu’elle est éclairée en bleu de façon fixe. Toute autre couleur ou clignotement nécessite de se reporter à la notice pour en savoir plus.

L’ensemble de la connectique se trouve sur l’enceinte maître que l’on place traditionnellement à droite. Il est possible de la mettre à gauche et de l’indiquer au moment de la configuration initiale. Ces enceintes connectées PSB proposent quatre entrées audio distinctes : une phono MM pour platine vinyle, une entrée optique, une entrée mini-jack et du HDMI eARC pour un téléviseur. Ajoutons le Bluetooth, la présence d’une sortie mono caisson de basses et un port USB capable de lire le contenu d’une clé.
Utilisation des PSB Alpha iQ
La sélection des sources s’effectue depuis l’application mobile BluOS mais on peut aussi utiliser la télécommande infrarouge de son choix dont on apprendra les codes aux enceintes. L’app BluOS était dédiée initialement aux produits connectés Bluesound. Puis elle a été déclinée chez NAD, autre marque du groupe, et récemment chez des concurrents et néanmoins partenaires comme DALI, Monitor Audio ou Roksan.

Cette application est toujours aussi complète avec de nombreux réglages et un fonctionnement en trois « panneaux » : sources, lecture en cours, lecteurs/enceintes. Qobuz est pleinement intégré. L’accès via les recommandations est limité aux quatre entrées principales : nouveaux albums, albums recommandés, listes de lecture recommandées et albums les plus écoutés. Toute votre musique personnelle se trouve dans les favoris : playlists, morceaux, artistes et achats.

Les contenus rédactionnels sont présents derrière le lien « Infos » dans les menus contextuels. Il y a bien des liens cliquables pour faciliter l’exploration. Il est possible de créer une liste de lecture Qobuz, d’ajouter des titres et de supprimer la liste. En revanche, on ne peut pas supprimer un titre ou réorganiser l’ordre. L’app indique à côté de chaque titre la qualité CD ou Hi-Res. Une nouvelle version majeure de l’app BluOS avec une évolution de l’ergonomie est prévue pour les semaines à venir.

L’installation des Alpha iQ passe d’abord par la configuration de l’enceinte maître. Une fois celle-ci installée après avoir suivi les différentes étapes, l’application cherche automatiquement la seconde enceinte. Cette opération prend quelques minutes avec des indications sur l’app et une mise à jour logicielle lorsque tout s’est bien déroulé. Il est ensuite possible de personnaliser le fonctionnement des enceintes avec différents réglages audio. Si un caisson de basses est raccordé, sa fréquence de coupure peut être sélectionnée au sein de l’app. D’autres paramètres existent, pour modifier la luminosité de la LED en façade ou renommer les enceintes par exemple.

Malgré d’énormes qualités, ces petites enceintes ont quelques défauts. Nous avons remarqué une instabilité passagère de la stéréo, avec parfois le centre qui semble se décaler vers l’une ou l’autre des deux enceintes. Une problématique qu’on retrouve chez les enceintes stéréo sans fil de fabricants concurrents. Précisons également que le HDMI ARC/eARC n’est pas géré aussi bien qu’avec d’autres enceintes. Par exemple, lorsque l’on allume le téléviseur, les Alpha iQ ne basculent pas toutes seules sur leur entrée HDMI. Il faut le faire manuellement dans l’app. Cela peut dépendre de la marque du téléviseur, mais la plupart des systèmes Hi-Fi avec HDMI ARC que nous avons testés jusqu’ici ne présentent pas cette contrainte.
A l’écoute
Les PSB Alpha iQ ont pris tout simplement la place de nos enceintes Dynaudio. Elles ont été connectées en filaire, comme le préconise le manuel afin de maximiser le débit étant donné qu’elles sont capables de lire les fichiers jusqu’à la Hi-Res 192/24.

Il y a un grave suffisant à bas niveau, ce qui étonne de prime abord avec des enceintes dans un format si petit. A niveau soutenu pour bien profiter de la réédition du dixième anniversaire du Random Access Memories des Daft Punk, l’équilibre est excellent avec un grave en soutien qui saura donner le sourire à la plupart des utilisateurs adeptes des systèmes Hi-Fi compacts. Les Alpha iQ encaissent sans broncher la puissance avec une belle descente vers les fréquences les plus basses. Rappelons qu’il est possible de relier un caisson de basses pour celles et ceux qui en veulent encore plus. Les différents effets sonores ne sont pas en reste avec une bonne répartition dans l’espace tant en largeur qu’en profondeur : tout ce qui est accompagné d’effet est comme exacerbé.
A l’écoute de grands orchestres, comme la Symphonie No. 9 de Chostakovitch par l’Orchestre philharmonique de Berlin, les Alpha iQ nous gratifient d’une large scène sonore, située bien en arrière du plan des enceintes. Les placements sont respectés, même si les instruments occupent plus de place que d’habitude quand ils s’expriment tour à tour. Ils sont moins concentrés, moins détourés. Mais nous en demandons peut-être un peu trop à ces mini-enceintes. Toutefois, cela a le mérite de donner une bonne sensation de présence globale.

Aptes à passer tous les genres musicaux, les Alpha iQ savent magnifier le jazz d’Art Blakey et les Jazz Messengers sur l’album Just Coolin’ avec du détail et de la matière dans le médium-aigu. Piano, saxophone et cymbales sonnent avec beaucoup de justesse et de réalisme. La voix de Madison McFerrin est comme posée sur un nuage sur son nouvel album I Hope You Can Forgive Me. Elle s’évanouit dans la profondeur de notre pièce d’écoute, bien en hauteur malgré le placement inversé des tweeters en bas des enceintes. Les timbres sont respectés avec une once de douceur bienvenue qui permet les écoutes à haut niveau sans ressentir de fatigue.
Nous avons clos cette phase de test par une utilisation de l’entrée HDMI eARC avec un téléviseur. Les Alpha iQ sont d’excellentes alliées pour profiter d’une séance cinéma sans s’encombrer d’un système multi-enceinte complexe. Bien que dépourvues de décodage Dolby ou DTS, elles remplacent aisément une barre de son en termes d’assise dans le grave, de réalisme de l’action et d’intelligibilité des dialogues. Comme elles savent aussi faire de la musique, leur polyvalence est un atout de taille.
