Don’t Know Why sur Come Away With Me (2002)

La première chanson du premier album. C’est par ces mots, « I waited 'til I saw the sun, I don't know why I didn't come », que beaucoup sont tombés sous le charme de Norah Jones, le 26 février 2002. Avec cette ballade écrite trois ans plus tôt par le songwriter Jesse Harris et portée par un piano rêveur et une rythmique de soie, la New-Yorkaise de 22 ans offre d’entrée de jeu non seulement la singularité de son alliage jazz, pop et vaguement folk/country, mais surtout la beauté de sa voix sensuelle, faussement détachée, un peu à la Carole King… Cette voix qui porte la chanson. Toutes les chansons même. Elevée au Texas par sa mère seule, la fille du plus grand des sitaristes, Ravi Shankar, le sait très bien : « Blue Note étant classé jazz, les gens m’ont évidemment perçue comme une chanteuse de jazz. Le label a fait en sorte que ce premier album sonne comme une recherche personnelle sur comment chanter une chanson. Ce n’était pas du jazz pur, il y avait un mélange de plusieurs éléments. Il y avait aussi de la country et différentes choses. Ce n’étaient que des chansons finalement… »

What Am I to You ? sur Feels Like Home (2004)

Deux ans après le succès mondial inattendu de son premier disque, Norah Jones fait de Feels Like Home une suite évidemment moins surprenante mais pas moins intéressante. Avec plus de moyens et des reprises bien choisies (Townes Van Zandt, Tom Waits et Duke Ellington), elle s’éloigne légèrement de l’ambiance « piano bar » pour une instrumentation plus large et des arrangements plus ambitieux. Mais comme What Am I to You? le prouve une fois encore, c’est sa voix qui s’occupe de tout… Portée par deux légendes échappées de The Band, le batteur Levon Helm et l’organiste Garth Hudson, cette chanson blues et country sur la complexité des relations amoureuses avance avec une roublardise de façade que sa chaleur et sa sincérité dégagent d’un simple revers de main. Une merveille laid back assez intemporelle qui fleure bon ce Sud qui lui a toujours été si cher. Et même si l’orgue d’Hudson fait de l’ombre à son jeu de piano hérité du grand Floyd Cramer, LE pianiste du Nashville des 50’s et des 60’s, le « style Norah Jones » montre ici des couleurs inédites.

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