
L’avant et l’après… Peter Gabriel fut révélé au sein du groupe de rock progressif Genesis, qu’il a cofondé alors qu’il était encore étudiant, et qui s’est vite démarqué par son sens de la théâtralité. Mais sa carrière est bien loin de se limiter à Genesis, qu’il quitte en 1975. Son parcours solo, moins tape-à-l’œil mais tout aussi ambitieux, compte une dizaine d’albums dont le premier, éponyme, annonce d’emblée la couleur : le rock du Peter Gabriel de cet après-Genesis sera plus sombre, plus cérébral aussi. Autre nouveauté : il intègre des éléments d’avant-garde, d’électro et de world music. Ses deux albums suivants confirment son statut de musicien innovant et audacieux, mais aussi celui d’artiste engagé, grâce notamment à la chanson
Biko, hommage à ce Sud-Africain mort dans son combat contre l’apartheid, et qui est devenue l’un des hymnes de protestation majeurs des années 80.
En 1986, l’album
So confirme son succès auprès du grand public. Il inaugure aussi l’ère des clips très travaillés qui contribuent à accroître la notoriété de Gabriel. Ce dernier fait également preuve d’un grand souci de l’échange artistique dans le diptyque formé par les opus
Scratch My Back et
And I’ll Scratch Yours. Dans le premier, il reprenait des chansons issues d’un répertoire très large de chanteurs (Bowie, Paul Simon, Elbow, Bon Iver, Talking Heads, Lou Reed, Arcade Fire, Magnetic Fields, Randy Newman, Regina Spektor, Neil Young, Radiohead…) qui lui rendent la pareille dans le second en réinterprétant quelques unes de ses meilleures chansons…