Nicolai Gedda
C’est à vingt-six ans que le ténor suédois Nicolai Gedda (1925-2017) fit son entrée, fracassante et discographique, sur la scène mondiale : Walter Legge — qui, pour son prochain Boris Godounov, avait besoin d’un ténor léger parlant parfaitement le russe, or Gedda avait grandi dans un foyer bilingue suédois-russe — avait auditionné le tout jeune homme, pratiquement sans aucune expérience professionnelle, pour le rôle de Dimitri aux côtés du fameux Boris Christoff. L’enregistrement, de 1952, est l’une des plus belles perles de la Discothèque idéale de Qobuz ; le ténor, au début de son échange avec le moine Pimen au cours duquel il décide de se faire passer pour le tsarévitch que l’on dit assassiné, attaque sa phrase non pas fortissimo et héroïquement, comme presque tous les ténors, mais insidieusement dans le pianissimo sifflant — un effet terrifiant et magique, inoubliable. Le reste appartient à l’Histoire et aux biographies en tout genre : propulsé illico sur toutes les grandes scènes par les chefs les plus prestigieux, dont Karajan, Klemperer, Cluytens, Beecham, Rosbaud, Giulini, Bernstein, auprès de collègues dont on ne peut que rêver — Callas, Fischer-Dieskau, Schwartzkopf, Pears, Janowitz —, il poursuivit en tranquille incandescence une carrière qui lui ferait aborder presque tous les rôles de ténor aigu.
Presque. À ses débuts, et pendant environ une quinzaine d'années, il semblait pétri du savoir-faire « suédo-italien » — dont l'un des représentants fameux était Jussi Björling —, avec une technique cependant moins précise, sans doute plus empirique qu'analytique. Gedda était alors un ténor lyrique aigu, doué d’une voix riche mais fine (dans tous les sens du terme), parfait pour Mozart, Bizet, Berlioz, les Strauss les moins épais, l’oratorio, la mélodie ou le Lied. Or il apparaît que par la suite il ait voulu aborder des répertoires plus larges, sans jamais toutefois s’aventurer dans les abîmes wagnériens, les trop gros Verdi ou les énormes Puccini : ce serait plutôt ses incursions chez Gounod, Massenet, les Verdi et Puccini de sa catégorie, ainsi que, très tôt, le répertoire d’opéra baroque, sans oublier de nombreuses œuvres du XXe siècle.
La voix, de fine et aérienne au début, a donc pris un peu en épaisseur, mais sans jamais réellement se départir de ses caractéristiques premières. Capable de chanter sans le moindre accent dans toutes les langues qu’il abordait — outre le suédois et le russe, il parle couramment français, anglais, italien —, il a peut-être «lissé» son style vocal personnel de manière à le faire s’adapter à toutes ces langues, qui lorsque chantées, exigeraient une organicité vocale différente, au titre, disons, de protolangage constitutif pour chacune d’elles. Gedda, magicien de son gosier, a su naviguer avec génie et en stupéfiant polyglotte vocal à travers cet océan d’opéras, d’oratorios et de Lieder et mélodies de toutes les cultures. En témoigne son ample discographie, qui compte bien au-delà de deux cents enregistrements dont l’écrasante majorité est disponible sur Qobuz, vous vous en doutez.
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C’est à vingt-six ans que le ténor suédois Nicolai Gedda (1925-2017) fit son entrée, fracassante et discographique, sur la scène mondiale : Walter Legge — qui, pour son prochain Boris Godounov, avait besoin d’un ténor léger parlant parfaitement le russe, or Gedda avait grandi dans un foyer bilingue suédois-russe — avait auditionné le tout jeune homme, pratiquement sans aucune expérience professionnelle, pour le rôle de Dimitri aux côtés du fameux Boris Christoff. L’enregistrement, de 1952, est l’une des plus belles perles de la Discothèque idéale de Qobuz ; le ténor, au début de son échange avec le moine Pimen au cours duquel il décide de se faire passer pour le tsarévitch que l’on dit assassiné, attaque sa phrase non pas fortissimo et héroïquement, comme presque tous les ténors, mais insidieusement dans le pianissimo sifflant — un effet terrifiant et magique, inoubliable. Le reste appartient à l’Histoire et aux biographies en tout genre : propulsé illico sur toutes les grandes scènes par les chefs les plus prestigieux, dont Karajan, Klemperer, Cluytens, Beecham, Rosbaud, Giulini, Bernstein, auprès de collègues dont on ne peut que rêver — Callas, Fischer-Dieskau, Schwartzkopf, Pears, Janowitz —, il poursuivit en tranquille incandescence une carrière qui lui ferait aborder presque tous les rôles de ténor aigu.
Presque. À ses débuts, et pendant environ une quinzaine d'années, il semblait pétri du savoir-faire « suédo-italien » — dont l'un des représentants fameux était Jussi Björling —, avec une technique cependant moins précise, sans doute plus empirique qu'analytique. Gedda était alors un ténor lyrique aigu, doué d’une voix riche mais fine (dans tous les sens du terme), parfait pour Mozart, Bizet, Berlioz, les Strauss les moins épais, l’oratorio, la mélodie ou le Lied. Or il apparaît que par la suite il ait voulu aborder des répertoires plus larges, sans jamais toutefois s’aventurer dans les abîmes wagnériens, les trop gros Verdi ou les énormes Puccini : ce serait plutôt ses incursions chez Gounod, Massenet, les Verdi et Puccini de sa catégorie, ainsi que, très tôt, le répertoire d’opéra baroque, sans oublier de nombreuses œuvres du XXe siècle.
La voix, de fine et aérienne au début, a donc pris un peu en épaisseur, mais sans jamais réellement se départir de ses caractéristiques premières. Capable de chanter sans le moindre accent dans toutes les langues qu’il abordait — outre le suédois et le russe, il parle couramment français, anglais, italien —, il a peut-être «lissé» son style vocal personnel de manière à le faire s’adapter à toutes ces langues, qui lorsque chantées, exigeraient une organicité vocale différente, au titre, disons, de protolangage constitutif pour chacune d’elles. Gedda, magicien de son gosier, a su naviguer avec génie et en stupéfiant polyglotte vocal à travers cet océan d’opéras, d’oratorios et de Lieder et mélodies de toutes les cultures. En témoigne son ample discographie, qui compte bien au-delà de deux cents enregistrements dont l’écrasante majorité est disponible sur Qobuz, vous vous en doutez.
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