Michel Corboz
Il était une fois la voix. Bercé dès son enfance par la liturgie de la messe du dimanche et par les chansons populaires du bon Abbé Bovet dans sa Gruyère natale, Michel Corboz est né en quelque sorte en musique, dans les mélismes sensuels et la liberté rythmique du chant grégorien. C’est sur les douces collines de Sienne, où il séjourne avec des amis étudiants comme lui, qu’il a la révélation de Monteverdi. Sa pratique du compositeur italien a comme attendri son approche de la musique de Bach qui devient aérienne et souple sous sa direction, ce qui n’a pas manqué de dérouter les tenants d’un Bach sévère, métrique et carré qui était encore l’apanage du début des années soixante.
Voulant devenir instituteur, ce véritable saint laïque de la Suisse Romande, Michel Corboz y apprend tout naturellement la musique et la pratique du chant choral qui lui permet de rencontrer César Geoffray, créateur du mouvement A Cœur Joie. Nommé très jeune Maître de chapelle de Notre-Dame du Valentin à Lausanne, fief catholique en très protestante terre vaudoise, Michel Corboz y développe une intense activité de musicien vite freinée par la maladie, une tuberculeuse osseuse qui l’immobilise de longs mois au cours desquels sa pensée musicale va mûrir dans la solitude de sa chambre de sanatorium.
C’est au retour de cette cruelle expérience qu’il fonde l’Ensemble Vocal de Lausanne. Chef de chœur très recherché il est nommé à la tête du Chœur et de l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian, partageant dès lors son activité entre Lisbonne et Lausanne. En 1964, sa rencontre au Festival de Nevers avec Michel Garcin, le directeur des éditions ERATO, la grande maison de disques indépendante dans la France de cette époque, est déterminante et va engendrer plus de 30 ans de collaboration. Avec ERATO, Michel Corboz va pouvoir enregistrer un répertoire tout à fait nouveau pour l’époque, comme les premières des grands cycles monteverdiens, Les Vêpres de la Vierge, L’Orfeo, le recueil complet de la Selva Morale e Spirituale et plusieurs Livres de Madrigaux.
Alors que le mouvement Baroqueux se lève dans l’Europe entière et aux Etats Unis, Michel Corboz suit son bonhomme de chemin, cultivant ses propres interprétations basées sur l’affect et la ferveur sans souci purement musicologique. Pour lui, la musique est basée avant tout sur un rapport sensible et c’est probablement pour cette raison que son art a continué de toucher les auditeurs, loin des querelles et des chapelles interprétatives. Epris de musique française, il a enregistré à plusieurs reprises un répertoire au fur et à mesure de sa propre évolution, tel le Requiem de Fauré qu’il a porté à un haut degré de décantation et d’expression lors de 3 enregistrements successifs. Il n’oublie pas non plus la musique de ses compatriotes, en particulier celles d’Arthur Honegger et de Frank Martin, deux compositeurs auxquels il a su rendre tout le rayonnement spirituel. C’est d’ailleurs pour Michel Corboz que Martin écrivit sa dernière œuvre, la cantate Et la vie l’emporta, avec l’idée de réaliser le portrait en musique de cet artiste qu’il admirait.
La discographie de Michel Corboz est vaste et concilie admirablement les grands chefs-d’œuvre classiques, Requiem et Messe en ut de Mozart, Oratorio de Noël, Magnificat, Messe en si et Passions de Bach, le Requiem Allemand de Brahms, la Petite Messe Solennelle de Rossini avec des découvertes bienvenues dont certaines ont fait leur chemin depuis comme la Missa di Gloria de Puccini ou le Requiem de Gounod. Resté fidèle avant tout à la musique vocale, Michel Corboz n’a pas cherché à diriger des opéras ou de la musique symphonique. Cest bien comme serviteur de la voix qu’il a voué toute sa carrière avec modestie, mais animé d’un feu intérieur et d’une exigence musicale de chaque instant. C’est cette exigence qui est parvenue à forger la qualité et la « marque » de l’Ensemble Vocal de Lausanne fait à la fois de flexibilité et de souplesse. Tout ce travail en commun pour dégager ce qui semble aller de soi : l’impression de vie et de naturel.
© FH – décembre 2017 /Qobuz
Lire aussiIl était une fois la voix. Bercé dès son enfance par la liturgie de la messe du dimanche et par les chansons populaires du bon Abbé Bovet dans sa Gruyère natale, Michel Corboz est né en quelque sorte en musique, dans les mélismes sensuels et la liberté rythmique du chant grégorien. C’est sur les douces collines de Sienne, où il séjourne avec des amis étudiants comme lui, qu’il a la révélation de Monteverdi. Sa pratique du compositeur italien a comme attendri son approche de la musique de Bach qui devient aérienne et souple sous sa direction, ce qui n’a pas manqué de dérouter les tenants d’un Bach sévère, métrique et carré qui était encore l’apanage du début des années soixante.
Voulant devenir instituteur, ce véritable saint laïque de la Suisse Romande, Michel Corboz y apprend tout naturellement la musique et la pratique du chant choral qui lui permet de rencontrer César Geoffray, créateur du mouvement A Cœur Joie. Nommé très jeune Maître de chapelle de Notre-Dame du Valentin à Lausanne, fief catholique en très protestante terre vaudoise, Michel Corboz y développe une intense activité de musicien vite freinée par la maladie, une tuberculeuse osseuse qui l’immobilise de longs mois au cours desquels sa pensée musicale va mûrir dans la solitude de sa chambre de sanatorium.
C’est au retour de cette cruelle expérience qu’il fonde l’Ensemble Vocal de Lausanne. Chef de chœur très recherché il est nommé à la tête du Chœur et de l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian, partageant dès lors son activité entre Lisbonne et Lausanne. En 1964, sa rencontre au Festival de Nevers avec Michel Garcin, le directeur des éditions ERATO, la grande maison de disques indépendante dans la France de cette époque, est déterminante et va engendrer plus de 30 ans de collaboration. Avec ERATO, Michel Corboz va pouvoir enregistrer un répertoire tout à fait nouveau pour l’époque, comme les premières des grands cycles monteverdiens, Les Vêpres de la Vierge, L’Orfeo, le recueil complet de la Selva Morale e Spirituale et plusieurs Livres de Madrigaux.
Alors que le mouvement Baroqueux se lève dans l’Europe entière et aux Etats Unis, Michel Corboz suit son bonhomme de chemin, cultivant ses propres interprétations basées sur l’affect et la ferveur sans souci purement musicologique. Pour lui, la musique est basée avant tout sur un rapport sensible et c’est probablement pour cette raison que son art a continué de toucher les auditeurs, loin des querelles et des chapelles interprétatives. Epris de musique française, il a enregistré à plusieurs reprises un répertoire au fur et à mesure de sa propre évolution, tel le Requiem de Fauré qu’il a porté à un haut degré de décantation et d’expression lors de 3 enregistrements successifs. Il n’oublie pas non plus la musique de ses compatriotes, en particulier celles d’Arthur Honegger et de Frank Martin, deux compositeurs auxquels il a su rendre tout le rayonnement spirituel. C’est d’ailleurs pour Michel Corboz que Martin écrivit sa dernière œuvre, la cantate Et la vie l’emporta, avec l’idée de réaliser le portrait en musique de cet artiste qu’il admirait.
La discographie de Michel Corboz est vaste et concilie admirablement les grands chefs-d’œuvre classiques, Requiem et Messe en ut de Mozart, Oratorio de Noël, Magnificat, Messe en si et Passions de Bach, le Requiem Allemand de Brahms, la Petite Messe Solennelle de Rossini avec des découvertes bienvenues dont certaines ont fait leur chemin depuis comme la Missa di Gloria de Puccini ou le Requiem de Gounod. Resté fidèle avant tout à la musique vocale, Michel Corboz n’a pas cherché à diriger des opéras ou de la musique symphonique. Cest bien comme serviteur de la voix qu’il a voué toute sa carrière avec modestie, mais animé d’un feu intérieur et d’une exigence musicale de chaque instant. C’est cette exigence qui est parvenue à forger la qualité et la « marque » de l’Ensemble Vocal de Lausanne fait à la fois de flexibilité et de souplesse. Tout ce travail en commun pour dégager ce qui semble aller de soi : l’impression de vie et de naturel.
© FH – décembre 2017 /Qobuz
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