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Melissa Laveaux

Mélissa Laveaux est née au Canada de parents originaires d’Haïti. Ces racines familiales ont posé les bases de son identité musicale. Dans un entretien de 2018 pour le magazine Afriscope, elle posait un regard symbolique sur sa discographie.


Son premier album, Camphor & Copper (2008) est acoustique, trilingue (anglais, français et créole) et correspond à l’eau. L’eau qui sépare l’île de ses ancêtres du pays de ses premières années et aussi l’eau de l’océan, qui bientôt va la mener du continent américain à la France, qu’elle adopte en 2010 comme lieu de vie et base pour sa carrière. Les chansons de ce premier pas discographique sont dépouillées, s’appuient sur des guitares folk-blues, et des percussions légères. Onze d’entre elles sont signées de sa plume, les trois autres sont des reprises : Dodo Titit est une berceuse haïtienne et Needle in the Hay une chanson emblématique du répertoire du sensible et regretté songwriter américain Eliott Smith alors que I Want to Be Evil fut un des succès de la sulfureuse et engagée Eartha Kitt.


Son adaptation à la vie française ne se fait pas sans mal. Certes, elle a trouvé en France un label à sa mesure, l’inclassable No Format!, qui l’a repérée sur Myspace, mais le mal du pays la travaille et la distance ne facilite pas le dialogue avec sa famille. Ses parents restent critiques envers l’ancien colon français et n’ont pas apprécié la revendication publique de l’homosexualité de leur fille. Pour exprimer sa volonté d’affirmation identitaire et les sentiments mitigés, liés à son adaptation à l’Europe, où elle passe les deux premières années sans papier, elle s’électrise, lorgne vers le rock, la pop et l’afrobeat. Elle sort un single inattendu et remarqué d’une reprise du Crazy in Love de Beyoncé, qui annonce la suite. Son deuxième enfant musical est né sous le signe du feu et se nomme The Dying Is a Wild Night, une référence à la poétesse américaine Emily Dickinson. Mélissa Laveaux est accompagnée par Vincent Taeger aux percussions, Vincent Taurelle aux claviers (Air) et Ludovic Bruni aux guitares, soit le trio Jazzbastards, également responsable de la réalisation de l’album.


En avril 2016, Mélissa débarque à Port-au-Prince. A l’exception de vacances courant d’air, lorsqu’elle avait 12 ans, c’est la première fois qu’elle s’immerge en Haïti. L’ancienne étudiante en bioéthique et sociologie y effectue des recherches sur le répertoire militant haïtien des années 1930-40. Elle découvre les œuvres de Ti Kandjo (Angeliko), Frantz Casséus (Nan Fon Bwa) et approfondit ses connaissances sur Martha Jean-Claude. Les disques de cette chanteuse traditionnelle et militante ont nourri son enfance et son engagement féministe avant l’heure est un exemple pour Mélissa Laveaux. Elle rentre d’Haïti, les valises et la tête pleines. Elle écrit une pièce de théâtre chanté intitulée Et parfois la fleur est un couteau, jouée à Paris en juin 2018, dans laquelle elle fait la connexion entre Haïti et l’Afrique. Elle ramène aussi la matière d’un nouvel album consacré à sa terre. Radyo Siwèl est essentiellement composé de reprises, auxquelles elle a ajouté Jolibwa, une chanson de son cru, inspirée d’un article sur Joseph Jolibois (1891-1936), leader nationaliste tué en prison. En studio, elle retrouve l’équipe gagnante de son précédent album, Vincent Taeger, Vincent Taurelle et Ludovic Bruni maintenant réunis sous l’appellation ALBERT ainsi que Drew Gonsalves, guitariste et leader du groupe de calypso Kobo Town.


Après l’eau, le feu et la terre, la suite de sa discographie pourrait bien être aérienne, en espérant qu’elle ne soit pas trop aérée dans le temps.

Discographie

15 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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