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Mariss Jansons

« Il travaille à 200% comme un père qui aime ses deux fils. » C’est ainsi que l’Orchestre Symphonique de la Radio de Bavière présente son chef depuis 2003 sur son site officiel. L’autre « fils » étant le fameux Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam que Mariss Jansons a dirigé de 2004 à 2015. A la veille de fêter son soixante-quinzième anniversaire en janvier 2018, le chef et ses musiciens rentrent d’une tournée épuisante, mais triomphale. Au programme une seule œuvre, et de taille, la Huitième Symphonie de Bruckner, 80 minutes d’une musique hallucinante qui croise le cosmos et les étoiles. Lugano, Luxembourg, Bruxelles, Londres, Vienne, Milan, partout la critique se déchaîne et fait assaut d’adjectifs enthousiastes pour décrire à la fois l’intensité et la puissance d’une interprétation à la recherche d’absolu. Mariss Jansons garde la tête froide : « C’est toujours agréable d’entendre quelque chose de positif, » plaisante le maestro, « tous les êtres humains aiment ça, mais la passion est telle que ce n’est pas parce que vous êtes reconnus parmi les meilleurs que vous devez moins travailler ou moins vous préparer. C’est ma mentalité, mon style et mes principes. »


Il faut dire que Jansons cherche la perfection depuis longtemps. Fils de chef d’orchestre, il étudie le violon, le piano et la direction d’orchestre au Conservatoire de Leningrad, dans une URSS menée par Nikita Khrouchtchev. C’est à Vienne et à Salzbourg qu’il termine ses études avec Hans Swarowsky et Herbert von Karajan. Il a 28 ans lorsqu’il remporte, en 1971, le 2e prix du Concours Karajan. Devenant l’assistant de Evgeni Mravinski à Leningrad, il est nommé directeur musical de l’Orchestre Philharmonique d’Oslo qu’il porte à haut niveau d’excellence.


Sa jeunesse, sa vigueur, son élégance et sa prestance sont soulignées partout où il dirige, il devient rapidement la coqueluche du monde musical occidental. « Le surdoué », « le sorcier », « le chef le plus respecté de la planète » sont des formules qui reviennent régulièrement dans la presse. Pour connaître ce chef adulé, rien ne vaut l’écoute personnelle pour s’en faire sa propre idée et le volumineux coffret publié par l’Orchestre du Concertgebouw pour lui rendre hommage est à cet égard édifiant. On y retrouve : sa direction brûlante, souvent aussi puissante que celle de son maître Mravinski, mais avec une sensualité orchestrale et une générosité que ce dernier n’avait pas ; la puissance et la beauté sonore incomparables du Concertgebouw et des prises de son de très haute qualité. 14 cds représentant le répertoire romantique et contemporain qui est la griffe de Mariss Jansons. Pêle-mêle, une Symphonie Fantastique de Berlioz foudroyante, une Pathétique de Tchaïkovski d’une noirceur étincelante, une Première de Sibelius torrentielle, une Valse de Ravel expressionniste et inquiétante, une Gazza ladra (Pie Voleuse) de Rossini volubile et excitée, sans parler des symphonies de Mahler, Prokofiev, Rachmaninov aux côtés d’œuvres de Bartók ou Poulenc. Une merveille.


La discographie officielle de Mariss Jansons comporte également de nombreux enregistrements avec « l’autre fils », le splendide Orchestre de la Radio Bavaroise qui publie ses concerts sous sont propre label BR. Les orchestres ont atteint aujourd’hui un tel niveau d’excellence qu’ils publient le plus souvent eux-mêmes des disques avec la valeur ajoutée représentée par le stress du concert et la présence inspirante du public. Très courtisé par les « Majors », Mariss Jansons a signé en outre de très nombreux disques pour des labels comme EMI, CHANDOS ou SONY CLASSICAL. Ces dernières années on a craint pour la santé de Mariss Jansons à la suite de deux infarctus qui l’ont amené à ralentir son activité et de quitter son poste à Amsterdam. Souhaitons lui encore une longue vie de musique et de partage.


© FH – décembre 2017 /Qobuz

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Mariss Jansons

« Il travaille à 200% comme un père qui aime ses deux fils. » C’est ainsi que l’Orchestre Symphonique de la Radio de Bavière présente son chef depuis 2003 sur son site officiel. L’autre « fils » étant le fameux Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam que Mariss Jansons a dirigé de 2004 à 2015. A la veille de fêter son soixante-quinzième anniversaire en janvier 2018, le chef et ses musiciens rentrent d’une tournée épuisante, mais triomphale. Au programme une seule œuvre, et de taille, la Huitième Symphonie de Bruckner, 80 minutes d’une musique hallucinante qui croise le cosmos et les étoiles. Lugano, Luxembourg, Bruxelles, Londres, Vienne, Milan, partout la critique se déchaîne et fait assaut d’adjectifs enthousiastes pour décrire à la fois l’intensité et la puissance d’une interprétation à la recherche d’absolu. Mariss Jansons garde la tête froide : « C’est toujours agréable d’entendre quelque chose de positif, » plaisante le maestro, « tous les êtres humains aiment ça, mais la passion est telle que ce n’est pas parce que vous êtes reconnus parmi les meilleurs que vous devez moins travailler ou moins vous préparer. C’est ma mentalité, mon style et mes principes. »


Il faut dire que Jansons cherche la perfection depuis longtemps. Fils de chef d’orchestre, il étudie le violon, le piano et la direction d’orchestre au Conservatoire de Leningrad, dans une URSS menée par Nikita Khrouchtchev. C’est à Vienne et à Salzbourg qu’il termine ses études avec Hans Swarowsky et Herbert von Karajan. Il a 28 ans lorsqu’il remporte, en 1971, le 2e prix du Concours Karajan. Devenant l’assistant de Evgeni Mravinski à Leningrad, il est nommé directeur musical de l’Orchestre Philharmonique d’Oslo qu’il porte à haut niveau d’excellence.


Sa jeunesse, sa vigueur, son élégance et sa prestance sont soulignées partout où il dirige, il devient rapidement la coqueluche du monde musical occidental. « Le surdoué », « le sorcier », « le chef le plus respecté de la planète » sont des formules qui reviennent régulièrement dans la presse. Pour connaître ce chef adulé, rien ne vaut l’écoute personnelle pour s’en faire sa propre idée et le volumineux coffret publié par l’Orchestre du Concertgebouw pour lui rendre hommage est à cet égard édifiant. On y retrouve : sa direction brûlante, souvent aussi puissante que celle de son maître Mravinski, mais avec une sensualité orchestrale et une générosité que ce dernier n’avait pas ; la puissance et la beauté sonore incomparables du Concertgebouw et des prises de son de très haute qualité. 14 cds représentant le répertoire romantique et contemporain qui est la griffe de Mariss Jansons. Pêle-mêle, une Symphonie Fantastique de Berlioz foudroyante, une Pathétique de Tchaïkovski d’une noirceur étincelante, une Première de Sibelius torrentielle, une Valse de Ravel expressionniste et inquiétante, une Gazza ladra (Pie Voleuse) de Rossini volubile et excitée, sans parler des symphonies de Mahler, Prokofiev, Rachmaninov aux côtés d’œuvres de Bartók ou Poulenc. Une merveille.


La discographie officielle de Mariss Jansons comporte également de nombreux enregistrements avec « l’autre fils », le splendide Orchestre de la Radio Bavaroise qui publie ses concerts sous sont propre label BR. Les orchestres ont atteint aujourd’hui un tel niveau d’excellence qu’ils publient le plus souvent eux-mêmes des disques avec la valeur ajoutée représentée par le stress du concert et la présence inspirante du public. Très courtisé par les « Majors », Mariss Jansons a signé en outre de très nombreux disques pour des labels comme EMI, CHANDOS ou SONY CLASSICAL. Ces dernières années on a craint pour la santé de Mariss Jansons à la suite de deux infarctus qui l’ont amené à ralentir son activité et de quitter son poste à Amsterdam. Souhaitons lui encore une longue vie de musique et de partage.


© FH – décembre 2017 /Qobuz

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