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Jean Wiener

Pour le grand public, Jean Wiener (ou Wiéner), c'est le compositeur de tant de mémorables musiques de film, à commencer par l'immortel thème de Touchez pas au grisbi. Pour les personnes ayant connu la télévision des années 60 et 70, le générique de Histoires sans paroles reste également un grand souvenir. Et pourtant, le nom de Jean Wiener semble légèrement oublié de nos jours. Est-ce parce que le musicien s'est «trop» éparpillé dans tant de genres et d'activités, que ce soit le cinéma, le music-hall, l'organisation de concerts, ses propres concerts au piano avec son complice Clément Doucet, de sorte qu'on ne peut pas vraiment le cataloguer ? Selon Vladimir Cosma, que Wiener soutint pendant les années de vaches maigres parisiennes du tout jeune émigré roumain, « sa dispersion fait qu'il n'a pas une place de grand compositeur classique comme il n'a pas une place de grand compositeur de musique de film, comme il n'a pas une place de grand pianiste. Il a touché à tout mais n'a peut-être pas assez approfondi l'une de ces disciplines pour que son nom reste plus marquant qu'il ne l'est ». Un génial et terriblement attachant touche-à-tout, en quelque sorte.



Né en 1896, Jean Wiener passe quelques temps au Conservatoire de Paris, jusqu'en 1914 ; mais son éclectisme le fait se tourner vers tous les genres nouveaux, du jazz à la musique contemporaine d'alors. Côté jazz, il s'intéresse aux rythmes afro-américains, au music-hall, à la chanson, qu'il intégrera dans son propre langage. Côté contemporain, il fut un passionné passeur d'avant-garde : c'est lui qui organisera la première française de Pierrot lunaire de Schönberg, c'est encore lui qui fondera les Concerts salade au cours desquels sont donnés des premières auditions d'oeuvres de Milhaud, Poulenc, Stravinsky ou De Falla. Le tout dans un esprit de collégialité et d'effacement de soi tout à fait rare et admirable.



Citons encore Vladimir Cosma : « Sur le plan de la composition, il a eu une grande importance dans la musique de films de cinéma. Cette recherche d'un timbre instrumental qu'il a fait avec l'harmonica sur le thème de Touchez pas au grisbi, lorsque j'ai composé la musique du Grand blond avec une chaussure noire, musique elle aussi basée sur un instrument soliste, c'était un des modèles du genre. Et puis j'aimais beaucoup sa façon de jouer du piano. Il signait ses interprétations comme nul autre pianiste. Lorsqu'il jouait un prélude ou une fugue de Bach, il les jouait avec une originalité unique. »



Wiener s'est éteint en 1982, avec à son actif l'impressionnant corpus de quelque 350 musiques de film, mais aussi quatre concertos (dont le délicieux Concerto franco-américain de 1923, un des premiers modèles du genre crossover) et plusieurs oeuvres pour piano solo, des pièces qu'il est grand temps de remettre au répertoire de nos jours.



MT © Qobuz 01/2013

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11 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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