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Hermann Scherchen

Véritable électron libre inclassable, ce chef d’orchestre et champion de la musique de son temps a bousculé les habitudes et défrayé la chronique par ses prises de position politiques et musicales hors de la routine et des idées communes. Son rôle fut déterminant pour le développement et la propagation de la musique d’avant-garde dodécaphonique et électroacoustique. Né à Berlin en 1891, Hermann Scherchen est un autodidacte dont l’instinct musical est très développé. Très jeune, à 16 ans, il est altiste de l’orchestre Blüthner avant d’entrer au Philharmonique de Berlin jusqu’à sa rencontre avec Arnold Schönberg, auprès duquel il fait ses premières armes de chef d’orchestre lors des répétitions du Pierrot lunaire en 1912.

Sa vie est des plus romanesques. Fait prisonnier par les Soviets alors qu’il est directeur de l’Orchestre de Riga, il revient à Berlin pour fonder une revue musicale et un quatuor à cordes qui porte son nom. Farouchement antinazi, il quitte l’Allemagne en 1933 et parcourt l’Europe avant de s’installer en Suisse où il fonde, en 1954, le studio expérimental électroacoustique de Gravesano avec l’aide de l’Unesco. Dirigeant sans baguette, comme le fera plus tard Pierre Boulez (les deux hommes auront des relations très orageuses), Scherchen a créé plus de 200 œuvres de Berg, Blacher, Dallapiccola, Henze, Milhaud, Nono, Schönberg, Varèse (Déserts, qui provoqua un beau scandale à Paris), Webern ou Xenakis. Ne négligeant pas les classiques, il possédait un répertoire ahurissant, de Gabrieli à Stockhausen.

En 1956, il est nommé, avec Josef Krips, premier chef de l’Orchestre symphonique de Vienne avec lequel il va réaliser de nombreux enregistrements. A cet égard, son intégrale des symphonies de Beethoven est pour le moins décapante. On lui doit aussi des versions instrumentées de L’Art de la fugue et de L’Offrande musicale de Bach et de très belles symphonies de Haydn pour DG. Ses interprétations, souvent controversées, sont très personnelles, non par souci d’excentricité mais par conviction. Tempos inhabituels, vigueur de l’expression, il cherche toujours un point commun entre les musiques du passé et celles de notre temps sans autre souci que d’avancer hors des habitudes parfois sclérosantes.

Egalement compositeur, il apportait des corrections importantes dans les partitions qu’il dirigeait, comme dans les symphonies de Mahler où il supprimait quantité de notes. Geste sacrilège ou juste retour des choses par rapport à celui qui modifiait Bach ou Beethoven sans aucun état d’âme ? Pendant vingt-deux ans, les enregistrements d’Hermann Scherchen ont été soigneusement édités par Tahra, un label créé par une de ses filles pour entretenir la mémoire de ce musicien hors du commun. On y trouve de nombreuses pépites grâce à des enregistrements qui étaient restés inédits. Après un grand nombre de publications, disponibles sur votre Qobuz, l’aventure s’est terminée en 2014. Sauvés de l’oubli, les enregistrements de Westminster sont eux aussi à nouveau disponibles. Un petit éditeur allemand indépendant, Archiphon, édite à son tour des enregistrements numérisés directement à partir des microsillons d’origine. © François Hudry/Qobuz

Discographie

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