Gregory Porter
Gregory Porter est un auteur-compositeur, chanteur et acteur américain né à Los Angeles et originaire de San Diego. Il grandit et chante dans l'univers traditionnel des chorales de gospel. Tenté un moment par une carrière sportive dans le football, une blessure à l'épaule remettra en question son projet et c'est dans la musique qu'il se réalisera pleinement.
La rencontre avec Kamau Kenyatta sera déterminante. Le saxophoniste sera son mentor, c'est lui qui le présentera au flûtiste Hubert Laws. Une rencontre cruciale puisque le flûtiste lui fera chanter un titre, Smile, dans son album Hubert Laws Remembers The Unforgettable Nat "King" Cole sorti en 1998. C'est au cours de cet enregistrement qu'Eloise Laws, la sour du flutiste, elle-même chanteuse, fascinée par l'art et la manière de Gregory Porter, voit en lui la personne idéale pour tenir l'un des principaux rôles d'une nouvelle comédie musicale qui retrace l'histoire du blues. Ce « musical » conçu pour Broadway est intitulé : It Ain't Nothin' But the Blues. La pièce sera jouée 284 fois et nommée pour quatre Tony Awards dont celui de la meilleure comédie musicale.
Ainsi Gregory Porter se fait un nom comme acteur et chanteur. Mais au delà du blues, le chanteur avoue ses penchants pour d'autres styles attachés à la musique noire américaine, et souhaite imposer sa voix mâtinée des influences soul de Marvin Gaye et jazz de Nat King Cole. En 2010, il sort son premier album : Water. Un disque qui va l'imposer d'emblée parmi les meilleurs vocalistes actuels issus de la tradition du jazz.
Pour un premier album, c'est un coup de maître, Water est nommé aux Grammy Awards dans la catégorie « Meilleur album de jazz vocal » ; l'année suivante, le disque est très bien accueilli et reçoit d'excellentes critiques. On l'entend chanter désormais un peu partout en Europe et aux USA. Son deuxième album Be Good lui permet de compléter son répertoire englobant le jazz, la soul et le gospel. Si ces deux premiers albums sont signés sur des labels indépendants, le troisième, Liquid Spirit, sort sur le légendaire label Blue Note.
Gregory Porter voit dans Liquid Spirit une progression logique au sein de sa production discographique naissante. Il y fait preuve d'un indéniable don pour l'écriture et la composition. Ses mélodies sont accrocheuses et entrent instantanément dans vos oreilles pour ne plus en sortir. Un artiste qui s'impose comme l'une des voix majeures du jazz des années 10.
Avec Take Me To The Alley qui parait lui aussi sur le label Blue Note, Porter transcende encore un peu plus les genres. Le disque prouve également que, loin de lui avoir été fatal, le succès lui a permis de murir, aussi bien humainement qu’artistiquement. Le chanteur a ainsi choisi de quitter l’euphorie de Brooklyn avec sa femme et son fils pour retourner à Bakersfield en Californie afin de se rapprocher de ses frères et sœurs. Sur Take Me To The Alley, Gregory Porter est épaulé par le noyau dur de son groupe. Le pianiste et directeur musical Chip Crawford, le bassiste Aaron James, le batteur Emmanuel Harrold, le saxophoniste alto Yosuke Sato et le saxophoniste ténor Tivon Pennicott lui offrent ici un écrin plus que royal, au fond duquel il dépose cette voix chaude et profonde qu’il a su rendre identifiable en moins de deux. Dans les ballades (Take Me To The Alley), l’émotion est totale, et dans les compositions nettement plus up-tempo (French African Queen), il dompte le groove à mains nues ! A noter que ce superbe Take Me To The Alley accueille la chanteuse Alicia Olatuja, le trompettiste Keyon Harrold et l’organiste Ondrel Pivec.
Il est toujours bon de raviver le génie d’un artiste. Avec sa cuvée 2017, Gregory Porter plonge corps et âme dans le répertoire de l’une de ses idoles, Nat King Cole. Musicien singulier ayant slalomé entre le jazz pur et l’easy listening, pianiste virtuose, novateur et d’une grande finesse et, évidemment, fascinant chanteur/crooner doté d’une voix de velours, profonde et romantique, reconnaissable entre toutes, Nat King Cole est ici entre de bonnes mains. Celles de l’une des voix soul’n’jazz les plus impressionnantes de ces dernières années. Gregory Porter qui possède surtout une âme soul bien plus riche et complexe que celle de ses confrères aborde son sujet avec le plus grand respect.
Car Nat King Cole est un vrai fil rouge dans la vie du Californien quadragénaire qui connait chaque recoin de la Great Black Music. « Il était unique. Et la musique qu’il nous a laissée est tellement belle. En écoutant ses chansons, vous êtes forcément marqué par ce timbre de voix extraordinaire, ce style incomparable et ce sens ultime du cool… Ma mère avait l’habitude de raconter qu’un jour, quand j’avais cinq ans, je lui avais fait écouter une chanson que j’avais écrite et enregistrée sur une cassette. Mais c’est que tu chantes comme Nat King Cole, m’avait-elle déclaré ! J’ai regardé les pochettes de ses albums tout en me disant que ce gars avait un nom vraiment étrange quand tout à coup je suis tombé sur cette image : un type élégant, à la fois beau et fort, assis près d’un feu de cheminée, sûrement le papa d’un autre petit garçon. J’ai mis le vinyle sur la platine et cette voix pleine d’empathie est sortie des enceintes. Ça a comblé un vide en moi. Mon père ne faisait pas partie de ma vie : il ne s’occupait pas de mon éducation, il ne montrait aucun intérêt pour moi. Alors quand j’ai entendu Nat chanter des choses comme Pick yourself up, dust yourself off, start all over again (Relève toi, enlève la poussière de tes vêtements et recommence tout depuis le début, toutes ces leçons de vie, c’était comme les conseils d’un père à son fils. J’entendais ces paroles sortir des enceintes, comme si Nat me les adressait à moi et à personne d’autre. J’écoutais ces albums et je m’imaginais que Nat était mon père ».
Cet amour pour la musique de Nat King Cole le pousse à adopter le jazzman comme père de substitution ! Aussi, après avoir joué dans la comédie musicale It Ain’t Nothin’ But the Blues, Porter décide de mettre en scène sa relation avec Cole en écrivant Nat King Cole & Me, comédie musicale en grande partie autobiographique, représentée pour la première fois en 2004. « Avec elle, j’essayais d’une certaine manière de trouver mon père. Je l’ai écrite après la mort de mon père. Ce spectacle, dont j’ai composé la moitié des musiques, parle de Nat King Cole. Mais surtout de la manière dont je me suis rapproché de sa musique en l’absence de mon père. C’était comme une sorte de thérapie que je me serais prescrite à moi-même. A ce détail près que 800 personnes venaient y assister chaque soir. »
Avec l’aide de l’arrangeur Vince Mendoza et d’une formation composée du pianiste Christian Sands, du bassiste Reuben Rogers et du batteur Ulysses Owens, Gregory Porter comblera les aficionados du pianiste chanteur disparu en 1965. © CM/Qobuz
Lire aussiGregory Porter est un auteur-compositeur, chanteur et acteur américain né à Los Angeles et originaire de San Diego. Il grandit et chante dans l'univers traditionnel des chorales de gospel. Tenté un moment par une carrière sportive dans le football, une blessure à l'épaule remettra en question son projet et c'est dans la musique qu'il se réalisera pleinement.
La rencontre avec Kamau Kenyatta sera déterminante. Le saxophoniste sera son mentor, c'est lui qui le présentera au flûtiste Hubert Laws. Une rencontre cruciale puisque le flûtiste lui fera chanter un titre, Smile, dans son album Hubert Laws Remembers The Unforgettable Nat "King" Cole sorti en 1998. C'est au cours de cet enregistrement qu'Eloise Laws, la sour du flutiste, elle-même chanteuse, fascinée par l'art et la manière de Gregory Porter, voit en lui la personne idéale pour tenir l'un des principaux rôles d'une nouvelle comédie musicale qui retrace l'histoire du blues. Ce « musical » conçu pour Broadway est intitulé : It Ain't Nothin' But the Blues. La pièce sera jouée 284 fois et nommée pour quatre Tony Awards dont celui de la meilleure comédie musicale.
Ainsi Gregory Porter se fait un nom comme acteur et chanteur. Mais au delà du blues, le chanteur avoue ses penchants pour d'autres styles attachés à la musique noire américaine, et souhaite imposer sa voix mâtinée des influences soul de Marvin Gaye et jazz de Nat King Cole. En 2010, il sort son premier album : Water. Un disque qui va l'imposer d'emblée parmi les meilleurs vocalistes actuels issus de la tradition du jazz.
Pour un premier album, c'est un coup de maître, Water est nommé aux Grammy Awards dans la catégorie « Meilleur album de jazz vocal » ; l'année suivante, le disque est très bien accueilli et reçoit d'excellentes critiques. On l'entend chanter désormais un peu partout en Europe et aux USA. Son deuxième album Be Good lui permet de compléter son répertoire englobant le jazz, la soul et le gospel. Si ces deux premiers albums sont signés sur des labels indépendants, le troisième, Liquid Spirit, sort sur le légendaire label Blue Note.
Gregory Porter voit dans Liquid Spirit une progression logique au sein de sa production discographique naissante. Il y fait preuve d'un indéniable don pour l'écriture et la composition. Ses mélodies sont accrocheuses et entrent instantanément dans vos oreilles pour ne plus en sortir. Un artiste qui s'impose comme l'une des voix majeures du jazz des années 10.
Avec Take Me To The Alley qui parait lui aussi sur le label Blue Note, Porter transcende encore un peu plus les genres. Le disque prouve également que, loin de lui avoir été fatal, le succès lui a permis de murir, aussi bien humainement qu’artistiquement. Le chanteur a ainsi choisi de quitter l’euphorie de Brooklyn avec sa femme et son fils pour retourner à Bakersfield en Californie afin de se rapprocher de ses frères et sœurs. Sur Take Me To The Alley, Gregory Porter est épaulé par le noyau dur de son groupe. Le pianiste et directeur musical Chip Crawford, le bassiste Aaron James, le batteur Emmanuel Harrold, le saxophoniste alto Yosuke Sato et le saxophoniste ténor Tivon Pennicott lui offrent ici un écrin plus que royal, au fond duquel il dépose cette voix chaude et profonde qu’il a su rendre identifiable en moins de deux. Dans les ballades (Take Me To The Alley), l’émotion est totale, et dans les compositions nettement plus up-tempo (French African Queen), il dompte le groove à mains nues ! A noter que ce superbe Take Me To The Alley accueille la chanteuse Alicia Olatuja, le trompettiste Keyon Harrold et l’organiste Ondrel Pivec.
Il est toujours bon de raviver le génie d’un artiste. Avec sa cuvée 2017, Gregory Porter plonge corps et âme dans le répertoire de l’une de ses idoles, Nat King Cole. Musicien singulier ayant slalomé entre le jazz pur et l’easy listening, pianiste virtuose, novateur et d’une grande finesse et, évidemment, fascinant chanteur/crooner doté d’une voix de velours, profonde et romantique, reconnaissable entre toutes, Nat King Cole est ici entre de bonnes mains. Celles de l’une des voix soul’n’jazz les plus impressionnantes de ces dernières années. Gregory Porter qui possède surtout une âme soul bien plus riche et complexe que celle de ses confrères aborde son sujet avec le plus grand respect.
Car Nat King Cole est un vrai fil rouge dans la vie du Californien quadragénaire qui connait chaque recoin de la Great Black Music. « Il était unique. Et la musique qu’il nous a laissée est tellement belle. En écoutant ses chansons, vous êtes forcément marqué par ce timbre de voix extraordinaire, ce style incomparable et ce sens ultime du cool… Ma mère avait l’habitude de raconter qu’un jour, quand j’avais cinq ans, je lui avais fait écouter une chanson que j’avais écrite et enregistrée sur une cassette. Mais c’est que tu chantes comme Nat King Cole, m’avait-elle déclaré ! J’ai regardé les pochettes de ses albums tout en me disant que ce gars avait un nom vraiment étrange quand tout à coup je suis tombé sur cette image : un type élégant, à la fois beau et fort, assis près d’un feu de cheminée, sûrement le papa d’un autre petit garçon. J’ai mis le vinyle sur la platine et cette voix pleine d’empathie est sortie des enceintes. Ça a comblé un vide en moi. Mon père ne faisait pas partie de ma vie : il ne s’occupait pas de mon éducation, il ne montrait aucun intérêt pour moi. Alors quand j’ai entendu Nat chanter des choses comme Pick yourself up, dust yourself off, start all over again (Relève toi, enlève la poussière de tes vêtements et recommence tout depuis le début, toutes ces leçons de vie, c’était comme les conseils d’un père à son fils. J’entendais ces paroles sortir des enceintes, comme si Nat me les adressait à moi et à personne d’autre. J’écoutais ces albums et je m’imaginais que Nat était mon père ».
Cet amour pour la musique de Nat King Cole le pousse à adopter le jazzman comme père de substitution ! Aussi, après avoir joué dans la comédie musicale It Ain’t Nothin’ But the Blues, Porter décide de mettre en scène sa relation avec Cole en écrivant Nat King Cole & Me, comédie musicale en grande partie autobiographique, représentée pour la première fois en 2004. « Avec elle, j’essayais d’une certaine manière de trouver mon père. Je l’ai écrite après la mort de mon père. Ce spectacle, dont j’ai composé la moitié des musiques, parle de Nat King Cole. Mais surtout de la manière dont je me suis rapproché de sa musique en l’absence de mon père. C’était comme une sorte de thérapie que je me serais prescrite à moi-même. A ce détail près que 800 personnes venaient y assister chaque soir. »
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