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Georges Moustaki

Léo Ferré lui avait dit un jour « tu murmures ce que je hurle ». C'est cette tonalité, cette sensation permanente d'apaisement qui vient immédiatement à l'esprit lorsqu'on prononce le nom de Moustaki. Une douceur inversement proportionnelle à la teneur de sa prose, jamais légère.




Né Giuseppe Mustacchi à Alexandrie en Égypte le 3 mai 1934, de parents juifs grecs de langue judéo-italienne originaires de l'île de Corfou, il s'intéresse jeune à la littérature et la chanson française. « Je suis né dans un monde où les religions et les cultures se mélangeaient, le microcosme alexandrin, racontait-il en 2008. Lorsque je me suis mis à courir le monde, je me suis senti partout chez moi. Je ne sais pas si je voyage pour chanter ou si je chante pour voyager mais les deux sont très liés. La musique est universelle et j'ai la chance de composer des mélodies qui s'exportent : partout dans le monde, des gens viennent m'applaudir qui ne comprennent pas forcément mes paroles, mais en captent le son et le sens ; ils savent ce que je pense. »




Débarquant à Paris en 1951, il se fait journaliste puis barman dans un piano-bar. Là, Moustaki est en contact de personnalités du monde musical de l'époque. Il entend ainsi Georges Brassens se produire un soir : le choc ! Il n'aura de cesse par la suite de faire référence à son maître, allant jusqu'à adopter son prénom en son hommage !




En 1958, Georges Moustaki rencontre Édith Piaf, pour qui il écrira Milord, une de ses chansons les plus célèbres. Une relation intense mais courte s'en suit. Durant les années 60, il s'impose comme compositeur parolier pour de grands noms tels qu'Yves Montand, Barbara et surtout Serge Reggiani. Il signe ainsi des classiques de la chanson française: Sarah, Ma solitude, Joseph, Ma liberté ou bien encore La Longue dame brune qu'il interprète en duo avec Barbara.




En 1968, Moustaki écrit, compose et interprète ce qui restera sa chanson la plus célèbre, Le Métèque. Ce succès marque un nouveau début de sa carrière d'artiste...




« 1968 a été un moment très joyeux se souvient-il. Je vivais un peu en retrait : je m'étais installé sur l'Ile Saint-Louis et profitais gentiment de la vie et de l'oisiveté, grâce aux droits d'auteur que m'avaient rapporté quelques chansons, dont Milord. Le mois de mai fut pour moi un moment de grande poésie, au-delà de l'évènement politique : celle-ci s'exprimait par les paroles, par les slogans sur les murs, par les affiches collées à la sauvette. « Sous les pavés, la plage », « Prenez vos rêves pour des réalités », « L'imagination au pouvoir ». Et même le fameux « Il est interdit d'interdire », pourtant parodique, lancé à la radio par Jean Yanne. »




En janvier 1970, Georges Moustaki donne son premier grand concert à Bobino. Son style atypique, doux, chaleureux, proche du public, fait vite mouche. Pendant les trois décennies suivantes, il parcourt le monde pour se produire, mais surtout pour trouver de nouvelles inspirations.




Pour certains, Moustaki était un oisif invétéré, vivant en ermite sur l'Ile Saint-Louis, publiant un album tous les trente-six du mois. Son emploi du temps prouvait pourtant qu'il ne cessait de se promener sur les routes. « C'est ma manière de vivre : donner des concerts ce n'est pas seulement aller chanter dans tel ou tel endroit, c'est voir des pays, des paysages, c'est rencontrer des gens, se faire des amis. C'est aussi vivre avec les musiciens, et avec ceux qui m'accompagnent, certains depuis plus de quinze ans, j'ai l'impression de vivre une éternelle lune de miel. Avant les concerts, il y a les répétitions, qui sont l'occasion de s'amuser, de chercher des idées, puis il y a les soirées avec les techniciens, les musiciens. Je n'ai pas l'impression de sortir de mon monde pour aller dans celui du travail, plutôt de prolonger ailleurs mon amour pour la chanson. Je suis à l'aise sur une scène, j'y vais en toute sérénité, pour éprouver du plaisir, du bonheur et du partage. En somme, j'ai l'impression de travailler toujours et de ne travailler jamais. »




Son dernier album en date, Solitaire, sort en 2008. Il y chante en duo avec quelques « jeunes » : Cali (Sans la nommer, chanson des années 1970 revisitée), Vincent Delerm (Une Fille à bicyclette), Stacey Kent (adaptation de Partager les restes de Chico Buarque), China Forbes de Pink Martini (reprises de Ma solitude et de Donne du rhum à ton homme.




En 2010, Thierry Cadet et Matthias Vincenot créé le Prix Georges Moustaki de l'album autoproduit et/ou indépendant.




Il s'éteint le 23 mai 2013 à Nice à l'âge de 79 ans.


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