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Dalida

Icône populaire intergénérationnelle au-delà de toutes les modes, Dalida est la chanteuse française qui, avec Edith Piaf, a le plus marqué le XXe siècle selon un sondage Ifop de 2001. Femme de coeur, grande sentimentale en quête d'amour, à la fois forte et fragile, elle a laissé une image de diva dans l'esprit de son public qui fut son plus grand réconfort dans les moments difficiles. Vivant avec lui une relation passionnelle, elle n'hésite pas à déclarer : « Pour moi, la famille c'est le public. Le public est mon mari », « le public a pour moi le visage de l'amour ». Autant fut-elle comblée en notoriété professionnelle, autant ne le fut-elle pas dans sa vie personnelle qu'ont anéantie plusieurs faillites sentimentales dramatiques (trois de ses compagnons se suicideront) qui finiront par la détruire à l'âge de cinquante-quatre ans.



Chanteuse à la voix d'alto puissante, un peu rocailleuse, et à l'accent typé italo-arobe (qui s'accorde parfaitement aux mélodies méditerranéennes comme Amore Scusami, La danse de Zorba ou El Cordobe), Dalida, dotée d'une forte personnalité, impose au fil de sa carrière un style assez nouveau dans le monde du spectacle français. D'abord par son apparence. De la vamp des années cinquante à l'élégance sophistiquée et glamour dans le goût hollywoodien (fourreaux lamé or, plumes d'autruche, boas), en passant par la période « Sainte Dalida » (comme la surnomme la presse) tout de blanc vêtue, la chanteuse, en grande star consciente de sa séduction et de son charme, sait parfaitement se servir du pouvoir de sa beauté mystérieuse et se rendre sexy et de plus en plus féminine. Ensuite, par le choix de ses chansons. Du show à l'américaine au music-hall, Dalida ne cesse de se renouveler. Adaptant constamment son répertoire aux courants musicaux du moment, elle est toujours dans le ton, passant du twist (Itsy bitsy petit bikini, La leçon de twist, Le petit Gonzalès) au rock italien (24 000 baisers), de la vague disco qu'elle intègre dans les chansons J'attendrai, Besamo mucho et Génération 78, aux standards d'Amérique latine, d'Italie, d'Espagne, de Grèce, d'Israël (Come Prima, Histoire d'amour, bambino, Hava Naguila, Les enfants du Pirée) comme aux grands auteurs de la chanson française comme Brel, Trenet, Ferré, Gainsbourg... dont elle se révèle une grande interprète ; son appropriation poignante de la chanson d'Alice Dona, Je suis malade, écrite pour Serge Lama contribua beaucoup au succès de ce tube. Charles Trenet, séduit lui aussi, écrira à celle qu'il nommera « la sirène de la mer » un bel hommage à son public, Le visage de l'amour.



Tous ces changements de registres alliés à sa capacité à chanter dans plusieurs langues - ce qui lui facilite sa percée à l'étranger - sont autant d'éléments fédérateurs entre elle et son public. Mais l'envers du décor est désastreux. Si Dalida a tout reçu en notoriété professionnelle, elle ne connut jamais le bonheur personnel. Au fil de sa carrière, elle cache de plus en plus difficilement le désespoir qui l'habite sous le bonheur apparent de ses chansons. En réalité, son mal-être remonte à son enfance où elle doit subir plusieurs opérations pour corriger un fort strabisme qui la complexe, survenu à la suite d'une grave infection des yeux.



Issue d'une famille de trois enfants, originaire de la Calabre en Italie, dont elle est l'unique fille entre Orlando l'aîné et Bruno le cadet, Dalida (de son vrai nom Iolanda Cristina Gigliotti) est née le 17 janvier 1933 au Caire, d'un père violoniste à l'Opéra du Caire - qui lui donne l'amour de la musique - et d'une mère couturière. Elevée chez les soeurs dans une école religieuse de Choubra, elle participe aux représentations théâtrales et montre un certain talent pour la comédie. Après une dernière opération corrective, elle prend conscience qu'elle est finalement attirante et décide de devenir mannequin. Puis elle s'inscrit à l'insu de ses parents au Concours Miss Egypte qu'elle remporte en 1954. Décidée à devenir actrice, Dalida quitte dans la foulée son pays pour Paris où elle compte faire carrière dans le cinéma.



Mais le destin en décide autrement. Repérée par Bruno Coquatrix qui relance l'Olympia, ancien cinéma, en haut lieu du music-hall, Dalida fait ses premiers pas dans la salle aux côtés de Charles Aznavour. Avec Eddie Barclay, elle enregistre son second 45 tours Bambino (après Madonna) sur une idée de Lucien Morisse, directeur artistique d'Europe I, qui ne cesse de faire passer la chanson sur son antenne, subjugué par le charme de la jeune chanteuse dont il prend la carrière en main. C'est le triomphe : Bambino est Disque d'Or. D'autres succès suivront en cascade : Gondolier, Histoire d'un amour, Les Gitans, Come Prima, Ciao ciao Bambina, Romantica. Dalida épouse son pygmalion et devient Madame Lucien Morisse le 8 avril 1961, non par amour mais par reconnaissance. Mais bientôt prisonnière d'un mari qui la façonne comme un objet, jusqu'à la sacrifier sur l'autel de sa carrière en l'obligeant à avorter, elle divorce en 1962. Dalida continue de surfer sur la vague des best-sellers, avec La danse de Zorba en 1965 (sur une musique de Mikis Theodorakis) et Amore Scusami.



En janvier 1967, elle participe au Festival de San Remo avec un nouveau compagnon, Luigi Tenco, qui y présente Ciao amore ciao ; malheureusement sous l'emprise de l'alcool et de calmants, il rate sa prestation et la chanson n'est pas retenue. Très atteint par cet échec, le chanteur se suicide. Désespérée, Dalida tente de mettre fin à ses jours un mois plus tard. Elle revient à la vie après cinq jours dans le coma et une longue convalescence. Ayant retrouvé un certain apaisement, elle exprime sa joie d'être revenue chez elle dans la chanson Les grilles de ma maison et déclare renouer avec la vie dans J'ai décidé de vivre. À la fin de l'année, tombant enceinte d'un jeune italien de 18 ans, elle décide d'avorter (en Italie où l'acte est autorisé) mais en reste stérile. Après ces derniers drames, Dalida abandonne les chansons faciles et enjouées pour s'orienter vers un contenu plus poétique et intimiste en même temps qu'elle adopte des tenues vestimentaires sobres, de couleur blanche. C'est la période des chansons à texte de Ferré, Aznavour et Brel. Vivant alors avec un philosophe et un écrivain, Arnaud Desjardins, elle se met à lire Freud et Teilhard de Chardin.



On arrive aux succès-fétiches des années 70 : Darla dirladada en 1970 (année où elle connaît un nouveau choc avec le suicide en septembre de Lucien Morisse avec lequel elle avait gardé de bonnes relations), Paroles paroles (1973) avec Alain Delon, duo qui devient n°1 des hit-parades en France et au Japon où l'acteur est une idole, et en 1974 Il venait d'avoir 18 ans (Pascal Sevran) et surtout Gigi l'amoroso (n° 1 dans douze pays, son plus grand succès mondial). C'est la période où Dalida reprend les chansons Je suis malade (Lama) et Avec le temps (Ferré), qu'elle interprète avec une grande intensité dramatique. Elle revient à des chansons entraînantes comme Salma ya salama qu'elle enregistre en sept langues (1977), Comme disait Mistinguett, et enregistre des tubes discos, J'attendrai (1976), Monday Tuesday (1979) et Gigi in Paradisco (1980).



Alors au faîte de sa gloire, présente dans toutes les émissions de variété, Dalida ouvre les années 80 avec un énorme show au Palais des Sports à Paris, digne de Broadway, avec chorégraphies et costumes. Mais en 1983, nouveau drame : Richard Chanfray avec lequel elle partagea sa vie pendant neuf ans se suicide à son tour, nouvel événement tragique qui la persuade qu'elle porte malheur aux hommes de sa vie. Elle en fait d'ailleurs une chanson, Les hommes de ma vie, sur un texte de Didier Barbelivien. Durant cette nouvelle décennie, elle enregistre quelques futurs tubes comme Mourir sur scène, Lucas et Soleil. C'est au cours de ces années qu'elle se met à évoluer dans un entourage composé d'intellectuels et de politiques comme Jacques Attali, Roger Hanin, Bertrand Delanoë, Pascal Sevran et surtout François Mitterrand dont elle devient l'amie, ce qui lui attirera des reproches dont elle se défendra en affirmant qu'elle est apolitique.



S'insèrent dans toute cette chronologie maints concerts et tournées en France comme à l'étranger (Italie, Espagne, Belgique, Suisse, Allemagne, Egypte, Moyen-Orient, Canada, Japon, Amérique du Sud) où le public ne cesse de l'acclamer.



L'année de sa mort, où elle tombe dans une profonde dépression, Dalida surprendra encore en se révélant une actrice émouvante dans le film de Youssef Chahine, Le sixième jour où elle joue le rôle d'une grand-mère bouleversante. Les critiques salueront en elle une grande actrice dramatique. Mais en pleine solitude, Dalida se suicide le 3 mai 1987 « à sa manière » comme elle le dit dans sa chanson (« le soir où je m'en irai, je le ferai à ma manière »), en avalant des barbituriques, après avoir laissé une lettre à son frère et à son dernier compagnon, François Naudy, ainsi qu'un mot à l'intention de son cher public : « Pardonnez-moi, la vie m'est insupportable ». Elle repose au cimetière de Montmartre, quartier parisien qu'elle aimait tant et dont une place près de la rue d'Orchampt, qui porte son nom, abrite un buste de la chanteuse sculpté par Aslan. À sa mort, une monnaie a été frappée à son effigie.



En ce qui concerne les ventes de ces disques, c'est le grand écart sur les quantités : de 15 millions (chiffre qui semble sousestimé) à 120, en passant par 65 millions de son vivant et plus de 9 millions depuis sa disparition, difficile de faire le point, de même que sur le nombre de ses disques d'or et de platine, et sur les médailles qui lui ont été décernées à l'étranger. Star nationale et internationale, elle le fut incontestablement, quoi qu'il en soit (sauf dans les pays anglo-saxons, excepté son show au Carnegie Hall le 29 novembre 1978, où elle remporte un énorme succès avec sa chanson disco J'attendrai et une rengaine des années 20, Lambeth Walk). Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'elle luit toujours parmi les plus belles étoiles du chant français. Devenu son agent artistique, son frère Orlando (qui a échangé son prénom Bruno contre celui de son frère aîné) veille au grain avec passion en contribuant à préserver la mémoire de cette soeur mythique qui a su rester au sommet de son art durant ses 35 ans de carrière.



En 1968, Dalida avait reçu entre-autres la médaille de la présidence de la République des mains de Charles de Gaulle. Très populaire en Italie, elle avait participé à bon nombre d'émissions télévisées et remporté l'oscar « Canzonissima 1968 » avec la chanson Dan dan dan.



Un film sur la vie de Dalida avec l'actrice Nadia Farès, réalisé par Mabrouk El Mechri, est en cours de tournage durant le premier semestre 2013.



© Qobuz (06 2013)







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