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Claude François

Idole de toute une génération yé-yé qui le surnomme « Clo-Clo », le chanteur français Claude François entre dans la légende le 11 mars 1978 à l'âge de 39 ans, quand il s'électrocute dans la salle de bain de son appartement parisien avant de rejoindre Michel Drucker sur son plateau du « Rendez-vous du dimanche ». Le désespoir parfois hystérique de ses fans est à son comble lors de ses obsèques en l'Eglise d'Auteuil le 15 mars où sort justement son dernier 45 tours Alexandrie Alexandra.

Artiste atypique, à la fois chanteur, danseur et homme d'affaires (outre la création de son label, il rachète les magazines Absolu et Podium qui supplantera Salut les copains, investit dans une agence de mannequin, Girls Models, et créé sa ligne de parfum), Claude François, dont le temps ne semble pas effacer son incroyable popularité, réussira à se maintenir au firmament durant presque vingt ans, et à pérenniser le culte fascinant, entretenu par son public inconsolable, dont il fait l'objet.

Gros travailleur au tempérament ambitieux, entreprenant, déterminé et survolté, obsédé par la réussite et doté d'un flair évident, il supervise tout jusqu'à la maniaquerie et se montre intransigeant, voire même tyrannique avec ses collaborateurs. Personnalité ambiguë, il se voit lui-même entier, «extrémiste», «sentimental», «passionné», ayant «du caractère», s'emportant, explosant et se calmant en trois secondes. Il faut ajouter qu'il est aussi très angoissé malgré sa bonne humeur insouciante affichée.

Claude François est né le 1er février 1939 sur les bords du lac Timsah à Ismaïlia en Egypte, tout près du Canal de Suez dont son père (d'origine lyonnaise) dirige le trafic maritime. Second enfant (après Josette) de cette famille de colons résidant en Egypte depuis deux générations, il vit ses toutes premières années dans une belle villa de la Compagnie du Canal de Suez, entouré de domestiques et de sa mère (d'origine italienne) qui s'occupe du foyer, jusqu'au bombardement de la maison durant la Seconde guerre mondiale. Après l'avoir envoyé dans une école religieuse, ses parents l'inscrivent en tant qu'externe au lycée français du Caire et lui louent une chambre, tout juste située en face de la Radio de la ville où, grâce à une amie de la famille, il ne tarde pas à se rendre régulièrement pour ne pas rater les avant-premières discographiques. Subjugué, Claude François commence à se passionner pour la musique et monte un orchestre avec des camarades de classe. Parallèlement, il étudie le piano et le violon. Mais à la suite de la nationalisation du Canal de Suez par le Président égyptien Nasser en juillet 1956, la famille se retrouve brutalement expulsée du pays et gagne la France précipitamment.

Ruinée, la famille retrouve à Monte-Carlo Josette qui y vit depuis son récent mariage. Relogés par la Compagnie du Canal de Suez, les François connaissent cependant la pauvreté d'autant plus que le père, Aimé, tombe malade. Obligé de travailler pour aider financièrement les siens, Claude trouve un emploi dans une banque qu'il abandonne assez rapidement pour devenir percussionniste dans l'orchestre de la Radio de Monte-Carlo en même temps qu'il s'inscrit dans les classes de clarinette, flûte, percussions et chant classique à l'Académie de musique. Remarqué par le chef d'orchestre Louis Frosio, le voilà engagé comme chanteur au Casino. Mais il chante aussi Charles Aznavour, Ray Charles et Bob Azzam chaque soir dans les hôtels de la Côte d'azur. La rupture avec son père, totalement opposé à sa carrière artistique, est alors consommée. Après l'avoir revu en 1960, au bout de plus de deux ans d'éloignement, lors de son mariage avec la danseuse anglaise Janet Woollacott, survient l'année suivante la disparition de son père qui l'affecte beaucoup ; cette nouvelle blessure décuplera la motivation de Claude François qui n'aura de cesse de se prouver par la réussite qu'il a fait le bon choix.

C'est avec frénésie qu'il va donc construire sa carrière, en commençant d'abord par s'installer à Paris en 1961. Dans les premiers temps, il fait surtout des adaptations de titres anglophones, comme beaucoup de chanteurs de son époque. Mais même plus tard, Claude François restera avant tout un interprète, ne composant et n'écrivant que très peu ; parmi les titres réalisés lui-même ou en collaboration : Géorgie (1965), Mais combien de temps (1966), Comme d'habitude (1967), Dans les orphelinats (1968), Seule une romance (1971), En attendant (1972), Dors petit homme (1976). Après un premier disque chez Fontana (sous le pseudonyme Kôkô), Nabout twist passé inaperçu, il récidive avec cette fois un futur triomphe, l'adaptation d'un tube américain Girl, girl, girl qui devient en français Belles, belles, belles dont il se vend un million sept cent mille exemplaires. Deux ans plus tard, il a déjà vendu plus de deux millions de disques et reçu deux Disques d'Or. Inspiré du « rythm and soul » noir, de la pop anglaise ou du folk song américain, les tubes de Claude François s'enchaînent, grâce à sa capacité à anticiper les modes. Au hit-parade de ses chansons les plus populaires figurent aussi Cette année-là, Lundi au soleil et Si j'avais un marteau, l'un de ses plus gros succès. Comme d'habitude, sorti sur son propre label (Disques Flèche), devient un succès planétaire lorsque Paul Anka l'adapte sous le titre My way qui sera repris entre autres par Franck Sinatra et Elvis Presley qui le chanteront des centaines de fois. En 1974, Le téléphone pleure est vendu à deux millions d'exemplaires. En 1977, Claude François se met au goût du jour en suivant la tendance disco avec Magnolias for ever qui restera au top des ventes pendant plusieurs semaines suivi de Alexandrie Alexandra qui marquera le glas de sa courte vie.

L'année 1966 est marquée par la création de ses fameuses Claudettes (ou Clodettes), un faire-valoir chorégraphique dans le style show à l'américaine. Claude François est l'un des tout premiers chanteurs français à faire appel à des danseuses. Désormais, ses jeunes femmes en petite tenue l'entoureront sur scène jusqu'au bout. À la fois bon chic bon genre et clinquant par ses tenues de scène étincelantes, Claude François, chevelure blonde, adopte comme pour accentuer sa minceur des costumes cintrés, où brillent strass et paillettes qu'il partage avec ses Claudettes.

Hors scène, Claude François connaît, en revanche, un parcours chaotique ; lâché par sa première femme, la danseuse anglaise Janet Woollacott qui lui préfère Gilbert Bécaud, il reste très meurtri par cette séparation douloureuse. Son deuxième mariage avec Isabelle, la mère de ses deux garçons Claude Jr et Jean-Marc, se solde lui aussi par un échec. Par ailleurs, sa vie elle-même est menacée à plusieurs reprises ; tour à tour sérieusement accidenté de la route, victime d'une bombe de l'IRA à Londres et pris en chasse par des malfaiteurs qui lui tirent dessus lorsqu'il se rend à son moulin de Dannemois en Essonne, il vit constamment en sursis. Tous les ingrédients seront réunis pour que naisse le mythe Claude François dont la mémoire est aujourd'hui entretenu par son fils Claude François Junior qui gère les Disques Flèche fondé en 1967 par son père dont les tubes continuent de faire recettes. On estime à plus de 67 millions le nombre d'albums vendus (totalisant plus de 450 titres) depuis 1962 (35 millions de son vivant et 32 millions depuis sa mort). © Qobuz (06/2013)

Discographie

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