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Boubacar Traore

A partir de la déclaration de son indépendance, le 20 juin 1960, le Mali connaît une période d’euphorie, lors de laquelle la jouissance de sa nouvelle liberté se double du besoin de se définir une identité neuve. Fièrement africain, mais aussi ouvert au vent de modernisation soufflant ailleurs, le pays est à l’écoute d’Elvis, de James Brown comme de Johnny, mais aussi et surtout de ses propres battements de cœur. Sur les ondes, Boubacar Traoré, un jeune Malien aux allures de rockeur, accompagné de sa guitare, invite ses jeunes compatriotes à s’unir pour construire le pays. En 1963, son Mali Twist est un hymne, Kar Kar, ainsi surnommé pour son aptitude à dribbler sur un terrain de foot, devient l’idole de la jeunesse du pays. Son jeu de guitare, inspiré de celui de la kora, ses mélodies limpides sur des rythmes sautillants et ses textes poétiques cristallisent l’air du temps. Mais le 19 novembre 1968, le coup d’État militaire, qui stoppe le régime socialiste de Modibo Keïta, met aussi fin à sa carrière.

Boubacar rentre à Kayes, où il est né, devient travailleur agricole et ouvre une boutique avec son frère aîné.Les années passent mais tout le monde ne l’a pas oublié. En 1987, des journalistes de passage à Kayes le reconnaissent et l’invitent à se produire à la télévision nationale. Le Mali se souvient et lui ouvre à nouveau les bras. Mais Boubacar est anéanti par la mort de sa femme Pierrette, alors qu’elle met leur sixième enfant au monde. Il n’a plus le cœur à chanter, range sa guitare et part travailler dans le bâtiment en région parisienne. Cette fois, c’est un producteur de radio britannique qui le fait sortir de sa retraite. Après avoir découvert sa musique sur des enregistrements de Radio Mali, il le débusque et lui propose d’enregistrer un album. Mariama sort en 1990. Avec l’âge, l’écriture, le chant et le jeu de guitare de Boubacar Traoré ont gagné en profondeur et le public occidental, qui a déjà découvert Ali Farka Touré, voit en Kar Kar un autre héros du blues mandingue.

Dès lors, sa carrière ne s’arrête plus, Christian Mousset, directeur des labels Indigo puis Marabi et du festival Musiques métisses, pionnier français de la diffusion des musiques du monde, prend les choses en main. Il lui fait régulièrement enregistrer des albums, pour la plupart suivis de tournées, peu à peu internationales. Sécheresse sort en 1992, Les Enfants de Pierrette en 1995, Sa Golo l’année suivante et Maciré en 1999. En 2002, l’histoire de Kar Kar est racontée sur grand écran, le réalisateur Jacques Sarasin signant le documentaire Je chanterai pour toi et Boubacar la BO qui l’accompagne. Suivent les albums Kongo Magni (2005), Mali Denhou (2011), où l’on retrouve son fidèle ami Vincent Bucher, plusieurs fois élu meilleur harmoniciste de France. En 2015, le grand joueur de kora Ballaké Sissoko produit Mbalimaou et l’année suivante, Kar Kar part à Lafayette, en Louisiane, pour enregistrer Dounia Tabolo avec le violoniste et accordéoniste zydeco Cedric Watson, le bluesman Corey Harris et la violoncelliste et chanteuse Leyla McCalla. Comme souvent, il réinterprète surtout certains de ses classiques, mais leur offre une seconde jeunesse. Une jeunesse éternelle car Boubacar Traoré est devenu une légende.

Discographie

16 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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