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Arthur Grumiaux

L’éloquence de son chant à travers sa sonorité lumineuse reste la marque du grand violoniste belge Arthur Grumiaux. Cet homme discret, inquiet, perfectionniste à l’extrême, nous laisse, cent ans après sa naissance, une discographie précieuse d’une qualité musicale d’une forte densité expressive.


Si l’expression reste en effet un des grands secrets de l’art d’Arthur Grumiaux, elle nous émeut sans doute par son côté intime et sobre, loin de toute démonstration ou de la surexpression dans laquelle tombaient souvent les violonistes de son temps. Avec son cher Guarneri del Gesù, ses Stradivarius et autre Guadagnini, Grumiaux trouvait toujours le ton juste et, surtout, un son particulier, chaleureux et intense.


Né dans un village du Brabant belge le 21 mars 1921, Arthur Grumiaux apprend simultanément le violon et le piano (il restera d’ailleurs un excellent pianiste tout au long de sa vie), n’hésitant pas à troquer son instrument avec celui de sa partenaire pianiste Clara Haskil à la fin de leurs récitals. Il a même enregistré pour Philips un disque de sonates de Mozart et Brahms sur lequel il est, par la grâce de re-recording, à la fois le violoniste et le pianiste. Son vœu de graver ainsi les sonates de Mozart et Beethoven ne sera toutefois pas accepté par son éditeur.


Sa carrière naissante est interrompue par le début de la guerre et par son attitude politique sans compromis qui le forcera à se réfugier dans la clandestinité, jouant pour les soldats américains et britanniques. Il prend son envol après la libération en enseignant dès 1949 à la Chapelle royale de Belgique et en entamant des tournées internationales ponctuées par de nombreux enregistrements pour EMI, puis pour Philips et d’autres labels. Sa rencontre avec Clara Haskil lors du Festival de Prades 1950 autour de Pablo Casals sera à l’origine d’un des plus célèbres duos violon-piano du XXe siècle. Les deux artistes s’adoraient et se comprenaient d’une manière rare. Leurs enregistrements des sonates de Mozart et de Beethoven restent un des grands moments de l’histoire du disque.


Après la mort accidentelle de Clara, il fonde en 1967 un trio à cordes avec l’altiste Georges Janzer et sa femme, la violoncelliste Eva Czako, auxquels viendront se joindre le violoniste hongrois Arpad Gerecz et l’altiste français Max Lesueur pour l’enregistrement légendaire, et devenu de référence, des Quintettes à cordes de Mozart pour Philips en 1974.


Son activité de chambriste, plutôt rare à l’époque pour un tel virtuose, ne l’empêchait pas de parcourir le monde pour jouer et enregistrer les chefs-d’œuvre du répertoire violonistique, depuis les concertos de Bach jusqu’à celui de Stravinsky. Arthur Grumiaux était aussi l’ami, et souvent la bête noire, des luthiers, tels Etienne Vatelot ou Jean-Frédéric Schmitt, parfois réveillés en pleine nuit par le violoniste au gré de ses angoisses, appelés d’urgence pour régler son instrument, pourtant en parfait état, avant un concert. Homme simple et sympathique, Arthur Grumiaux était très amateur de grande cuisine et de vins, dont il pouvait reconnaître la région précise, le nom du producteur et le millésime. Il disparaît en 1986 à l’âge de 65 ans.


On parle souvent d’« Ecole belge » à propos de Grumiaux qui n’aimait guère cette étiquette, répondant toujours qu’il n’y avait qu’une seule école : « la bonne ». Chez ce grand violoniste, la beauté du son était tout, elle lui permettait de s’accorder parfaitement avec son jeu sensible et émouvant.


© François Hudry/Qobuz

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