Incroyable mais vrai : 28 ans après son exclusion de la finale du Concours Chopin de Varsovie, le pianiste Ivo Pogorelić demande des explications !

Selon l’AFP, le pianiste croate Ivo Pogorelić veut que les organisateurs du prestigieux Concours Chopin de Varsovie publient les attendus du jury, qui en 1980, avait provoqué une vaste controverse en refusant de le qualifier pour la finale.

« Je veux connaître la vérité, me libérer de l'ombre qui pèse sur moi depuis ce concours. Je ne peux pas comprendre pourquoi, en tant que lauréat de la Compétition Casagrande à Terni en Italie et du Concours International de Montréal, j'ai été traité ainsi à Varsovie », a déclaré le pianiste né à Belgrade le 20 octobre 1958, cité par le journal Rzeczpospolita.

Ivo Pogorelić doit paradoxalement sa renommée à son échec de Varsovie. En signe de protestation, la pianiste Martha Argerich, membre du jury et elle-même ancien Premier prix du Concours, démissionna de son poste pour le défendre, considérant qu'il s'agissait d'un génie, et quitta Varsovie.

Le pianiste britannique Louis Kentner, spécialiste de Chopin et de Liszt, également membre de jury, en fit de même, mais pour soutenir le camp des conservateurs qui n'appréciaient pas son style.

« Personne ne peut remettre en cause les décisions du jury qui sont définitives, ce sont comme des jugements de la justice », a déclaré à l'AFP le directeur de l'Institut Chopin Albert Grudzinski, organisateur du concours à l'époque. « Que cherche-t-il après 28 ans, un nouveau scandale, s'est-il interrogé. L'Institut n'a reçu aucune demande formelle de sa part à ce sujet. Dans l'histoire du Concours, organisé depuis 1927, personne ne l'a exigé », a-t-il ajouté.

Agé de 50 ans, Ivo Pogorelić a fait cette déclaration lors d'un passage à Varsovie, qui a donné lieu à une nouvelle polémique. Invité du Festival Chopin et son Europe, il a refusé vendredi à la dernière minute de jouer comme prévu un Nocturne et une sonate de Chopin, se bornant à exécuter le Concerto n°2 de Rachmaninov. Les critiques des médias ont fustigé son interprétation, mais le public lui a fait une ovation debout.